ページの画像
PDF
ePub

Un blanc

pur de son front relève la beauté; Et la vigueur en lui s'unit à la fierté. Le second est Atys, qui d'une colonie Fière encor de son nom enrichit l'Ausonie; Le bel Atys, qu'lule admet à tous ses jeux : Même âge, mêmes goûts les unissent tous deux. Iule enfin, l'espoir et l'honneur de sa race, S'avance; et devant lui tout autre éclat s'efface: Son beau coursier, nourri dans les prés de Sidon, Lui fut donné des mains de la tendre Didon. Sur des chevaux d'Aceste, enfants de la Sicile, Les escadrons divers suivent d'un pas docile. Ils avancent : le cirque à leur marche applaudit. Leur timide pudeur par degrés s'enhardit; Et des héros troyens, sur leurs jeunes visages, Les yeux avec transport retrouvent les images. Le cirque est traversé : des spectateurs joyeux Long-temps leurs traits chéris ont enivré les yeux. Tout-à-coup un cri part, un fouet bruyant résonne: Les guerriers, attentifs au signal qu'on leur donne, Partent en nombre égal, et se rangent par trois; Rappelés par leur chef, reviennent à sa voix, Réunissent encor leurs bandes divisées, Et, baissant en avant leurs lances opposées, D'un escadron serré présentent le rempart : Tour-à-tour on s'éloigne, on revient, on repart, On s'aligne, on se mêle, on s'atteint, on s'évite; C'est tantôt un combat, et tantôt une fuite; Tantôt la paix suspend leur choc tumultueux. Tel, dans ce labyrinthe oblique et tortueux,

Parietibus textum cæcis iter, ancipitemque
Mille viis habuisse dolum, qua signa sequendi
Falleret indeprensus et irremeabilis error.
Haud alio Teucrum nati vestigia cursu
Inpediunt, texuntque fugas et prælia ludo,
Delphinum similes, qui per maria humida nando
Carpathium Libycumque secant, *luduntque per undas.*
Hunc morem, hos cursus, atque hæc certamina primus
Ascanius, longam muris quum cingeret Albam,
Rettulit, et priscos docuit celebrare Latinos,
Quo puer ipse modo, secum quo Troia pubes.
Albani docuere suos; hinc maxuma porro
Adcepit Roma, et patrium servavit honorem;
Trojaque nunc, pueri Trojanum dicitur agmen.
Hac celebrata tenus sancto certamina patri.

Hic primum Fortuna fidem mutata novavit.
Dum variis tumulo referunt sollennia ludis,
Irim de cœlo misit Saturnia Juno

Iliacam ad classem, ventosque adspirat eunti,

Multa movens, necdum antiquum saturata dolorem. Illa viam celerans mille coloribus arcum,

per

Nulli visa, cito decurrit tramite virgo.

Conspicit ingentem concursum, et litora lustrat,

Desertosque videt

portus classemque relictam.

At procul in sola secretæ Troades acta (17)

Amissum Anchisen flebant, cunctæque profundum

pas.

Mille feintes erreurs, mille fausses issues,
En un piège invisible adroitement tissues,
De sentier en sentier, de détour en détour,
Embarrassoient les pas égarés sans retour.
Tel on voit des dauphins les troupes vagabondes
Se chercher, s'éviter, se jouer sur les ondes:
Tels jouoient ces guerriers; ainsi dans ces combats,
Ils enlaçoient leur course, et confondoient leurs
Ces courses, ces tournois, et ces feintes batailles,
Ascagne, lorsque d'Albe il fonda les murailles,
Les transmit à son peuple; et, des premiers Albains,
Leur pompe héréditaire est passée aux Romains.
A ce dépôt sacré Rome est encor fidėle;
Rome, renouvelant leur pompe solennelle,
Rassemble pour les jeux ses jeunes citoyens :
Ce sont les fils de Troie et les combats troyens :
Leurs usages, leurs lois, leurs noms vivent encore.
Énée alloit quitter les mânes qu'il honore,
Quand, troublant cette fête et ces pieux honneurs,
La Fortune un instant démentit ses faveurs.
Junon envoie Iris, sa courrière fidéle,

Et commande aux Zéphyrs de seconder son aile :

Son antique dépit dans son cœur vit encor.

Sur son arc radieux Iris a pris l'essor,

Vole aux vaisseaux troyens, parcourt au loin la plage. Tout est désert au port, désert sur le rivage,

Et le peuple est en foule à la solennité.

Seulement sur un bord solitaire, écarté,

Les Troyennes en pleurs des noirs gouffres de l'onde

Contemploient tristement l'immensité profonde:

[ocr errors]

Pontum adspectabant flentes. « Heu tot vada fessis, Et tantum superesse maris! » vox omnibus una. Urbem orant; tædet pelagi perferre laborem.

Ergo inter medias sese, haud ignara nocendi,
Conjicit, et faciemque deæ vestemque reponit.
Fit Beroe, Tmarii conjux longæva Dorycli,
Cui
et quondam nomen, natique fuissent;
Ac sic Dardanidum mediam se matribus infert:

genus,

« O miseræ, quas non manus, inquit, Achaica bello Traxerit ad letum patriæ sub moenibus! o gens Infelix! cui te exitio Fortuna reservat?

Septima post Troja excidium jam vertitur æstas, Quum freta, quum terras omnis, tot inhospita saxa Sideraque emensæ ferimur, dum per mare magnum Italiam sequimur fugientem, et volvimur undis.

Hic Erycis fines fraterni, atque hospes Acestes;
Quid prohibet muros jacere, et dare civibus urbem?
O patria, et rapti nequidquam ex hoste Penates!
Nullane jam Troja dicentur moenia? nusquam

Elles pleuroient Anchise; et leurs chagrins amers
Sembloient s'accroître encore au sombre aspect des
« Eh quoi! toujours errer sur cet espace immense!
A peine interrompu, notre exil recommence!

Il faut braver encore et les vents et les flots! »
Disoient-elles. Iris, méditant ses complots,

Quitte ses traits divins, et prend la forme humaine,
Les dehors mensongers d'une vieille Troyenne,
Femme de Doryclès, Béroé, qui jadis

Eut un nom, eut un rang, un époux et des fils :
Rien ne lui reste plus que les chagrins et l'âge.
La fausse Béroé vient, leur tient ce langage:
<< Ah! peuple infortuné, faut-il que de tes jours
Ilion embrasé n'ait pas fini le cours !

mers

Quel funeste avenir le destin te prépare!
Depuis que
dans tes murs entra le Grec barbare,
Flots grondants, bords affreux, rocs inhospitaliers,
Que n'as-tu pas souffert durant sept ans entiers?
Traînés de mers en mers, de naufrage en naufrage,
Du repos fugitif nous poursuivons l'image.
Pourquoi tant de travaux? pourquoi tant de dangers?
Ces rivages pour nous ne sont pas étrangers :
Ici régnoit Éryx, frère du fils d'Anchise:
Ici commande Aceste; à sa noble franchise
Que ne confions-nous les malheureux Troyens,
Si long-temps vagabonds, une fois citoyens?
O terre où je suis née! ô malheureux Pergame!
O mes dieux, vainement échappés de la flamme!
Ne pourrai-je de vous revoir au moins le nom,
Retrouver quelquè lieu qu'on appelle Ilion?

« 前へ次へ »