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Budget des recettes. - Les impôts directs se composent de l'impôt foncier et droits d'usufruit, des impôts sur les abeilles, de l'impôt foncier sur les dotations trois pour cent, des impôts sur le bétail, sur les patentes, sur les bâtisses. Le mode de perception se faisant d'après le système de la dîme, ne permet de prévoir ni somme fixe ni régularisation pour l'impôt foncier. Si, à ce mode vicieux, on ajoute d'un autre côté la faible ressource de l'impôt foncier, dit de trois pour cent, on voit combien est entravée la marche de l'administration des finances, et combien il est important qu'elle sorte au plus tôt d'une pareille voie. L'impôt sur les abeilles se prélève en argent. L'impôt sur le bétail est un impôt de capitation; il est toujours payable en argent, aussi bien que celui sur les patentes et celui sur les constructions.

Les impôts indirects se composent des droits de douane, de timbre, et de droits divers. Les droits de douane sont encore placés sous le régime de 1830, savoir : un droit unique de dix pour cent ad valorem, à l'importation, et un de six pour cent à l'exportation. Le gouvernement a l'intention de proposer une révision de la loi sur l'impôt du timbre. L'article de droits divers comprend les droits de santé, de port, de navigation, les amendes et les droits de chancellerie consulaire.

Le titre d'établissements publics comprend la monnaie, la poste

aux lettres, l'imprimerie royale. La monnaie ne frappera plus que des pièces de cuivre; car les pièces d'argent, à cause de la finesse du titre, étaient retirées de la circulation par les changeurs. L'administration des postes n'offre aucune ressource au budget. Quant aux revenus de l'imprimerie royale, la dépense est, à peu de chose près, égale à la recette.

Le titre de domaine comprend les mines, les carrières, les salines, les pêcheries de l'État, les forêts du domaine public, etc.

Le titre de la vente de biens nationaux comprend les annuités des intérêts et l'amortissement des dotations, les annuités des dotations à dix ans de crédit, la vente de biens périssables, la perception sur le prix total des dotations des biens périssables. Ces revenus sont de peu d'importance. Le titre de revenus divers comprend le total des sommes produites par la bonification d'intérêts sur les comptes courants, par les produits des travaux de la maison pénitentiaire de Palamidi, par les revenus des biens adjugés au trésor, par les amendes, le mesurage des vignes, etc., et par le dividende de mille actions de la banque dont l'État est propriétaire.

Sous le titre de revenus ecclésiastiques sont compris les revenus provenant des propriétés des monastères qui ont fait retour au domaine public.

Les recettes sur exercices clos sont relatives aux recouvrements que l'on doit faire.

Le gouvernement grec ne pouvant faire le service de l'emprunt garanti par les trois puissances, le budget porte en recette l'avance à faire par les puissances, en son lieu et place.

Budget des dépenses. Sous le titre de dette publique et dette étrangère sont compris les intérêts et l'amortissement de la dette étrangère, plus la commission de change due à M. Rothschild, ainsi que les intérêts de la dette intérieure, et les pensions.

La liste civile est fixée pour dix années à 1,000,000 de drachmes. Indemnités aux chambres. Les membres des deux chambres reçoivent, lorsqu'ils assistent à la session, une indemnité mensuelle pendant la durée des travaux législatifs. Cette indemnité a été fixée, pour les sénateurs à 500 drachmes, et pour les députés à 250 drachmes.

Le titre de service général des ministères comprend le ministère de la maison du roi et des affaires étrangères, ceux de la justice, de l'intérieur, des cultes et de l'instruction publique, de la guerre, de la marine, des finances.

Frais de perception et de régie. Ce titre comprend les frais de perception et conservation des revenus en nature.

Sous le titre de remboursements sont compris les remboursements et restitutions, la dette ecclésiastique, les indemnités, les prêts et

avances.

M. Casimir Leconte examine, dans le chapitre VI, quels développements on pourrait donner aux ressources territoriales, minéralogiques, commerciales et industrielles de la Grèce. Il regarde les

ressources territoriales comme susceptibles de la plus grande extension. Le paysan grec, intelligent et laborieux, ne répugne pas à adopter les nouveaux procédés de culture, mais il désire s'assurer de leur supériorité. Le terrain est loin de manquer aux cultivateurs. Les récoltes très-variées que produit le sol peuvent s'accroître encore. Que faut-il à ce peuple pour obtenir toutes les richesses que la nature lui a départies? La tranquillité intérieure et des capitaux à un intérêt modéré. Les ressources minéralogiques consistent dans les salines, les mines d'émeri de Naxos, les mines de lignite de Koumi, les exploitations des pierres meulières et de gypse de Milo, dans les carrières de marbre, dans des mines de plomb argentifère, dans des mines de cuivre, dans des minerais de fer, etc. A l'exception des salines, l'État ne retire que de faibles produits de toutes ces exploitations. On peut assurément tirer un très-bon parti de la richesse minéralogique de la Grèce. Mais il faut avant toutes choses établir une législation précise, concernant le droit de possession à l'égard de ces différentes mines, afin que les capitaux nationaux et étrangers viennent en toute sécurité utiliser des ressources sur lesquelles le trésor a droit de compter.

Le commerce, en Grèce, ayant presque pour unique base l'exportation des produits du sol, en échange desquels on reçoit des objets de fabrication étrangère, son extension dépend, comme on le voit, du développement de l'agriculture. Nous devons rappeler ici que la marine marchande est dans un état florissant, et que la vente d'un grand nombre de bâtiments, recherchés par leurs qualités et leur bon marché, est un des éléments de la prospérité publique. Quant à l'industrie, nous n'avons guère à mentionner que celle de la soie, qui se développe tous les jours davantage, et que l'on doit regarder comme la véritable industrie de la Grèce.

