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Nec partem posuere suis; quæ maxuma turba est.
Quique ob adulterium cæsi ; quique arma secuti
Impia, nec veriti dominorum fallere dextras,
Inclusi pœnam exspectant. Ne quære doceri,

Quam pœnam, aut quæ forma viros fortunave mersit.

Saxum ingens volvunt alii, radiisve rotarum
Districti pendent; sedet, æternumque sedebit,
Infelix Theseus; Phlegyasque miserrimus omnis
Admonet, et magna testatur voce per umbras:
DISCITE JUSTITIAM MONITI, ET NON TEMNERE DIVOS.

Vendidit hic auro patriam, dominumque potentem Inposuit, fixit leges pretio atque refixit:

Hic thalamum invasit natæ vetitosque hymenæos :

Ce nombre est infini. Vous nommerai-je ceux
Qu'un amour adultère a brûlés de ses feux,

Et ceux qui, se rangeant sous les drapeaux d'un traître,
Désertent lâchement la cause de leur maître?

Chacun d'eux dans les fers attend son châtiment;
Et cette attente horrible est son premier tourment.
Ne me demandez pas les peines innombrables
Que partage le ciel à tous ces misérables.

A rouler un rocher l'un consume ses jours;
L'autre toujours montant, et retombant toujours,
Voyage avec sa roue. Un destin tout contraire
De Thésée a puni l'audace téméraire :
De ses longues erreurs revenu désormais,
Sur sa pierre immobile il s'assied pour jamais;
C'est là son dernier trône : exemple épouvantable!
Là sans cesse il redit d'une voix lamentable:
PAR LE DESTIN CRUEL QUE J'ÉPROUVE EN CES LIEUX,
APPRENEZ, Ô MORTELS! A RESPECTER LES DIEUX.
Ils ont leur place ici ces lâches mercenaires
Qui vendent leur patrie à des lois étrangères.
La peine suit de près ce père incestueux
Qui jeta sur sa fille un œil voluptueux;

Et, jusque dans son lit portant sa flamme impure,
D'un horrible hyménée outragea la nature.

Ils sont jugés ici tous ces juges sans foi,

Qui de l'intérêt seul reconnoissoient la loi;
Qui, mettant la justice à d'infames enchères,
Dictoient et rétractoient leurs arrêts mercenaires;
Et de qui la balance, inclinée à leur choix,
Corrompit la justice et fit mentir les lois;

Ausi omnes inmane nefas, ausoque potiti.
Non, mihi si linguæ centum sint, oraque centum,
Ferrea vox, omnis scelerum comprendere formas,
Omnia pœnarum percurrere nomina possim. »
Hæc ubi dicta dedit Phoebi longæva sacerdos:

« Sed jam age, carpe viam, et susceptum perfice munus,
Adceleremus, ait; Cyclopum educta caminis
Moenia conspicio, atque adverso fornice portas,
Hæc ubi nos præcepta jubent deponere dona. »

Dixerat, et pariter gressi per opaca viarum Conripiunt spatium medium, foribusque propinquant. Occupat Æneas aditum, corpusque recenti Spargit aqua, ramumque adverso in limine figit.

His demum exactis, perfecto munere divæ,
Devenere locos lætos, et amœna vireta
Fortunatorum nemorum, sedesque beatas.
Largior hic campos æther et lumine vestit
Purpureo; solemque suum, sua sidera norunt.
Pars in gramineis exercent membra palæstris;
Contendunt ludo, et fulva luctantur arena;
Pars pedibus plaudunt choreas, et carmina dicunt.
Nec non Threicius longa cum veste sacerdos

Tous ces profanateurs des liens légitimes;

Tout ce qui fut coupable, et jouit de ses crimes.
Non, quand j'aurois cent voix, je ne pourrois jamais
Dire tous ces tourments, compter tous ces forfaits.
Mais c'est trop de discours; ranime ton courage,
Suis-moi : je vois d'ici ce magnifique ouvrage,
Ce palais de Pluton, noble rival des cieux,
Et du dieu de Lemnos chef-d'œuvre audacieux.
Voici bientôt la porte où la branche divine
Doit par sa riche offrande apaiser Proserpine.

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Elle dit; et tous deux par des sentiers obscurs Ils poursuivent leur route, et marchent vers ces murs. Le héros, le premier, touche au bout de sa course, Se baigne en des flots purs tout récents de leur source, Et suspend son hommage au palais de Pluton.

Ils avancent: au lieu de l'ardent Phlégéton Et des rocs que rouloit son onde impétueuse, Des vergers odorants l'ombre voluptueuse, Les prés délicieux et les bocages frais,

Tout dit: Voici les lieux de l'éternelle paix!

Ces beaux lieux ont leur ciel, leur soleil, leurs étoiles;

Là de plus belles nuits éclaircissent leurs voiles;
Là, pour favoriser ces douces régions,

Vous diriez que le ciel a choisi ses rayons.

Tantôt ce peuple heureux, sur les herbes naissantes,
Exerce, en se jouant, des luttes innocentes;
Tantôt leurs pieds légers, sur de riants gazons,
Bondissent en cadence au doux bruit des chansons.
D'autres touchent la lyre; à leur tête est Orphée,
Tel qu'il charma jadis les sommets du Riphée :

Obloquitur numeris septem discrimina vocum;
Jamque eadem digitis, jam pectine pulsat eburno.
Hic genus antiquum Teucri, pulcherrima proles,
Magnanimi heroes, nati melioribus annis,
Ilusque, Assaracusque, et Troja Dardanus auctor.

Arma procul currusque virum miratur inanis.
Stant terra defixæ hastæ, passimque soluti
Per campos pascuntur equi. Quæ gratia curruum
Armorumque fuit vivis, quæ cura nitentis
Pascere equos, eadem sequitur tellure repostos.
Conspicit ecce alios dextra lævaque per herbam
Vescentis, lætumque choro Pæana canentis,
Inter odoratum lauri nemus, unde superne
Plurimus Eridani per silvam volvitur amnis.

Hic manus, ob patriam pugnando volnera passi ; Quique sacerdotes casti, dum vita manebat; Quique pii vates, et Phobo digna locuti; Inventas aut qui vitam excoluere per artis; Quique sui memores alios fecere merendo:

Omnibus his nivea cinguntur tempora vitta.

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