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Page 42. .... Sed lætum amplexus Acesten.

Virgile imite ici Homère, qui fait décerner à Nestor un prix qu'il n'avait

87.- Page 44

pas

mérité.

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Cissée, roi de Thrace, père d'Hécube, ami d'Anchise, et à peu près contemporain d'Aceste.

88. Page 44. . . . . . Cælo dejecit ab alto.

On remarquera que Virgile, dans le même livre, termine trois vers assez rapprochés par les mêmes mots : Malo suspendit ab alto (v. 489); malo pendebat ab alto (v. 511).

89. - Page 44. Epytiden vocat.

Variantes dans les manuscrits: Epytiden, Ephitidem, Epi

tiden.

Périphas, fils d'Epytus, est cité, dans l'Iliade, comme un des officiers d'Anchise : Énée en fit le gouverneur du jeune Iule. Chez les anciens, les gouverneurs suivaient leurs élèves à la guerre, et ne les abandonnaient pas au sortir de l'adolescence, c'est-à-dire à l'âge où ils étaient le plus nécessaires. Cet usage ne s'est malheureusement pas conservé chez les modernes, et les princes, la noblesse et les peuples n'ont rien gagné à sa suppression.

Auguste, dit Suétone, recommandait aux meilleurs capitaines de la république de former chacun quelque élève dans les exercices militaires : ut disciplinam singulorum susciperent. C'est seulement dans les beaux-arts qu'aujourd'hui les maîtres font encore école.

90.- Page 44. Omnibus in morem tonsa coma pressa corona.

Les casques des jeunes Troyens étaient surmontés d'une couronne de laurier ou d'olivier. Tel est aussi celui d'Umbron dans le viie livre de l'Énéide :

Fronde super galeam et felici comptus oliva.

(v. 751.)

91. — Page 46. Flexilis obtorti per collum circulus auri.

Quelques érudits ont cru trouver dans ce vers l'origine des ordres militaires ou de chevalerie, qui sont des institutions mo

dernes. Les chaînes, comme la prétexte et la bulle, étaient des signes distinctifs que tous les citoyens de certaines classes avaient le droit de porter, et qui n'étaient point, comme les ordres de chevalerie, des récompenses ou des faveurs accordées par les souverains.

92.- Page 46. Una acies juvenum, ducit quam parvus ovantem.

« Delille emploie dix vers à rendre les cinq vers de Virgile, et le mutile ou le défigure... L'exagération de Delille sur le jeune Priam n'est conforme ni à la manière antique, ni aux récits de l'histoire. » (TISSOT, Études sur Virgile, t. 11, page 454.) Cette exagération, la voici :

Le jeune Priam

Un jour doit aux Latins rappeler à la fois

Et le plus malheureux et le plus grand des rois.

Virgile se contente de dire que le jeune Priam, fils de Polite, aura une postérité illustre en Italie. Caton, selon Servius, avait parlé, dans ses Origines, de Polite comme étant venu dans le Latium, où, s'étant séparé d'Énée, il avait bâti une ville appelée Politorium. Toutes ces origines ou généalogies sont obscures, suspectes on retrouve, chez tous les peuples, ces mensonges de la flatterie et ces faiblesses de la vanité.

93.- Page 46. Alter Atys, genus unde Atti duxere Latini.

Variantes dans les manuscrits: Atis, Attis, Atus, Atyi, Attii, Ati, Aci, Alü.

Virgile a voulu flatter Auguste en faisant remonter au temps d'Énée la famille des Atiens. Il feint une étroite amitié entre Iule et Atys: pueroque puer dilectus Iulo, parce que les deux familles des Jules et des Atiens se trouvèrent réunies dans Auguste. M. Attius Balbus avait épousé Julie, sœur de Jules César, et de ce mariage était née Attia, mère d'Octave.

94.- Page 46. Sidonio est invectus equo.

Les chevaux de Phénicie ne sont nulle part cités par les anciens. Sidonio a pu être employé pour Africano.

95.

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Page 46. Esse sui dederat monumentum et pignus amoris.

Ce vers se retrouve dans le même livre (538) :

Ferre sui dederat monumentum et pignus amoris.

L'un ou l'autre de ces vers était peut-être placé provisoirement par le poète pour indiquer la pensée et le sentiment qu'il se proposait d'exprimer en d'autres termes. Virgile, dit Segrais, ne laissait de la sorte ces vers doubles, ou ceux qu'il jugeait imparfaits, que comme on met les faux piliers d'un bel édifice, en attendant les colonnes qui doivent en faire le principal ornement. A considérer l'exactitude de la versification des Églogues et des Géorgiques de Virgile, il ne se serait jamais pardonné cette négligence, si la mort ne l'avait prévenu.

Delille n'a point traduit ce vers qui exprime un sentiment, et qui rappelle, par un seul trait, tous les malheurs de Didon.

96.

Page 48. Inde alios ineunt cursus, aliosque recursus.

Tour-à-tour on s'éloigne, on revient, on repart,
On s'aligne, on se mêle, on s'atteint, on s'évite :
C'est tantôt un combat, et tantôt une fuite;
Tantôt la paix suspend leur choc tumultueux.

