fils de Féronia, à qui Évandre avait arraché les trois âmes renfermées dans son corps. » Horace, parlant de la fontaine de Féronie, dit (Sat. liv. 1, 5): Ora manusque tua lavimus, Feronia, lympha. 172.- Page 342. Qua Saturæ jacet atra palus. Variante, citée par Servius: Asturæ. Le marais de Sature fait partie des marais Pontins et s'étend le long de la mer depuis le voisinage d'Antium jusqu'à Monte Circello; il reçoit deux petits fleuves: le Stura, ou Astura, d'où lui vient peut-être son nom; et l'Ufens, aujourd'hui Ufente ou Ofanto, qui traverse ce marais et se jette dans la mer. (Voyez PLINE, liv. 111, chap. 5.) 173. Page 342. Illa vel intactæ segetis per summa volaret Gramina. « Ces vers, dit Delille, sont aussi légers que Camille elle-même. » Homère, Apollonius, Ovide, Calpurnius, Stace et d'autres poètes ont employé la même comparaison. Virgile avait déjà dit (dans ses Géorgiques, liv. 111, vers 193), en parlant du cheval rapide : Tum cursibus auras Provocet; ac per aperta volans, ceu liber habenis, Camille commandait les Volsques qui habitaient au milieu des terres du côté des Herniques. Les Volsques maritimes, depuis Ardée jusqu'à Terracine, obéissaient à Turnus. 174. - Page 344. Et pastoralem præfixa cuspide myrtum C'est une gracieuse image que celle d'une lance de bois de myrte dans la main de Camille. Virgile l'appelle pastoralem, parce que le myrte servait à faire également les javelines de Mars et les houlettes des bergers : At myrtus validis hastilibus et bona bello Cornus.. (Georg., 11, 447.) ་་ཨཨ་འ་་་་་་་་་ཨ་་་་་་་ད་་་་་་་་་ཨ་་པ་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་པ LIBER OCTAVUS. Ur belli signum Laurenti Turnus ab arce Extulit, et rauco strepuerunt cornua cantu; Mittitur et magni Venulus Diomedis ad urbem, Inferre, et fatis regem se dicere posci, Edoceat, multasque viro se adjungere gentes LIVRE HUITIÈME. Dès que Turnus a élevé le drapeau de la guerre sur les tours de Laurente, que le son bruyant des clairons retentit dans les airs, que le héros excite l'ardeur de ses coursiers, et frappe son bouclier de sa lance: soudain, dans le Latium, tout s'émeut, tout s'alarme; et, réunie en tumulte, une jeunesse ardente appelle les combats. Les principaux chefs, Messape, Ufens et Mézence, le contempteur des dieux, assemblent de toutes parts de nouveaux guerriers, et dépeuplent ces vastes plaines de leurs cultivateurs. Venulus est envoyé vers la ville du grand Diomède pour lui demander du secours, et lui apprendre que les Troyens sont dans le Latium: il lui dira qu'Énée vient d'aborder avec sa flotte et ses pénates vaincus; qu'il se dit appelé par les destins à régner sur l'Italie; que déjà plusieurs peuples s'unissent à ce fils de Dardanus, et que son nom, répandu, répandu, retentit dans tout le Latium. Quel est le but de son entreprise et que prétend-il si la fortune le seconde? Diomède en jugera mieux que le roi des Rutules ou le roi Latinus. TANDIS que tout s'agite ainsi dans le Latium, à l'aspect de tant de mouvemens, le héros troyen flotte dans Atque animum nunc huc celerem, nunc dividit illuc, << O sate gente deum, Trojanam ex hostibus urbem Jamque tibi, ne vana putes hæc fingere somnum, Litoreis ingens inventa sub ilicibus sus, Triginta capitum fœtus enixa, jacebit ; Alba, solo recubans, albi circum ubera nati. l'orage de ses pensers divers : il passe rapidement d'un projet formé à un autre, qu'il rejette à son tour; et son esprit, incertain, reste partagé sur le choix. Telle, réfléchie sur l'onde qui frémit dans l'airain, la lumière du soleil ou celle de la lune radieuse s'élève vacillante, voltige au loin, et promène son jeu mobile sur les lambris et sur les hauts plafonds. IL était nuit, et, sur la terre, tous les êtres animés, les oiseaux et les troupeaux dormaient dans l'oubli de leurs fatigues. Inquiet des périls de cette guerre, Énée se couche, sur le bord du fleuve, sous le froid éther de la voûte céleste, et trouve enfin un sommeil longtemps attendu. Alors il lui semble voir s'élever du sein des eaux, dans l'ombrage des peupliers, un vieillard : c'est le dieu de cette belle contrée, le dieu du fleuve, le Tibre lui-même : une robe de lin le revêt de ses plis azurés, et des roseaux en couronne ombragent ses cheveux; il adresse la parole au héros, et calme ainsi ses ennuis: «< O prince né du sang des dieux, toi qui nous rends Ilion arraché à ses ennemis, et qui conserves l'éternelle Pergame; toi qu'attendaient Laurente et les champs des Latins : c'est ici ta demeure certaine, ici l'asile de tes dieux. Garde-toi de céder, et de craindre la guerre qui te menace. Les dieux ont déposé leur colère et leur vengeance; et ne crois pas qu'en ce moment un vain songe t'abuse. Tu trouveras, couchée sous les chênes de mon rivage, une grande laie aux crins blancs, et pressés autour de ses mamelles trente petits nouveauxnés, blancs comme leur mère. Là sera l'emplacement de ta ville, avec le terme assuré de tant de travaux ; et quand la révolution de six lustres s'achèvera, c'est là que ton fils Ascagne bâtira la ville d'Albe, dont le nom |