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Implessemque foros flammis; natumque patremque

Cum genere extinxem: memet super ipsa dedissem.

Sol, qui terrarum flammis omnia lustras,

opera

Tuque harum interpres curarum et conscia Juno,
Nocturnisque Hecate triviis ululata per urbes;
Et Diræ ultrices, et dî morientis Elissæ,
Accipite hæc, meritumque malis advertite numen,
Et nostras audite preces. Si tangere portus.
Infandum caput ac terris adnare necesse est,
Et sic fata Jovis poscunt, hic terminus hæret;
At bello audacis populi vexatus et armis,
Finibus extorris, complexu avulsus Iuli,
Auxilium imploret, videatque indigna suorum
Funera; nec, cùm se sub leges pacis iniquæ
Tradiderit, regno aut optatâ luce fruatur;

Sed cadat ante diem, mediâque inhumatus arena.
Hæc precor: hanc vocem extremam cunr sanguine fun
Tum vos, o Tyrii, stirpem et genus omne futurum
Exercete odiis, cinerique hæc mittite nostro

» Soleil, dont les regards embrassent l'univers!
>> Reine des dieux, témoin de mes affreux revers!
» Triple Hécate, pour qui dans l'horreur des ténèbres
» Retentissent les airs de hurlemens funèbres !

» Pâles filles du Styx! vous tous, lugubres dieux!
>> Dieux de Didon mourante, écoutez donc mes vœux !
>> S'il faut qu'enfin ce monstre, échappant au naufrage,
Soit poussé dans le port, jeté sur le rivage;

>>

» Si c'est l'arrêt du sort, la volonté des cieux, >> Que du moins, assailli d'un peuple audacieux, » Errant dans les climats où son destin l'exile, >> Implorant des secours, mendiant un asile, >> Redemandant son fils arraché de ses bras, » De ses plus chers amis il pleure le trépas! » Qu'une honteuse paix suive une guerre affreuse! » Qu'au moment de régner une mort malheureuse » L'enlève avant le temps! qu'il meure sans secours, >> Et que son corps sanglant reste en proie aux vautours! » Voilà mon dernier vœu : du courroux qui m'enflamme » Ainsi le dernier cri s'échappe avec mon ame.

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Et toi, mon peuple, et toi, prends son peuple en horreur:

» Didon au lit de mort te lègue sa fureur;

» En tribut à ta reine offre un sang qu'elle abhorre:

» C'est ainsi que mon ombre exige qu'on l'honore.

» Sors de ma cendre, sors, prends la flamme et le fer,

>> Toi qui dois me venger des enfans de Teucer!

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Que le peuple latin, que les fils de Carthage,

Opposés par les lieux, le soient plus par leur rage!

Munera : nullus amor populis nec fœdera sunto.
Exoriare aliquis nostris ex ossibus ultor,

Qui face Dardanios ferroque sequare colonos,
Nunc, olim, quocumque dabunt se tempore vires.
Littora littoribus contraria, fluctibus undas,

Imprecor, arma armis: pugnent ipsique nepotesque.

Hæc ait, et partes animum versabat in omnes, Invisam quærens quamprimùm abrumpere lucem. Tum breviter Barcen nutricem affata Sichæi, Namque suam patriâ antiquâ cinis ater habebat: Annam, cara mihi nutrix, huc siste sororem : Dic corpus properet fluviali spargere lymphâ, Et pecudes secum et monstrata piacula ducat; Sic veniat : tuque ipsa piâ tege tempora vittâ. Sacra Jovi Stygio, quæ ritè incepta paravi, Perficere est animus, finemque imponere curis, Dardaniique rogum capitis permittere flammæ. Sic ait. Illa gradum studio celerabat anili. (66

At trepida, et coeptis immanibus effera Dido,

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Que de leurs ports jaloux, que de leurs murs rivaux, » Soldats contre soldats, vaisseaux contre vaisseaux,

» Courent ensanglanter et la mer et la terre! >> Qu'une haine éternelle éternise la guerre !

» Que l'épuisement seul accorde le pardon!

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Énée est à jamais l'ennemi de Didon:

>> Entre son peuple et toi, point d'accord, point de grâce!

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Que la guerre détruise, et que la paix menace!

Que ses derniers neveux s'arment contre les miens! Que mes derniers neveux s'acharnent sur les siens! >> Elle dit, et, roulant son projet dans son ame, De ses jours odieux cherche à rompre la trame. Pour hâter des momens à sa fureur si doux, Elle appelle Barcé: de son premier époux Barcé fut la nourrice; au sein de sa patrie La sienne dès long-temps a terminé sa vie. « Va, cours chercher ina sœur : qu'un bain religieux » La prépare à paroître aux autels de nos dieux; » Qu'à tomber sous le fer la victime soit prête; » Du saint bandeau toi-même il faut orner ta tête. » Je veux, pour achever de guérir ma raison, » Finir le sacrifice attendu par Pluton,

» Et d'un parjure amant livrer au feu l'image!.....»
Elle dit: Barcé court, fidèle à son message,
Hâter, sans le savoir, les apprêts du trépas;
Et son vieux zèle encore accélère ses pas.
Didon demeure seule. Alors de son injure
L'affreux ressouvenir aigrissant sa blessure,

Sanguineam volvens aciem, maculisque trementes

Interfusa genas, et pallida morte futurâ,
Interiora domûs irrumpit limina, et altos
Conscendit furibunda rogos; ensemque recludit
Dardanium, non hos quæsitum munus in usus.
Hic, postquam Iliacas vestes notumque cubile
Conspexit, paulùm lacrymis et mente morata,
Incubuitque toro, dixitque novissima verba :
Dulces exuviæ, dum fata deusque sinebant,
Accipite hanc animam, meque his exsolvite curis.
Vixi, et quem dederat cursum fortuna peregi:
Et nunc magna meî sub terras ibit imago.
Urbem præclaram statui; mea moenia vidi;
Ulta virum, poenas inimico a fratre recepi;
Felix, heu! nimiùm felix, si littora tantùm
Numquam Dardaniæ tetigissent nostra carinæ !

Dixit, et os impressa toro : Moriemur inultæ ! Sed moriamur, ait : sic, sic juvat ire sub umbras.

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