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sans doute par allusion à cette origine que Virgile compare les soldats de Messape à une troupe de cygnes qui chantent les louanges de leur roi : regemque canebant.

140. — Page 334. Hi fescenninas acies, æquosque Faliscos.

VARIANTES: Fescellinas, Phoesienas.

Virgile joint dans un seul vers les habitans de Fescennie, capitale des Fescennins, et les habitans de Falérie, capitale des Falisques, parce que ces deux villes d'Étrurie étaient rapprochées l'une de l'autre. C'est à Fescennie qu'on place l'origine de l'épithalame, ou chant nuptial; et, comme ces chants étaient licencieux, on appela vers fescennins ceux où la pudeur avait perdu ses voiles. On voit encore quelques ruines de Falérie, aujourd'hui Fatar, entre Viterbe et Montefiascone. Servius dit que Virgile appelle les Falisques æquos, parce que Rome avait adopté quelquesunes de leurs lois, qui entrèrent dans la loi des Douze-Tables. - Page 334. Et Soractis habent arces, flaviniaque arva.

141.

Le mont Soracte, dans le pays des Falisques, est aujourd'hui le Monte di San Silvestro. Sur son sommet est un bourg et un monastère fondé par Carloman (frère de Pepin), qui était roi, et se fit moine. Le monastère remplace un temple d'Apollon, dont les prêtres exploitaient la crédulité des peuples en marchant nu-pieds sur des charbons ardens. Mais, selon Varron, l'activité du feu était arrêtée par quelques sucs dont les ministres du temple frottaient la plante de leurs pieds. Pline dit (liv. vII, 2), que ce secret était renfermé dans un petit nombre de familles : « Paucæ sunt familiæ. >>

La ville de Flavinie n'est guère connue que par ce qu'en dit Servius, et Servius n'en dit pas grand'chose.

142.

· Page 334. Et Cimini cum monte lacum, lucosque Capenos. VARIANTES: Cymini; Calenos.

Une montagne, un lac, une forêt, portaient le nom de Cimine; le lac est appelé aujourd'hui lago de Vico. Les anciens Toscans lui donnaient, selon Servius, une origine merveilleuse : Hercule, se rendant chez Évandre, passa sur le mont Cimine. Les habitans le prièrent de faire un tour de force : il enfonça sa massue de fer en terre, et, quand il la retira, les eaux jaillirent 25

III.

et formèrent le lac. Tite-Live (liv. 1x) et Pline (liv. 11, 98) parlent du lac, de la forêt et de la montagne de Cimine. C'est aujourd'hui la montagne de Viterbe.

Capène, dont le nom moderne est Canapina, n'est plus qu'un petit château sur la montagne de Viterbe. Rome avait une porte Capène qui ne menait point à l'ancienne ville de ce nom, mais qui s'ouvrait sur la voie Appienne.

143. Page 334. Ceu quondam nivei liquida inter nubila cycni

Cette comparaison est imitée du second livre de l'Iliade. On la trouve aussi dans Apollonius, dans Silius Italicus, le Tasse Sannazar.

144.- Page 334.

Sonat amnis, et Asia longe.

Le lac Asia est dans la Lydie, entre les rives du Caïstre et le mont Tmolus.

145. Page 334. Ecce, Salinorum prisco de sanguine, magnum.

Les Sabins occupaient le pays qui s'étend entre le Nar, le Tibre et l'Anio. Cette contrée est encore appelée la Sabine dans l'état pontifical. (Voyez PLINE, liv. 111, 12.)

est

Clausus, appelé Clusus dans un des anciens manuscrits, présenté ici comme le chef de l'illustre famille Claudienne. Celui qui vint de Régille s'établir à Rome après l'expulsion des Tarquins, changea son nom d'Atta Clausus en celui d'Appius Claudius, et forma avec les siens et cinq mille cliens qu'il avait amenés, la vingt-unième tribu qui fut appelée Claudia. Sa postérité produisit un grand nombre de personnages célèbres. Elle se divisa en plusieurs branches, dont celle des Néron, qui, dans la langue des Sabins, signifie courageux, et d'où sortirent Tibère et Drusus son frère, fils de Livie, femme d'Auguste. Ovide dit, dans le liv. Iv de ses Fastes :

Claudia quinta genus Clauso referebat ab alto.

Silius Italicus (liv. xv11) dit aussi :

Hic prisca ducens Clausorum ab origine nomen
Claudia.

On peut voir ce que Suétone et Tacite rapportent de la famille des

Claudiens on y comptait vingt-huit consulats, cinq dictatures, sept censures, sept triomphes et deux ovations.

146. - Page 336. Una ingens amiterna cohors, priscique Quirites.

Variantes des manuscrits: Aminerna;

Curites, Curenses.

On voit près d'Aquila quelques vestiges d'Amiterne, ville du pays des Sabins, selon Denys d'Halicarnasse (liv. 11) et Strabon (liv. v); elle est placée dans le Latium par Pline (liv. 111, ch. 5), et dans le pays des Vestins par Ptolémée et Caton. Amiterne fut la patrie de Salluste. Cette ville, dit Varron, avait pris son nom du fleuve Aterne, qui l'arrosait.

Virgile appelle Quirites les habitans de Cures, patrie de Numa, qui porte aujourd'hui le nom de Vescovo de Sabina. C'était la capitale des Sabins (STRAB., liv. v). Les anciens Romains sont souvent appelés Quirites.

147. - Page 336. Ereti manus omnis, oliviferæque Mutuscæ.

