Hectoreos amnis, Xanthum et Simoenta, videbo? Quin agite, et mecum infaustas exurite puppes. Nam mihi Cassandræ per somnum vatis imago Ardentis dare visa faces. « Hic quærite Trojam; Hic domus est, inquit, vobis. » Jam tempus agi res; Nec tantis mora prodigiis. En quatuor aræ Neptuno; Deus ipse faces animumque ministrat. »
Hæc memorans, prima infensum vi conripit ignem, Sublataque procul dextra connixa coruscat, Et jacit. Adrectæ mentes, stupefactaque corda Iliadum. Hic una e multis, quæ maxuma natu, Pyrgo, tot Priami natorum regia nutrix: «Non Beroe vobis, non hæc Rhoeteia, matres, Est Dorycli conjux : divini signa decoris, Ardentisque notate oculos; qui spiritus illi, Qui voltus, vocisve sonus, vel gressus eunti. Ipsa egomet dudum Beroen digressa reliqui Ægram, indignantem, tali quod sola careret Munere, nec meritos Anchise inferret honores. » Hæc effata.
VILLE DE LYON
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At matres, primo ancipites, oculisque malignis Ambiguæ spectare ratis, miserum inter amorem
Quand verrai-je d'Hector la cité renaissante, L'aimable Simoïs, les bords heureux du Xanthe? Cassandre cette nuit s'est montrée à mes yeux; Croyons-en une fois l'interprète des dieux :-
Depuis assez long-temps le destin vous exile; Voici votre Ilion, et voici votre asile,
M'a-t-elle dit: brûlez ces poupes et ces mâts, Qui promènent vos maux de climats en climats... » « Alors j'ai vu sa main remettre dans la mienne La torche destinée à la flotte troyenne.
Le temps presse; courons, secondez mes transports. Vous voyez quatre autels élevés sur ces bords; La flamme y fume encore en l'honneur de Neptune: Recevez ces flambeaux des mains de la Fortune. » Elle dit, et, d'un bras par la rage animé, Saisit, agite, et lance un brandon enflammé; Il vole: la terreur remplit toutes les ames. Pyrgo, la plus âgée entre toutes ces femmes, Qui nourrit tant de fils du plus puissant des rois :
« Non, ce n'est pas ici Béroé que je vois,
Dit-elle, croyez-m'en. Tantôt je l'ai trouvée Languissante, et pleurant d'être seule privée Du plaisir de mêler à ces tristes honneurs Le tribut de ses dons, l'hommage de ses pleurs. Voyez; sont-ce bien là les traits d'une mortelle? Observez ces regards où la flamme étincelle, Cette marche, ce port, et cet éclat divin. »
Elle dit; et, d'un oeil et d'un cœur incertain, Sur les vaisseaux, objets de crainte et d'espérance, Long-temps leurs sombres yeux s'arrêtent en silence.
Præsentis terræ, fatisque vocantia regna; Quum dea se paribus per cœlum sustulit alis, Ingentemque fuga secuit sub nubibus arcum. Tum vero adtonitæ monstris, actæque furore, Conclamant, rapiuntque focis penetralibus ignem; Pars spoliant aras, frondem ac virgulta facesque Conjiciunt: furit inmissis Volcanus habenis Transtra per et remos, et pictas abiete puppis.
Nuntius Anchisæ ad tumulum cuneosque theatri
Incensas perfert navis Eumelus; et ipsi Respiciunt atram in nimbo volitare favillam. Primus et Ascanius, cursus ut lætus equestris
Ducebat, sic acer equo turbata petivit
Castra, nec exanimes possunt retinere magistri.
Quis furor iste novus? quo nunc, quo tenditis, inquit,
Heu miseræ cives? non hostem, inimicaque castra
Argivum, vestras spes uritis. En ego vester. Ascanius. » Galeam ante pedes projecit inanem, Qua ludo indutus belli simulacra ciebat. Adcelerat simul Æneas, simul agmina Teucrum. Ast illæ diversa metu per litora passim Diffugiunt, silvasque, et sicubi concava furtim Saxa, petunt: piget incepti, lucisque; suosque
Faut-il quitter la plage, objet de tant de vœux? Ou faut-il renoncer aux promesses des dieux? Elles doutoient encor, quand l'agile courrière S'envole, et trace en arc un sillon de lumière. Ce prodige frappant étonne les regards: Les acclamations partent de toutes parts; Et leurs mains, saisissant le feu du sacrifice
Qui dut rendre à leurs vœux le dieu des mers propice, Ont dépouillé l'autel de feuilles, de rameaux.
Le feu part, vole, tombe, et court sur les vaisseaux: Et la poupe et la et les mâts et les rames, Du rapide incendie alimentent les flammes.
Soudain Euméle accourt; et son récit affreux Près du tombeau d'Anchise a suspendu les jeux. On regarde : déja, s'élançant de sa proie, En tourbillons fumants la flamme se déploie. Ascagne, au lieu fatal accourant le premier, Vole, et pousse en avant son superbe coursier; Rien ne peut l'arrêter, ni les jeux, ni leurs charmes, Ni ses parents troublés, ni ses maîtres en larmes :
« Arrêtez! arrêtez! leur dit-il. Ces vaisseaux
Ne sont pas ceux qu'Hector poursuivoit sur les eaux; C'est votre flotte, hélas! c'est votre espoir qu'on brûle. Iule est devant vous, reconnoissez Iule. »
Il dit, et jette au loin le casque radieux
Qui, dans ces jeux guerriers, couvroit ses beaux cheveux. Énée accourt lui-même, et les Troyens le suivent.
Mais ces cœurs égarés, que leurs forfaits poursuivent,
A peine du héros ont reconnu les traits,
Dans les bois, les rochers, les lieux les plus secrets,
Mutatæ adgnoscunt, excussaque pectore Juno est. Sed non idcirco flammæ atque incendia vires Indomitas posuere; udo sub robore vivit Stuppa vomens tardum fumum, lentusque carinas Est vapor, et toto descendit corpore pestis, Nec vires heroum infusaque flumina prosunt. Tum pius Æneas humeris abscindere vestem (18), Auxilioque vocare deos, et tendere palmas:
<< Juppiter omnipotens, si nondum exosus ad unum Trojanos, si quid pietas antiqua labores Respicit humanos, da flammam evadere classi Nunc, Pater, et tenuis Teucrum res eripe leto! Vel tu, quod superest, infesto fulmine morti, Si mereor, demitte, tuaque hic obrue dextra. »
Vix hæc ediderat, quum effusis imbribus atra Tempestas sine more furit, tonitruque tremiscunt Ardua terrarum et campi; ruit æthere toto Turbidus imber aqua, densisque nigerrimus austris; Implenturque super puppes; semiusta madescunt Robora: restinctus donec vapor omnis, et omnes, Quatuor amissis, servatæ a peste carinæ.
At pater Æneas, casu concussus acerbo, Nunc huc ingentis, nunc illuc pectore curas
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