ページの画像
PDF
ePub

La seconde anse (B) porte une estampille rectangulaire disposée autour d'une tête de taureau. M. Wright lit: EПI KAЛAIZTOY MOP OY], et traduit « for the sake of the most fortunate destiny». Le symbole se rapporterait au culte du taureau ou du

[graphic][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

veau adoré par les Israélites idolâtres. M. Clermont-Ganneau montre que cette estampille est, comme la précédente, d'origine rhodienne ; il faut lire : ΕΠΙ ΚΑΛΛΙΣΤΟΥ ΜΟΡ[ΜΙΟΣ], « sous Kallistos fils de Mormis ». Le nom de ce magistrat rhodien est bien connu1; la tête de taureau est le bucrâne fréquent sur les estampilles rhodiennes. Il rappelle qu'on trouve en Palestine une grande quantité d'anses marquées aux estampilles rhodiennes 2; le fait s'explique probablement par une importation considérable d'amphores rhodiennes contenant du vin de l'île, un vin réputé qui venait concurrencer les crûs locaux.

M. Fr. Thureau-Dangin communique un essai de traduction de l'inscription où le souverain chaldéen Goudéa raconte un songe que les dieux lui ont envoyé pour l'avertir de construire un temple. Goudéa aperçoit différentes figures énigmatiques, entre autres un guerrier de haute stature, flanqué de deux lions, une femme tenant à la main une tablette à écrire, un homme portant le plan d'une construction, etc. Il obtient de sa déesse Nina l'explication de son songe et, sur son conseil, présente un char attelé d'un ânon à son dieu Nin-girsou qui, après avoir reçu cest offrandes, lui révèle le plan de son temple 3.

1. Cf., par exemple, Dumont, Inscr. céram., p. 292, nos 127, 128.

2. Cf. Clermont-Ganneau, Archæological Researches in Palestine, t. II, pp. 148 et 149 et dans le Quaterly Statement même (1901, pp. 25-43), l'abondante série recueillie à Tell Sandahanna, notamment les n° 55, 56, 57, qui portent précisément, et en toutes lettres, le nom de Harmosilas.

3. Voir ci-après.

COMMUNICATION

LE SONGE DE GOUDÉA,

PAR FRANÇOIS THUREAU-DANGIN.

Dans un court et pénétrant article, publié il y a environ douze ans 1, Zimmern a pu dégager le sens général du début de l'inscription gravée sur le grand cylindre A provenant des fouilles de Tello et conservé au Musée du Louvre. On trouvera dans les pages qui suivent un premier essai de traduction de ce texte curieux qui, ainsi que Zimmern l'a démontré, contient le récit d'un songe envoyé par les dieux au patési Goudéa pour l'avertir de commencer la construction du temple de Nin-girsou à Shirpourla 2.

La partie de l'inscription du cylindre A relative au songe de Goudéa occupe plus de onze colonnes, exactement 317 cases. En voici d'abord une courte analyse, utile peutêtre pour marquer la suite du récit, qui ne se dégage pas toujours clairement de la traduction littérale :

Le récit s'ouvre par une sorte de prologue qui nous transporte dans l'assemblée des dieux à l'instant où, sous

1. Cf. Zeitschrift f. Assyr., III, pp. 232-235.

2. Les inscriptions des cylindres A et B, d'abord reproduites en héliogravure dans les Découvertes, ont été pour la première fois publiées en autographie par Price dont l'ouvrage constitue un précieux et commode instrument de travail. Quelques corrections à cette copie ont été proposées par Zimmern (ZA XIV, pp. 380 et suiv.; cf. ibid. XV, p. 38, note 4) et par nous-même (Revue critique, 13 août 1900, p. 118). Une nouvelle copie du cylindre A a été dernièrement publiée par Toscanne. Le texte qui sert de base à notre traduction a été établi directement sur l'original et diffère en plusieurs endroits des copies publiées.

la présidence du dieu Bel, ils délibèrent sur la fixation des sorts (I, 1); la délibération se porte sur Shirpourla (I, 2). 'Bel alors se tourne vers Nin-girsou, le dieu de Shirpourla (I, 3) et lui tient un discours1 où il constate d'abord que Shirpourla souffre du manque d'eau, que les canaux sont à sec (I, 4-9); c'est par l'accomplissement d'une œuvre pie que Shirpourla peut obtenir la fin de ses maux; Bel en conséquence invite Nin-girsou à provoquer la construction de son temple (I, 10-11). Pendant ce temps, le patési ne demeure pas inactif et prévient la volonté divine (I, 12); il offre des sacrifices (I, 13-14), se prépare à construire un temple et accomplit même l'une des cérémonies préliminaires en transportant sur sa tête la brique de fondation (I, 15-16). Cependant il ne peut continuer sans les ordres divins; aussi lève-t-il jour et nuit les yeux vers son dieu (I, 17-18). Celui-ci se manifeste enfin à lui et lui ordonne de construire un temple (I, 19), que le rédacteur de l'inscription nous dit être l'Eninnou (I, 20-21). Mais Goudéa ne sait ni qui lui a parlé ni de quel temple il est question et laisse échapper des plaintes. Il voudrait pouvoir raconter son songe à la déesse Nina, l'interprète des dieux qui seule peut le lui expliquer (I, 22 à II, 3). Ici se placent deux lignes dont la signification est obscure (II, 4-5)2. Goudéa n'osant s'adresser directement à Nina se tourne vers Ningirsou pour lui demander d'intercéder auprès de Nina, sa sœur (II, 6-19). Sa prière étant accueillie (II, 20-23), il a encore recours à la déesse Gatoumdoug (II, 24-27) qu'il

