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Imprimerie de HENNUYER et Ce, rue Lemercier, 24. Batignolles.

DE

THÉRAPEUTIQUE

MÉDICALE ET CHIRURGICALE.

5-7342

Recueil Pratique

PUBLIÉ

PAR J.-E.-M. MIQUEL, D. M.,

CHEVALIER DE La légion-d'Honneur, ancien chef de clinique de la faculté
DE MÉDECINE DE PARIS A L'HÔPITAL DE LA CHARITÉ, Médecin des dispenSAIRES,
MEMBRE DE LA COMMISSION DE SALUbrité; rédacteur en chef.

TOME TRENTE-DEUXIÈME.

PARIS.

CHEZ LE RÉDACTEUR EN CHEF, ÉDITEUR,

RUE SAINTE-ANNE, no 25.

1847

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DE

THÉRAPEUTIQUE

MÉDICALE ET CHIRURGICALE.

THÉRAPEUTIQUE MÉDICALE.

DU TRAITEMENT DE L'ALBUMINURIE OU NÉPHRITE Albumineuse,
PAR L L'ACIDE NITRIQUE.

Par M. FORGET, professeur de la Faculté de Strasbourg.

Il est peu d'affections mieux connues que les hydropisies, quant au mécanisme de leur production, et pourtant il en est peu à l'égard desquelles les principes de traitement soient moins arrêtés, et j'ajouterai plus précaires et moins efficaces. J'ai fait voir, dans un travail précédent (1), que ces principes aujourd'hui sont fondamentalement les mêmes que ceux transmis par l'antiquité, bien que pourtant nous possédions sur ces maladies des notions beaucoup plus avancées que celles des anciens. Cette discordance entre les progrès de la pathogénie et ceux de la thérapeutique tient précisément à ce que les lumières acquises par les modernes nous ont révélé comme causes des hydropisies des lésions essentiellement incurables, pour la plupart. Que pouvonsnous, par exemple, contre l'hypertrophie du cœur, la cirrhose du foie, la cachexie tuberculeuse ou cancéreuse etc.? Les hydropisies que nous pouvons attaquer avec succès sont celles dont la cause même est attaquable., tels sont les épanchements séreux par inflammation, par anémie, etc; malheureusement ce sont les plus rares. Hors ces cas de curabilité radicale, nous sommes obligés de nous borner à combattre

(1) De la stabilité des principes thérapeutiques, etc., (Bulletin de Thérapeutique, t. XXX, page 10.)

TOME XXXII. 1re LIV.

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l'effet hydropisie, en laissant subsister la cause, c'est-à-dire à faire de la thérapeutique palliative, temporaire, même en cas de succès, et il est aussi vrai de dire aujourd'hui que du temps d'Arétée : « Ex eo « morbo pauci evadunt... deorum potius quam artis auxilio. (De morb. diuturn.)

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Oui, c'est à peu près là que nous en sommes, notamment à l'égard d'un genre d'hydropisie qui n'est guère connu que depuis vingt ans bien qu'on en trouve des indices à des époques antérieures et jusque dans les œuvres d'Hippocrate (sect. 7, aphor. 34). Nous voulons parler de l'albuminurie, mot proposé par M. Martin Solon (Dict. de méd. prat.) et adopté par nous dans notre lettre à M. Rayer ( Gazette médic., 1837), époque depuis laquelle ce nom est resté à la maladie de Bright qui, le premier, en a donné une description spéciale en 1827. Depuis lors, les travaux publiés sur cette affection, notamment par MM. Rayer et Martin Solon, par les cliniciens, les chimistes et les micrographes modernes, ont élucidé le diagnostic de la maladie sans beaucoup en avancer la thérapeutique, laquelle, avonsnous dit dans nos résumés cliniques, rentre, quant à présent, dans celle de la plupart des autres genres d'hydropisies. Néanmoins, les caractères anatomiques de cette maladie, surtout dans ses premières périodes, sont tels que, rationnellement, on puisse espérer d'en trouver le remède. Qu'y voit-on, en effet? Du côté des solides, une lésion des reins qui, dans le principe, apparaît sous la forme d'un simple état congestionnel ou inflammatoire, si l'on veut; plus tard, ce sont des transsudations, des dépôts de matière albuminoïde, chimiquement semblables à ces dépôts de plasma que souvent la nature suffit à résoudre ; c'est enfin un état d'anémie, d'hypertrophie rénales, graves sans doute, mais sans désorganisation profonde et ne se produisant que dans l'état chronique. Du côté des humeurs, c'est, en apparence, un simple échange de principes constituants : c'est l'albumine du sang, qui passe dans les urines comme à travers un crible, c'est l'urée retenue dans le sang, etc., désordres qui ne paraissent pas absolument audessus des ressources de l'art. Reste la question de savoir lesquelles de ces lésions sont primitives et lesquelles sont secondaires, problème mportant, sans contredit, mais dont l'obscurité n'ajoute pas essentiellement à la grativé du pronostic.

On comprend donc les efforts incessants des thérapeutistes pour trouver un remède à cette affection. Quel que soit notre scepticisme en fait d'innovations thérapeutiques, ces efforts nous les approuvons, nous les imitons même, comme il appert de notre pratique journalière; et jusqu'ici, pourtant, nous n'avons conçu que des lueurs d'espérance, hélas !

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