VARIANTES: Hereti, Erecti, Etreti, Eruti, Eriti, et Erti, Creti ; · Mitisca, Metuscæ, Mutiscæ, Mutusta, Mituscæ, etc. Érète, ancienne ville des Sabins, sur les bords de l'Allia, où les Romains furent défaits par les Gaulois. Perse dit ( Sat. 1) :

Fregerit heminas Ereti ædilis iniquas.

Sur les ruines d'Érète est bâti un petit bourg appelé Monte Rotundo.

Mutusca, la même que Trebula, selon Pline (liv. 111, 12), est une ville de l'Ombrie, aujourd'hui appelée Monte-Leone dans la Sabine. Il paraît que Martial avait à Trebula une maison de campagne : il invite (Épigram., liv. v, 72) un de ses amis à venir s'y reposer: « Ce lieu délicieux sera pour vous, dit-il, un Tivoli d'hiver. » Hibernum jam tibi Tybur erit.

148. Page 336. Qui Nomentum urbem, qui rosea rura Velini,

Qui Tetrica horrentes rupes, montemque Severum,
Casperiamque colunt, Forulosque, et flumen Himellæ;
Qui Tibrim, Fabarimque bibunt, quos frigida misit
Nursia, et Hortinæ classes.

Variantes dans les manuscrits: Tetrici;

Casperula, Cas

perea, Caspiam; Ferulos, Florulos, Ferolos; Himyllæ;

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Faburum, Faberim, Sabarim, Fabrim, Favaris; Nyrsa; Ortina, Urtinne, Hortanæ.

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Virgile cite Nomente parmi les colonies latines, dont Anchise montre les fondateurs à son fils. (Voyez la note 198 sur le liv. vi.) Tétrique et Sévére, nom de deux montagnes à l'occident du Nar. Varron parle du Tétrique, affreux rochers de l'Apennin, entre Asculum et Nursia. Quelques manuscrits font de Sévère une rivière, amnemque Severum; mais c'est une montagne voisine de Nursia, et dont le nom moderne est monte di San Giovanni.

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Casperia, ville des Sabins, au nord de Cures, sur l'Himella, ruisseau plutôt que rivière. Foruli, petite ville des Sabins, dont Strabon dit que les maisons étaient taillées dans le roc, et plus propres à servir de repaire à des brigands que de demeure à des citoyens romains. Fabaris, rivière du pays des Sabins. Virgile est le seul auteur latin qui la nomme. On croit que c'est aujourd'hui le Farsa.- Nursia, aujourd'hui Norcia, patrie de Sertorius, était la dernière ville des Sabins vers le nord. Elle était bâtie aux pieds des monts Tétrique et Sévère. (Voyez PLINE, liv. 111, 12.) — Horta, ville d'Étrurie, au confluent du Nar et du Tibur (aujourd'hui Orta).

149.

Page 336. Quosque secans infaustum interluit Allia nomen. VARIANTES: Halia, Alia. Cette petite rivière appelée aujourd'hui Aia, est devenue célèbre par la victoire que les Gaulois remportèrent sur les Romains, l'an de Rome 365. ( Voyez TITE-LIVE, liv. v, ch. 36). Ovide dit, dans son Art d'Aimer (liv. 1). Flebilis Allia, et Lucain, dans le liv. vII de la Pharsale:

150.

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Et damnata diu Romanis Allia fastis.

Page 336. Aut Hermi campo, aut Lyciæ flaventibus arvis.

L'Hermus est un fleuve de Lydie dans lequel se jette le Pactole. La Lycie, contrée méridionale de l'Asie, qui, selon Eustathe sur Homère, n'était pas éloignée de Troie.

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VARIANTES: Alesus, Halarsus. Ovide et Cicéron ont parlé de cet

Halesus, fils naturel d'Agamemnon, qui, après le meurtre de son père, s'enfuit en Italie, et y bâtit la ville des Falisques.

Agamemnone cæso,

Et scelus, et patrias fugit Halesus opes;

Jamque pererratis profugus terraque marique,
Monia felici condidit alta manu.

Ille suos docuit Junonia sacra Faliscos.

Voyez aussi SOLIN, ch. VIII.

(OVID., Amor. 111, eleg. 13.)

152. — Page 336, Massica qui rastris...

Le mont Massique, aujourd'hui Mondragone, si renommé par ses vins, est à droite du fleuve Savone, dans la Campanie. C'est à tort que, dans sa méthode géographique, Lenglet Du Fresnoy a confondu le mont Massique avec le mont Falerne, dont il est séparé par le Savone. Les poètes latins, Horace surtout, ont chanté les vins de Massique et de Falerne : « Veteris pocula Massici. » (Od. 1, liv. 1.) Voyez aussi liv. 11, 7; liv. 111, 21; et Sat., liv. 11, 4:

Massica si cœlo supponas vina sereno.

Calès, ville bâtie aux pieds du mont Massique, passait pour avoir été fondée par Calaïs, fils de Borée et d'Orithye. Cicéron l'appelle municipe, et Velleius colonie : c'est aujourd'hui Calvi, à deux lieues de Capone.

Le Vulturne, aujourd'hui Natarone, séparait le Samnium de la Campanie. Une ville qui portait son nom (Vulturnum oppidum cum amne, PLINE, liv. 111) était bâtie à son embouchure dans la mer de Tyrrhène, à douze milles de Capoue.

Saticule, ville d'Italie, dans le Samnium, dont il ne reste aucun vestige.

Les Auronces et les Sidicins faisaient partie de la nation des Osques.

Les Osques, appelés Osci et Obsci, peuple voisin des Volsques, habitaient les deux rives du Liris. Les mœurs de ce peuple étaient si corrompues que les Romains donnèrent le nom ¿d'obscène aux actions et aux paroles licencieuses, comme ils ap

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