1. Il n'est pas certain que les paroles rapportées ll. 4-9 ne doivent pas plutôt être mises dans la bouche de Nin-girsou (cf. l'expression « dans ma ville» où, à la vérité, le pronom possessif est douteux). On aurait ainsi un dialogue entre Nin-girsou et Bel, l'un se plaignant et l'autre prescrivant le remède.

2. Que peut signifier le fait que Nina ne descend pas dans sa barque? La déesse devait-elle, pour répondre à Goudéa, se transporter d'un temple à un autre? La suite du récit n'autorise guère cette hypothèse.

1901.

8

invoque comme sa protectrice et sa mère et à qui il demande d'envoyer à son aide les génies ailés, l'outoukkou et le lamassou (II, 28 à III, 27). Cette prière est également bien accueillie (III, 28 à IV, 2); ici nouvelle mention obscure analogue à col. II, 4-5 (IV, 3-4). Fort des appuis qu'il a obtenus, Goudéa se rend auprès de la déesse Nina (IV, 3-7) et lui raconte son songe dans les plus grands détails (IV, 8 à V, 10). Nina donne au patési l'explication demandée (V, 2 à VI, 14). Goudéa sait maintenant que la volonté des dieux est qu'il construise l'Eninnou, le temple de Nin-girsou, mais il lui faut encore obtenir de Nin-girsou lui-même la révélation du plan de son temple et le don d'un signe. Aussi Nina lui conseille-t-elle de construire un char, d'y atteler un âne et d'offrir ce présent avec diverses autres offrandes au dieu Nin-girsou (VI, 15 à VII, 8). Goudéa suit les conseils de Nina (VII, 9-30), puis pénètre auprès de Nin-girsou (VIII, 1-14) à qui il demande de lui donner un signe et de lui révéler ce qu'il a à faire (VIII, 15 à IX, 4). Le dieu, répondant à Goudéa, l'accepte comme constructeur de son temple auquel il annonce le plus glorieux destin (IX, 5-23). Il énumère les armes et différents objets de culte qui devront lui être consacrés (IX, 24 à X, 14), désigne les différentes parties qui composeront le temple (X, 15-29), annonce qu'au moment de la fondation du temple il enverra un souffle, que ce souffle revifiera le pays et que la sécheresse dont souffrait Shirpourla disparaîtra (XI, 1-24), prescrit de travailler à la construction du temple jour et nuit (XI, 25 à XII, 2), fixe les matériaux qui devront être employés (XII, 3-9) et termine en révélant enfin le signe auquel Goudéa reconnaîtra qu'il doit se mettre à T'œuvre (XII, 10-11). Le patési accueille avec soumission les ordres de son dieu (XII, 12-15). Le reste de l'inscription contient le récit de la construction du temple.

COL. I

[ocr errors][merged small]

Au jour où les destins étaient fixés dans le ciel et sur [la terre1,

ŠIR-PUR-LA, un grand décret à son sujet fut solennelle-
[ment porté 2.

Bel tourna un regard bienveillant vers NIN-GIR-su.
«< Dans ma ville ce qui convient ne se produit pas :
«<les eaux ne sont pas hautes;
«<les eaux de Bel ne sont

pas

hautes;

« les eaux ne sont pas hautes;

<«< la crue n'apparaît pas ; le sable monte;

<«<les eaux de Bel n'apportent pas d'eau bonne comme

[blocks in formation]

13

20

l'E-NINNE, ses décrets seront glorifiés

[le Tigre.

dans le ciel et

[sur la terre >>>

Le patési, en homme de vaste entendement, appliqua son entendement;

il présenta de grandes offrandes ;

il amena un bœuf adulte, un chevreau adulte;

il plaça sur sa tête la brique du destin ;

en vue de construire le temple saint il la porta ;

vers son roi le jour et au milieu de la nuit

vers le seigneur NIN-GIR-SU, GU-DE-A dirigea ses regards.
(NIN-GIR-SU) lui ordonna de construire son temple;
l'E-NINNU dont les décrets sont grands,

il avait en vue.

GU-DE-A dont le cœur est vaste

soupira en ces termes :

« Puissé-je, puissé-je parler!

1. L'original porte : ud an-[k]i-a nam-tar-[ri-d]a.

2. Mot à mot: « fut hautement élevé ».

3. pa-ud-du... ag faire briller »; cf. Gud. E, VIII, 1.

« 前へ次へ »