D'HOMÈRE, AVEC DES REMARQUES; PRÉCÉDÉE D'OBSERVATIONS SUR L'ODYSSÉE, ET DE RÉFLEXIONS SUR LA TRADUCTION DES POÈTES, PAR P. J. BITAUBÉ, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE, ET DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BERLIN. QUATRIÈME ÉDITION, REVUE et corrigée. Ecce par Deo dignum, vir fortis cum malâ fortunâ compositus. TOME DEUXIÈME. SENEC, PARIS, J. G. DENTU, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, 1810. D'HOMÈRE. A CHANT VIII. PEINE le ciel était-il embelli des roses de la diligente Aurore, que le majestueux Alcinous est levé; le vainqueur des remparts, Ulysse, aussi ne tarde pas à quitter sa couche. Déjà à la tête des principaux chefs de l'île, le roi se rend vers le lieu du conseil, qui se tenait près du port, devant leurs vaisseaux; en arrivant, ils se placent l'un à côté de l'autre sur des siéges d'un marbre éclatant. Pour favoriser le départ du fils de Laërte, Minerve parcourt la ville entière sous la figure de l'un des hérauts du sage Alcinous; sa voix anime chacun de ceux que rencontrent ses pas : Princes et chefs des Phéaciens, ne tardez point, volez au conseil; vous y verrez cet inconnu qui a couru les mers, qui, jeté sur nos bords la tempête, vient d'arriver au palais d'Alcinous; à sa forme on le prendrait pour l'un des immortels. II. Od. I par |