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pides courans de Malée, avaient donné lieu à ce proverbe : Doublant le promontoire de Malée, oubliez votre maison. (STRABON, liv. viii.)

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Malherbe dit, dans une de ses odes :

Ce n'est point sur les bords d'un fleuve

Où dorment les vents et les eaux,
Que fait sa véritable preuve

L'art de conduire les vaisseaux :
Il faut, dans la plaine salée,
Avoir lutté contre Malée,
Et, près du naufrage dernier,
S'être vu, dessous les Pléiades,
Éloigné des ports et des rades,
Pour être cru bon marinier.

41. Page 20. Hos successus alit; possunt, quia posse videntur.

Delille n'a point traduit ce vers si remarquable; il l'a défiguré en disant :

L'autre, heureux par l'audace, ose encor davantage.

Il oublie cette pensée si énergique : possunt, quia posse videntur : il se contente de dire: Son espoir fait sa force.

42.

- Page 20.

.......

Phorcique chorus, Panopeiaque virgo.

Phorcus ou Phorcys, dieu marin, fils de la Terre et de l'Océan, père des trois Gorgones (Aliduse ou Méduse, Euryale et Stényo), avait aussi engendré le dragon du jardin des Hespérides.

Panopée, une des principales Néréides, était fille de Nérée et de Doris.

43.- Page 20. Et pater ipse manu Portunus.

Ce dieu marin, appelé Palémon par les Grecs, et Portunus ou Portumnus (a portubus), par les Latins, était le Mélicerte de la fable. Ino, sa mère, se précipita avec lui dans la mer, pour éviter la fureur d'Athamas, son époux, roi de Thrace, ou des Orchoméniens. En devenant déesse, Ino prit le nom de Leucothée; les Romains l'honoraient sous celui de Mater matuta.

La Cerda et Grotius ont pensé que par Portunus Virgile désigne Neptune, parce qu'il est appelé pater: mais ce titre est souvent donné aux dieux on trouve dans les poètes : Bacchus pater, etc.

Virgile avait déjà représenté (liv. 111, v. 141) Cymothoé et Triton arrachant des écueils les vaisseaux d'Énée :

44.

Cymothoe simul et Triton adnixus, acuto
Detrudunt naves scopulo.

Page 22. Purpura Mœandro duplici meliboea cucurrit.

Virgile paraît avoir imité ce vers de Lucrèce (liv. 11, 499) :

Melibœaque fulgens

Purpura thessalico concharum tincta colore.

La pourpre de Mélibée, ville de Thessalie, au pied du mont Ossa, qui la séparait de la vallée de Tempé, était renommée chez les anciens.

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Le poète désigne Ganymède, fils de Tros, bisaïeul de Priam. Le professeur Binet fait une note uniquement pour dire que c'est en courbant ses serres que l'aigle saisit sa proie. Desfontaines blâme sans raison Catrou, qui avait traduit poétiquement, par hasard, ce vers: Sævitque canum latratus in auras (sa meute rassemblée bat l'air de ses aboiemens). Le critique s'écrie : « Qu'est-ce que aboiemens qui battent l'air? quelle langue est cela? » C'est la langue poétique : la retrouve-t-on dans cette version de Desfontaines : « et les aboiemens de ses chiens furieux se perdent dans les airs? >>

46. — Page 22. Levibus huic hamis consertam auroque trilicem

Loricam.

L'auteur de l'Énéide avait déjà dit (liv. 111, v. 467):

Loricam consertam hamis auroque trilicem.

47.- Page 22. Victor apud rapidum Simoenta sub Ilio alto.

des

Variantes des manuscrits: Simeonta, Simounta; sub Ilion alto, sub Ilion altom, sub Ilion altum.

48. ·Page 22. Vix illam famuli Phegeus Sagarisque ferebant.

Variantes des manuscrits: Phygeus, Flegeus; Sagiris, Sacaris.

49.

Page 22. Irrisam sine honore ratem Sergestus agebat.

Les commentateurs ont recherché pourquoi Virgile avait réservé cet affront à Sergeste. La Cerda croit que le poète a voulu désigner Catilina, qui était de la famille de Sergius. Mais ne fallait-il pas, dans l'ordre de ces jeux nautiques, qu'un des quatre vaisseaux arrivât le dernier ? L'auteur de l'Enéide peut fort bien n'avoir pensé à aucune des suppositions faites par les commen

tateurs.

50. Page 24. Qualis sæpe viæ deprensus in aggere serpens.

Cette comparaison paraît imitée de Lucrèce (liv. 111, v. 657). On la trouve aussi dans Quintus de Smyrne (liv. x1, v. 374).

51.

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Page 24. Vela facit tamen, et plenis subit ostia velis.

De Loynes, qui cherche encore à corriger Virgile, lui reproche d'avoir oublié de spécifier qu'il s'était enfin élevé un bon vent pour faciliter la marche si pénible du vaisseau de Sergeste. La vérité du récit demandait, dit-il, le bon vent, et la chose était importante à dire. Voici la traduction :

A la faveur enfin d'un bon vent qui s'élève,

Il arrive à la voile, et sa course s'achève.

