Tela tenens, fratrem Eurytion in vota vocavit, Jam vacuo lætam cœlo speculatus ; et alis Plaudentem nigra figit sub nube columbam. Decidit exanimis, vitamque reliquit in astris Ætheriis, fixamque refert delapsa sagittam.
Amissa solus palma superabat Acestes; Qui tamen aerias telum contendit in auras, Ostentans artemque pater arcumque sonantem. Hic oculis subitum objicitur magnoque futurum Augurio monstrum: docuit post exitus ingens, Seraque terrifici cecinerunt omina vates. Namque volans liquidis in nubibus arsit arundo, Signavitque viam flammis, tenuisque recessit Consumta in ventos; cœlo ceu sæpe refixa
Transcurrunt, crinemque volantia sidera ducunt. Attonitis hæsere animis, superosque precati Trinacrii Teucrique viri: nec maxumus omen Abnuit Æneas, sed lætum amplexus Acesten Muneribus cumulat magnis, ac talia fatur: Sume, pater; nam te voluit rex magnus Olympi Talibus auspiciis exsortem ducere honores. Ipsius Anchise longævi hoc munus habebis, Cratera inpressum signis, quem Thracius olim Anchise genitori in magno munere Cisseus Ferre sui dederat monumentum et pignus amoris. » Sic fatus cingit viridanti tempora lauro,
Et primum ante omnis victorem adpellat Acesten.
Déja tenant son arc et sa flèche perçante,
A l'oiseau qui fend l'air d'une aile triomphante, Tandis qu'il s'applaudit dans l'empire azuré, Eurytion prépare un coup plus assuré.
Le trait rapide vole au séjour des orages: Arrêté dans sa course au milieu des nuages, Le malheureux oiseau perd le jour dans les cieux, Et rapporte en tombant le trait victorieux.
Nul prix d'Aceste encor n'honore la vieillesse : Tout-à-coup, signalant son arc et son adresse, De la corde bruyante un trait part; et soudain Aux regards se présente un présage divin. D'un sillon enflammé marquant au loin sa route, Le trait vole, et se perd sous la céleste voûte : Tels, détachés des cieux, courent en traits brûlants D'un astre chevelu les crins étincelants. Troyens, Siciliens, tout s'étonne et s'incline.
Le héros, admirant la volonté divine, Embrasse son ami, le comble de présents: << Le ciel d'un prix à part honore vos vieux ans, Lui dit-il; recevez cette coupe gravée, Par Anchise mon père avec soin conservée, Et dont le grand Cissée autrefois lui fit don, Comme un gage sacré de leur noble union. » Il dit, met sur son front la première couronne, Qu'Eurytion soumis sans regret abandonne, Quoique seul dans les airs il ait atteint l'oiseau. Ensuite est proclamé celui dont le roseau ›
Nec bonus Eurytion prælato invidit honori, Quamvis solus avem cœlo dejecit ab alto. Proxumus ingreditur donis, qui vincula rupit; Extremus, volucri qui fixit arundine malum.
At pater Æneas, nondum certamine misso, Custodem ad sese comitemque impubis Iuli Epytiden vocat, et fidam sic fatur ad aurem :
Vade age, et, Ascanio, si jam puerile paratum
Agmen habet secum, cursusque instruxit equorum,
Ducat avo turmas, et sese ostendat in armis, Die,» ait. Ipse omnem longo decedere circo Infusum populum, et campos jubet esse patentis. Incedunt pueri, pariterque ante ora parentum Frenatis lucent in equis; quos omnis euntes Trinacriæ mirata fremit Trojæque juventus. Omnibus in morem tonsa coma pressa corona. Cornea bina ferunt præfixo hastilia ferro; Pars levis humero pharetras; it pectore summo Flexilis obtorti per collum circulus auri. Tris equitum numero turmæ, ternique vagantur Ductores; pueri bis seni quemque sccuti Agmine partito fulgent, paribusque magistris. Una acies juvenum, ducit quam parvus ovantem Nomen avi referens Priamus, tua clara, Polite, Progenies, auctura Italos; quem Thracius albis
Dégagea de ses nœuds la colombe timide.
Enfin, pour prix du mât percé d'un trait rapide, Celui qui, l'arc en main, se montra le premier Aux honneurs de la palme est admis le dernier. Cependant au Troyen de qui l'expérience Soigne le tendre Ascagne, et conduit son enfance, Énée, en se baissant, donne un ordre secret:
« Va, des jeunes Troyens si l'escadron est prêt, Lui dit-il, qu'au tombeau de son aïeul Anchise, Dans leur pompe guerrière, Ascagne les conduise. » Il dit; et, faisant place à ces aimables jeux, Il écarte les flots de ce peuple nombreux. Sur des coursiers vêtus avec magnificence Dans un ordre pompeux la jeunesse s'avance: Des regards de la foule avidement suivis, Ils défilent aux yeux de leurs parents ravis. Des festons d'olivier pressent leur chevelure; Deux traits d'un fer poli composent leur armure; Plusieurs ont un carquois, et sur chaque guerrier L'or flexible se joue en mobile collier. Trois escadrons divers couvrent la même plaine; Chaque corps séparé suit le chef qui le mène: Douze jeunes Troyens composent chacun d'eux. Le premier de ces chefs est l'enfant généreux De Polite, un des fils du vieux roi de Pergame; C'est le jeune Priam: son beau nom, sa grande ame Un jour doit aux Latins rappeler à-la-fois
Et le plus malheureux et le plus grand des rois. Un poil taché de blanc peint son coursier de Thrace, Dont le pied blanchissant marque à peine sa trace;
Portat equus bicolor maculis, vestigia primi Alba pedis, frontemque ostentans arduus albam. Alter Atys, genus unde Atii duxere Latini; Parvus Atys, pueroque puer dilectus Iulo. Extremus, formaque ante omnis pulcher, Iulus Sidonio est invectus equo, quem candida Dido Esse sui dederat monumentum et pignus amoris. Cetera Trinacriis pubes senioris Acesta
Excipiunt plausu pavidos, gaudentque tuentes
Dardanidæ, veterumque adgnoscunt ora parentum.
Postquam omnem læti consessum oculosque suorum Lustravere in equis; signum clamore paratis Epytides longe dedit, insonuitque flagello. Olli discurrere pares, atque agmina terni (16) Diductis solvere choris, rursusque vocati Convertere vias, infestaque tela tulere. Inde alios ineunt cursus aliosque recursus Adversis spatiis, alternisque orbibus orbes Inpediunt, pugnæque cient simulacra sub armis; Et nunc terga fuga nudant, nunc spicula vertunt Infensi, facta pariter nunc pace feruntur.
Ut quondam Creta fertur Labyrinthus in alta
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