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Bruni.

L'alterigia de' Perfi ancora eftinta

Parla del mio valore; e pur quest' alma
Langue, da'tuoi begli occhi aría, et avvinta.
Dunque non far, ch' io giaccia inutil falma
A le guerre, à gli amori, ò tu, che porti
Di beltà, di valor trionfo, el palma,
Lungi, lungi da noi ruine, e morti

Le noftre guerre omai fegua la pace,
Seguan lunghi martir lunghi conforti.
La gran Tomba adorata, onde fe'n giace
Morte fconfitta, al Tempio appefi i voti,
Deh traggi meco i dì fereni in pace.
Perche io già non t'invito à i regni ignoti
Di la de' mari: a lochi incolti, e ftrani,
Di vaghezza, e di gente orfani, e voti.
Vivan' altri frà i Cafpi, e frà gl' Ircani,
O, ne' bofchi del gelido Rifeo,
Co' popoli più barbari inhumani:
Del confine Etiopico, ò lageo

Calchin l'arene; e fpirin l'aure eftive
Del vicino ad Apollo arfo Padeo.
Ma tu, vaga Clorinda, in cui fol vive
Il mio cor, non più mio, verrai felice
Ad habitar fol gloriofe rive.

In riva al bel Tirren Città vittrice,
Con le machine fue fuperbe, é rare
Siede, fù fertiliffima pendice.

Lieta in fembiante, augufta in atto appare
E fà, di colli incoronata intorno,
Teatro al Mar, s'à lei fà fpecchio il Mare.
Quafi fü letto di cristallo adorno,

Sotto coltri rofate, Aure gioconde
Giacciono in così placido foggiorno.
Le ftelle d'or fù le cerulee fponde
Moftra sì puro il Mar, ch' altri le mira,
Come guizzano in Cielo, arder ne l'onde.
Col bifolco il Nocchier tratta, e raggira -
L'aratro, e'l remo; aura commun frà loro
E feconda, e feconda ivi refpira.

De'

Bruni.

De' vermigli Coralli al bel teforo
La Vite i frutti fuoi mefce fuperba;
E confondon trà lor porpora, et oro.
Là fempre intatto April perpetuo ferba,
A dispetto del Tempo, il rilo à i campi,
E l'erba à le colline, i fiori à l'erba.
Non fia, che'l Ciel colà geli, od avampi;
Sol v'è l'ardor, che'n cor gentil fiammeggia,
O'l ghiaccio, ov'ei, gelofo, avvien, che'nciampi
Quivi il fangue è regal, quivi è la Reggia
Di numerofi Heroi, degli Avi alteri,
A cui pari altra età mai non vagheggia.
Ruggier quivi, il gran Padre, infra i Guerrieri
Del lignaggio Normanno, i fasti spiega;
E dà fplendore à i Rè, legge a gl'Imperi
Lieto quivi t'attende, humil ti prega;
Perche tu giunga ad eternar fuoi fregi,
E lo fcettro à te fola inchina, e piega;
Onde fpera d'Eroi ferie, e di Regi.

R 4

Fonte

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Fontenelle.

Fontenelle.

Ünter seinen vermischten Gedichten (Oeuv. ed. d'Amft. '1716. T. III. p. 159 M.) stehen vier Hersiden: Dibutadis à Polemon; Flora à Pompée; Arifbe au jeune Marius; und Cleopatre à Augufte.- Fontenelle war als Dichter der Ovid der Franzosen, und hier ist er fast noch üppiger und bes mühter um Wendung und Ausdruck, als der römische Dichs ter, aber auch noch årmer an wahrer, tief empfundner, Leis denschaft. Folgender Brief der Kleopatra wird von ihr, als nach dem Tode des Antonius geschrieben, voraus gefest, da sie sich entfernt, und in die Begräbnißgewölbe der dgyptischen Könige begeben hatte. Und, sagt Fontenelle, il faut fe fouvenir, combien Cleopatre étoit une Princeffe galante, et que dans l'état où elle fe trouvoit alors, il ne lui reftoit plus d'autre reffource auprès d'Augufte, qu' uno coqueterie bien conduite.