52. Page 24. Circus erat.....

Ce fut Tarquin l'Ancien qui fit construire à Rome le Cirque entre le mont Palatin et le mont Aventin: il était destiné pour la course des chars. Onufrio Panvini, dans son Traité de Ludis circensibus, lui donne 2,000 pieds (environ 648 mètres) de longueur, et 1,000 pieds (324 mètres) de largeur.

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Ces deux jeunes Troyens, unis par l'amitié la plus tendre, reparaîtront dans un touchant épisode du liv. ix.

54.-Page 24. Nisus amore pio pueri................

Le P. Catrou traduit ainsi ce vers : « Nise était attaché à Euryale par les liens de l'amitié la plus sage; » et l'abbé Desfontaines prétend que le jésuite n'a pas rendu sagement la pensée de

Virgile. « A Rome, dit M. Tissot, on appelait Virgile la vierge ; on sent, à la pudeur des détails sur l'amitié des deux jeunes héros, que le surnom était mérité. » Mais l'habile littérateur trouve qu'Euryale ne mérite point assez l'éloge que Virgile lui donne. «< On voudrait voir, dit-il, éclater sa vertu comme sa beauté. Pourquoi, par exemple, dans un âge où les premiers mouvemens ont tant de droiture et de noblesse, n'aurait-il pas la crainte de paraître dérober la victoire, et la générosité de se borner au second prix ? C'est alors que nous répèterions tous avec émotion:Gratior et pulchro veniens in corpore virtus. » Ces observations sont beaucoup plus exactes que celle de madame Dacier, qui se fàche sérieusement contre Nisus. Son injustice, dit-elle, méritait punition. « C'est pousser un peu loin l'amour de la justice. Madame Dacier, qui, jusque dans ses moindres détails, défend toujours la prééminence d'Homère, aime-t-elle mieux qu'Apollon, irrité contre Diomède, lui arrache le fouet des mains pour lui faire perdre le prix, ou que la haine de la sage Minerve brise le char d'Eumélus quand il est près de passer la borne? C'est pourtant ce qu'on voit dans Homère, et madame Dacier ne veut pas qu'un jeune homme se serve d'un innocent artifice pour faire triompher son ami. » (L'Énéide de DÊLILLE, liv. v, note 14.)

55.- Page 24. Hunc Salius simul et Patron, quorum alter Acarnan, Alter ab Arcadia, tegeœœ sanguine gentis.

L'Acarnanie (aujourd'hui Carnia), province maritime de la Grèce, était séparée de l'Épire par le golfe d'Ambracie (Arta), et de l'Étolie par le fleuve Achéloüs. Les Acarnaniens, habiles frondeurs, excellaient dans les divers exercices des jeux publics.

Tégée, ville d'Arcadie, dans le Péloponnèse, avait au midi le Ménale, et au nord le mont Parthénius. C'est auprès de cette ville que l'Alphée ouvrait à ses flots voyageurs un chemin souterrain. 36.- Page 26. Tum duo trinacrii juvenes, Helymus Panopesque.

Variantes dans les manuscrits: Helemus, Helenus, Helimus, Helinus.

57. Page 26. Multi præterea, quos fama obscura recondit.

Macrobe (liv. v1, 1) croit que Virgile a imité ce passage d'Ennius: Multei aliei adventant, paupertas quorum obscurat nomina.

58.

Page 26. Gnosia bina dabo levato lucida ferro.

Variantes dans les manuscrits: Gnossia, Cnosia;

polito, leugato (pour levigato), lunato.

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Gnosse, ancienne ville de Crète, où régnait Minos. C'est auprès de cette ville qu'il fit construire le fameux labyrinthe :

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Les anciens donnaient des ailes à la foudre : elle est ainsi représentée sur plusieurs médailles.

60.

- Page 28. Concidit immundoque fimo sacroque cruore.

Ce vers, et celui qu'on trouve plus bas,

Turpia membra fimo. Risit pater optimus olli,

ont été trouvés, par plusieurs commentateurs, peu convenables à la dignité de l'épopée. Nous ignorons, dit Heyne, quel jugement on portait de ces vers dans le siècle d'Auguste : mais notre âge rejette justement de telles facéties, facetias tales recte respuit. Ce jugement est plus que sévère : il est faux. Et pourquoi le poète épique serait-il condamné à ne jamais descendre des hauteurs de son sujet? Ménète, qui a fait rire les Troyens de sa chute dans les flots, qui les fait rire encore quand il revomit l'onde amère, et toute cette belle description des jeux qui remplissent presque le cinquième livre, seraient donc déplacés dans l'épopée !

61.

Page 28. Hic totum caveæ consessum ingentis, et orą.

Les anciens appelaient cavea la partie inférieure du cîrque, autour duquel s'élevaient par degrés les loges, nommées cunei, parce qu'elles se rétrécissaient en remontant, comme les coins dont on se sert pour fendre le bois.

62. — Page 30. . . . . . ... Didymaonis artes.

Les variantes Didamonis, Didamaonis, Didiomonis, Didumæonis annoncent que le nom de cet artiste pouvait avoir été inventé par le poète, ou que, s'il était historique, il avait peu de

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