M. Tissot, sage admirateur de Delille, dit : « Le défaut de ces quatre vers est de détruire toutes les images du texte, et de convertir en prose facile et rimée, une poésie élégante et pittoresque. ›

>>

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98. — Page 48. Ut quondam Creta fertur Labyrinthus in alta.

Cette comparaison manque de justesse. Les détours du Labyrinthe étaient inextricables, irremeabilis error, ou inextricabilis error (liv. vi, v. 23). On ne pouvait trouver la route pour en sortir. Mais les jeunes Troyens forment, dans leurs jeux équestres, une espèce de labyrinthe dont ils savent promptement se dégager. L'irremeabilis error n'est jamais dans leurs évolutions, et on les voit bientôt marcher de front et en bon ordre : Facta pariter nunc pace feruntur.

La description du Labyrinthe est un des plus beaux morceaux de l'Iliade. Virgile ne pouvait surpasser, ni même égaler Homère. Il

paraît avoir imité Catulle (LXI, v. 112). Ovide dit du fameux architecte Dédale :

Ducit in errorem variarum errore viarum.

Voyez, sur le Labyrinthe, PLINe, liv. xxxvi.

99.- Page 48. Delphinum similes, qui per maria humida nando.

Ovide (Métam., liv. 111, v. 685) peint ainsi les dauphins se jouant dans le sein des ondes:

Inque chori ludunt speciem, lascivaque jactant

Corpora, et acceptum patulis mare naribus efflant.

Avant Virgile et Ovide, les jeux des dauphins sur les mers avaient été décrits par Apollonius.

100.

Page 48. Carpathium Libycumque secant, luduntque per undas.

Les anciens donnaient le nom de mer de Carpathie à cette partie de l'Archipel où se trouve l'île Carpathos (aujourd'hui Scarpanto), entre l'île de Crète et l'île de Rhodes.

101 Page 48. Accepit Roma, et patrium servavit honorem, Trojaque nunc pueri trojanum dicitur agmen.

Auguste aimait ces exercices équestres, appelés chez les Romains le jeu de Troie. On lit dans Suétone: Lusus ipse, quem vulgo Pyrrhicham appellant, Troja vocatur... Troja ludum edidit. Le même historien dit (in August., c. 43): Frequentissime majorum minorumve puerorum delectu, prisci decorique moris existimans claræ stirpis indolem sic innotescere.

Après la bataille d'Actium, Auguste fit exécuter ce jeu l'an 726 de Rome, par les enfans des premières familles, dans la célébration de la dédicace du temple de César : Tibère commandait le premier cscadron. Quelques savans, frappés de la ressemblance des jeux que décrit Virgile avec ceux que fit célébrer Auguste, alors triumvir, ont cru voir, dans l'apothéose d'Anchise, l'allusion d'un poète courtisan à l'apothéose de Jules César.

Un des plus malheureux interprètes du poète latin se montre quelquefois assez judicieux dans ses notes. Il refuse de croire, d'après le témoignage du plus ancien biographe de Virgile (Donat),

que le poète n'ait lu, devant Auguste, que le 11o, le ive et le vie livre de l'Énéide : « Nous ne pouvons nous persuader, dit-il, qu'il n'eût pas été fort aise de lui faire connaître tant d'autres chants remplis par lui d'une adulation si fine, tels que le vo, et plus encore le vine, où les faits les plus remarquables de l'histoire romaine sont gravés sur le bouclier d'Énée, dont le centre représentait la mémorable bataille d'Actium, et les triomphes si flatteurs pour le vainqueur qui l'avaient suivie. D'un autre côté, je me persuade encore moins qu'Auguste, qui aimait les beaux vers et la bonne louange, s'il a entendu les trois chants cités, n'eût pas été jaloux de voir les autres, et n'eût pas même usé de son autorité pour satisfaire ensemble à cet égard son goût et sa curiosité. »

102.- Page 48. .....

Ventosque adspirat eunti.

Les vents étaient soumis à Junon, comme étant la déesse des

airs.

103.

Page 50. Multa movens, necdum antiquum saturata dolorem. Virgile revient souvent sur cet antique ressentiment de la déesse. Il a déjà dit :

Sævæ memorem Junonis ob iram.

(Lib. 1, v. 4.)

Necdum etiam causæ irarum sævique dolores

Exciderant animo; manet alta mente repostum.

(L. 1, v. 25.)

Bientôt le poète dira encore :

Junonis gravis ira, et inexsaturabile pectus.

(L. v, v. 781.)

Cette abondance pourrait paraître stérile dans notre langue.

104.

- Page 50. Fit Beroe, Ismarii conjux.

Variantes dans les manuscrits: Tmarii, Tinarii, Timarii, Marii, Tarii, Thiari.

Heinsius adopte la leçon Tmarii de Tmaros, montagne d'Épire, près de la ville de Dodone. Mais on ne voit pas pourquoi Béroé aurait pris un époux en Épire plutôt que dans la Thrace :

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