L'auteur consacre le chapitre VII à la banque nationale de la Grèce. Cette banque a commencé ses opérations le 1er janvier 1842. Le capital est fixé à 5,000,000 de drachmes, divisés en actions de 1,000 drachmes. Elle a été principalement établie en vue des intérêts agricoles. Elle prête sur immeubles situés dans l'intérieur du royaume, et fait des avances en compte courant avec une garantie hypothécaire. Les billets émis sont de 25, 50, 100, et 500 drachmes. L'intérêt ne peut dépasser le taux de 10 pour cent; il a été réduit à 9 pour cent pour les comptes courants. La somme à employer en prêts hypothécaires ne doit pas dépasser les trois quarts du capital social, mais elle ne peut être inférieure aux deux tiers. On a déjà organisé des agences au dehors.

En comparant les résultats des affaires de la banque, pendant l'année 1845 et pendant l'année 1846, on a la preuve du développement de la prospérité matérielle du pays.

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Les dividendes n'ont cessé de progresser, car ils ont été, la première année, de 7 1/3 pour 0/0 (73 dr. 96 l.); en 1845, ils ont donné 8 2/3 pour 0/0 (86 dr. 501.), et près de 10 pour 100 (96 dr. 60 l.) en 1846. Une caisse d'épargne a été annexée à la banque le 1er février 1845. Enfin l'auteur arrive à sa conclusion:

« L'avenir de la Grèce, dit-il, est soumis, comme celui de tous les « États, à quelque degré de liberté, de civilisation, de puissance et de prospérité matérielle qu'ils soient arrivés, aux effets de trois causes « principales: les combinaisons et l'influence de la politique étrangère, « le développement de ses institutions intérieures, et l'état de ses res« sources financières. >>

Il examine successivement les trois faces principales de cette importante question, et termine son ouvrage par ce résumé :

« Nous dirons, en ce qui touche les circonstances extérieures, que si les puissances garantes de l'emprunt des 60 millions apprécient, comme il doit l'être, l'état réel des choses, elles peuvent, en continuant à user de la bienveillance qu'elles ont toujours témoignée à la Grèce, sauver le pays dans le présent, assurer sa prospérité dans l'avenir, et dégager leur garantie en recouvrant le montant de leurs avances. En ce qui concerne l'état intérieur du pays, nous avons une foi entière dans les conditions morales et physiques de son existence; nous sommes donc convaincus que les unes et les autres prendront tout le développement que l'on peut souhaiter, le jour où lui seront acquis la sécurité intérieure et le sentiment intime qu'elle ne sera troublée, ni par les factions, aujourd'hui comprimées par une main vigoureuse, ni par les exigences mal calculées de ses alliés ou même de ses bienfaiteurs (1). »

(1) N'oublions pas de dire ici que l'auteur a ajouté à son ouvrage des documents -et des notes qui renferment des détails précis et curieux. En voici l'énuméra. tion: Extraits de rapports adressés au ministère du commerce sur l'Égypte, sur la Syrie, sur la Grèce, la Turquie et la Perse. Rapport de M. A. Rouen sur la bataille de Navarin. Sur les droits constitutionnels de la Grèce. - Sur les partis existant en Grèce. — Tarif des douanes. — Etat comprenant les prix courants des principales marchandises du commerce de Syra, de 1843 à 1846. —— Etat du personnel de l'armée grecque. — Tarifs de la solde des officiers, des sol

M. Casimir Leconte a cru faire un ouvrage digne de fixer l'attention de tous les esprits sérieux. Il ne s'est pas trompé. D'autres viendront, sans doute, qui connaîtront mieux que lui les secrets de la faiblesse et de la puissance de la Grèce, et qui diront un jour, avec plus de précision peut-être, les destinées que l'avenir réserve à cette belle contrée. Parfois on changera ses chiffres, et l'on rectifiera ses observations. Déjà son travail sert de base aux études de notre école d'Athènes. Qu'importe à M. Casimir Leconte? Ce lui sera toujours un titre fort honorable que d'avoir excité des hommes savants et distingués à faire des livres qui vaudront mieux que le sien.

DES TRAVAUX PUBLICS dans leurs rapports avec l'agriculture, par Aristide DUMONT, ingérieur des ponts et chaussées. Paris, chez Guillaumin et comp., libraires, rue Richelieu, 14; 1848.

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Les travaux publics, dont l'agriculture réclame l'exécution, ouvriront pour l'administration, pour la société entière, pour l'État, une ère nouvelle. Lorsque, sur tous les points de notre territoire, les populations agricoles et l'armée entreprendront, aux frais de l'État, des départements et des communes, ces vastes travaux qui devront procurer un écoulement facile aux eaux stagnantes si funestes à la végétation, si compromettantes pour la santé de l'homme et des animaux, et conduire partout, sur la récolte du cultivateur, depuis le mince filet qui s'échappe du rocher jusqu'au fleuve puissant qui creuse des vallons; quand des milliers de bras, dirigés par des chefs habiles, seront occupés à repeupler de forêts les flancs décharnés de nos montagnes, à couvrir et à ombrager des terres aujourd'hui nues et brûlées par le soleil; quand les terres incultes auront été mises en rapport; quand des chemins agraires nombreux et commodes formeront avec les lignes ferrées, avec les canaux et les rivières, un réseau complet de voies de communication perfectionnées; quand tout le long de nos routes s'élèvera une double rangée d'arbres; quand l'architecture de nos villages et de nos fermes répondra aux besoins de l'agriculture et de la population rurale; quand la propriété terrienne, maintenant partagée

dats, de la marine. Sur les lignites. Sur la mine de plomb argentifère de Zéa. Sur les carrières de marbre de Paros. Extrait de la loi sur les autochthones et les étérochthones.

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