CLEOPATRE A AUGUSTE

Je croi devoir, Seigneur, vous épargner ma vuë,
En l'état où je fuis j'évite tous les yeux,
Je fuis le Soleil même, et je fuis défcenduë
Dans le tombeau de mes ayeux.

Ce funefte féjour, conforme à mes pensées,
Excite mes foupirs, et nourrit mes douleurs;
Ces Morts m'offrent en vain leur fortunes paffées,
Rien n'approche à mes malheurs.

Ne croyez pas, Seigneur, que Cleopatre y compte
La gloire dont le Ciel fe plait à vous charger.
Dans l'Univers entier elle auroit trop de honte
D'être feule à s'en affliger.

Reine fans Diadême, et n'attendant que l'heure
D'une prison affreule ou d'un bannissement,
Dans fes Etats conquis Cleopatre ne pleure
Que la perte de fon Amant.

Quand

Quand cet Amant, et moi par fes défirs guidée,
Nous armions contre vous tant de peuples divers,
Nous n'avions point conçu l'ambitieufe idée..
De vous difputer l'Univers.

Et ne voyions-nous pas que toujours vers l'Empire
Le deftin vous faifoit quelque nouveau degré?
Je me rendis à lui fur les Mers de l'Epire,
Avant qu'il fe fût déclaré.

Rien ne nous annonçoit encor notre disgrace,
J'en voulus en fuyant prévenir les arrêts,

Et depuis vous favez fi l'Egypte eût l'audace.NA
De s'opposer à vos progrès.

Non, non, fans jaloufie, et d'un efprit tranquille
De vos heureux fuccès nous regardions le cours;
Nous voulions feulement affûrer un azile
A des malheureufes amours.

Marc-Antoine paffoit pour le fecond de Rome,
Par mille heureux exploits ce nom fut confirmé.
Ses maniéres, fon air, tout étoit d'un grand homme,
L'ame encor plus; et je l'aimai.

Je fai que fon efprit violent, téméraire,
Toûjours aux paffions fe laiffoit prévenir,
Et je craignois pour lui la fortune profpere
Qu'il ne favoit pas foutenir.

Je l'aimai cependant; c'est une loi fatale,
Que l'amour doit caufer tous mes évenemens;
Je m'attache aux heros, je fuis tendre, et j'égale
Leurs vertus par mes fentimens.

Ah! Seigneur, à vos yeux lorsque j'irai paroitre,
Prenez d'un ennemi le vifage irrité,

Traitez-moi, s'il fe peut, comme un fuperbe Mai-
tre,

Je craindrois trop votre bonté.

Fontenelle..

Fontenelle. Je m'apprête à me voir en esclave menée
Dans ces murs orgueilleux des fers de tant de Rois.
La Maifon des Cefars, telle eft fa destinée,

Doit triompher de moi deux fois.

Cefar qu'on met au rang des Dieux, et non des
Princes,

Par mille aimable foins triompha de mon coeur,
Et vous triompherez de moi, de mes provinces,
Auffi jufte, auffi grand Vainqueur.

Il préfera pourtant la plus douce victoire;

Dieux! quels foupirs pouffoit le maitre des hu mains!

Que d'amour dans une ame où regnoit tant de gloire,

Que rempliffoient tant de deffeins!

Combien me jura-t-il qu'au fortir de la guerre,
Si le Ciel en ces lieux n'eût pas tourné fes pas,
Il eût manqué toujours au Vainqueur de la Terre
D'adorer mes foibles appas.

Combien me jura-t-il qu'il eût changé fans peine
Tant d'honneurs, de refpects, et d'applaudiffemens,
Contre un des tendres foins dont j'étois toujours
pleine,

Contre mes doux empreffemens!

Auffi pour être heureux, s'il peut jamais fuffire
De poffeder un coeur, d'en avoir tous les feux,
De fe voir prévenir dans tout ce qu'on defire,
Cefar fans doute étoit heureux.

Je le lens bien, Seigneur, je me fuis égarée;
J'ai trop dit que Celar a vecû fous ines loix;
Bientôt vous me verrez pâle et defigurée,

Et vous condamnerez fon choix.

Mais fi le grand Cefar fouhaita de me plaire,
Mes jours couloient alors dans la profperité.

Le

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