Un blanc pur de son front relève la beauté; Et la vigueur en lui s'unit à la fierté. Le second est Atys, qui d'une colonie Fière encor de son nom enrichit l'Ausonie; Le bel Atys, qu'lule admet à tous ses jeux : Même âge, mêmes goûts les unissent tous deux. Iule enfin, l'espoir et l'honneur de sa race, S'avance; et devant lui tout autre éclat s'efface: Son beau coursier, nourri dans les prés de Sidon, Lui fut donné des mains de la tendre Didon. Sur des chevaux d'Aceste, enfants de la Sicile, Les escadrons divers suivent d'un pas docile. Ils avancent : le cirque à leur marche applaudit. Leur timide pudeur par degrés s'enhardit; Et des héros troyens, sur leurs jeunes visages, Les yeux avec transport retrouvent les images. Le cirque est traversé : des spectateurs joyeux Long-temps leurs traits chéris ont enivré les yeux. Tout-à-coup un cri part, un fouet bruyant résonne: Les guerriers, attentifs au signal qu'on leur donne, Partent en nombre égal, et se rangent par trois; Rappelés par leur chef, reviennent à sa voix, Réunissent encor leurs bandes divisées, Et, baissant en avant leurs lances opposées, D'un escadron serré présentent le rempart : Tour-à-tour on s'éloigne, on revient, on repart, On s'aligne, on se mêle, on s'atteint, on s'évite; C'est tantôt un combat, et tantôt une fuite; Tantôt la paix suspend leur choc tumultueux. Tel, dans ce labyrinthe oblique et tortueux, Parietibus textum cæcis iter, ancipitemque Hic primum Fortuna fidem mutata novavit. Iliacam ad classem, ventosque adspirat eunti, Multa movens, necdum antiquum saturata dolorem. Illa viam celerans mille coloribus arcum, per Nulli visa, cito decurrit tramite virgo. Conspicit ingentem concursum, et litora lustrat, Desertosque videt portus classemque relictam. At procul in sola secretæ Troades acta (17) Amissum Anchisen flebant, cunctæque profundum pas. Mille feintes erreurs, mille fausses issues, Et commande aux Zéphyrs de seconder son aile : Son antique dépit dans son cœur vit encor. Sur son arc radieux Iris a pris l'essor, Vole aux vaisseaux troyens, parcourt au loin la plage. Tout est désert au port, désert sur le rivage, Et le peuple est en foule à la solennité. Seulement sur un bord solitaire, écarté, Les Troyennes en pleurs des noirs gouffres de l'onde Contemploient tristement l'immensité profonde: Pontum adspectabant flentes. « Heu tot vada fessis, Et tantum superesse maris! » vox omnibus una. Urbem orant; tædet pelagi perferre laborem. Ergo inter medias sese, haud ignara nocendi, genus, « O miseræ, quas non manus, inquit, Achaica bello Traxerit ad letum patriæ sub moenibus! o gens Infelix! cui te exitio Fortuna reservat? Septima post Troja excidium jam vertitur æstas, Quum freta, quum terras omnis, tot inhospita saxa Sideraque emensæ ferimur, dum per mare magnum Italiam sequimur fugientem, et volvimur undis. Hic Erycis fines fraterni, atque hospes Acestes; Elles pleuroient Anchise; et leurs chagrins amers Il faut braver encore et les vents et les flots! » Quitte ses traits divins, et prend la forme humaine, Eut un nom, eut un rang, un époux et des fils : mers Quel funeste avenir le destin te prépare! |