89. - Page 60. Ingeminant plausu Tyrii, Troesque sequuntur. Delille et M. Tissot font des réflexions critiques sur la description du festin que Didon donne au prince troyen. Delille trouve que peut-être Virgile aurait pu y mettre plus d'imagination et plus de poësie. «Un des plus beaux morceaux de Lucain est, dit-il, la description de la fête que Cléopâtre donne à César. S'il est vrai que Virgile ait péché par trop de sobriété, Lucain, à son ordinaire, est tombé dans la profusion des peintures. La critique de M. Tissot est plus vive: «Froid, silencieux, il (Énée) assiste au festin, et ne prend part à rien, parce que rien ne le touche; il ne paraît pas s'apercevoir de l'attention passionnée dont il est l'objet.... La situation n'est réellement qu'ébauchée. Virgile ne nous donne qu'une esquisse à la place d'un tableau. Ce n'est pas avec cette négligence et cette froideur que Fénelon a représenté la passion naissante de Calypso, et son ardeur à connaître et à écouter les aventures du jeune héros en qui elle retrouve l'image d'Ulysse. Milton exprime avec bien plus de grâce, de chaleur et de retenue, le désir passionné qu'Adam et la jeune Ève éprouvent, d'entendre de la bouche de Raphaël, le récit des mer'veilles de la création.» (Études sur Virgile, t. 1, p. 81.) 90. - Page 60. Infelix Dido, longumque bibebat amorem. Le mot bibebat ennoblit une pensée commune. Un mot détourne de son acception, ordinaire peut produire de grandes images, comme dans le Mithridate détruit de Racine, comme dans ces vers du même poète :". Mais tout dort, et les vents, et l'armée, et Neptune. Et de David éteint rallumer le flambeau. 91. Page 60 Nunc, quales Diomedis equi. Le jésuite Catrou traduit : « Elle voulut savoir si les chevaux de Diomède étaient aussi furieux qu'on le disait. >> CONTICUERE ICUERE omnes, intentique ora tenebant; INFANDUM, regina, jubes renovare dolorem; Ductores Danaum, tot jam labentibus annis, .ILS Ls se tûrent tous; et attentifs, ils tenaient leurs regards attachés sur Énée, qui, de son lit élevé, com mence en ces mots : « REINE, Vous m'ordonnez de rouvrir la source fatale de mes larmes, en disant comment les Grecs renversèrent la puissance de Troie et son déplorable empire : tristes évènemens que j'ai vus moi-même, et auxquels j'ai pris une grande part. En écoutant ce douloureux récit, qui des Myrmidons ou des Dolopes, ou quel soldat du barbare Achille pourrait retenir ses larmes? Mais déjà la nuit précipite du ciel les ombres humides, et les astres, sur leur déclin, invitent au sommeil. Toutefois, si vous avez un si grand désir de connaître la rapide histoire de nos malheurs, et les travaux du dernier jour de Troie, quoique mon cœur frémisse à ces souvenirs, et qu'il rejette leur image importune, j'obéis. Épuisés par la guerre et repoussés par les destins, après tant d'années de combats inutiles, les chefs de la Grèce, à qui Pallas inspire cet artifice, joignent en courbe des ais d'érable, et construisent un cheval aussi haut qu'une montagne : ils feignent que c'est un vœu pour leur retour, et la renommée publie ce mensonge. Des guerriers d'élite, que le sort désigne, sont furtive Ingentes, uterumque armato milite complent. P EST in conspectu Tenedos, notissima fama SCINDITUR incertum studia in contraria vulgus. Et procul: O miseri, quæ tanta insania, cives? Aut hoc inclusi ligno occultantur Achivi; |