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manque pas d'intérêt pour les bibliographes: elle fait connottre un volume ignoré jusque alors, et dont l'exemplaire conservé à la bibliothèque de Vienne peut, jusqu'à nouvel avis, passer pour unique; aussi ne saurions-nous pas le passer sous silence. En voici le titre :

Cancionero de romances sacados de las coronicas antiguas de España con otros hechos per Sepulveda. Y algunos sacados de los quarenta cantos que compuso Alonso de Fuentes. Medina del Campo, por Francisco del Canto, 1570. » C'est un volume in-16 de 202 feuillets. Il faut d'ailleurs avouer que toutes les pièces qu'il contient se trouvent déjà dans des recueils de même genre, tels que le Cancionero de romances publié par Martin Nucio, et la Silva de varios romances; mais un examen attentif fait reconnoître des variantes qui ont parfois une certaine importance relative.

M. Wolf n'a rien pris dans la Rosa gentil, entièrement composée de romances dont les sujets sont empruntés à la mythologie ou à l'histoire profane; il a de même laissé de côté la Rosa real, consacrée à l'histoire contemporaine ou à celle de Charles-Quint principalement. Un romance concerne la bataille de Pavie, un autre raconte le sac de Rome en 1527; mais tout cela ressemble à une gazette plus ou moins versifiée, et ne mérite pas d'être retiré.de l'oubli. Il n'en étoit pas de même de ces récits chevaleresques tout pleins de glorieux faits d'armes, de ces romances mauresques où se retrouve la vie arabe dans tout son prestige et dans tout son éclat. Le volume éditë par M. Wolf a sa place marquée, dans toute bonne bibliothèque, à côté des collections de même genre dues à des érudits distingués, tels que MM. Depping, Bohl de Faber et Jacob Grimm, le célèbre professeur de Gottingue.

G. B.

ANCIEN THEATRE ESPAGNOL.

Il reste encore, pour éclaircir certaines portions obscures de la science des livres, bien des recherches à entreprendre, et parmi les points auxquels devra toucher un bibliographe zélé, nous signalerons l'ancien théâtre espagnol. Dans la Péninsule même, ce sujet est peu connu; nous en dirons quelques mots comme simple indication de la route où il faudroit que des investigations soigneuses et patientes vinssent à marcher.

Le Manuel du Libraire (ouvrage admirable, mais qui n'auroit pu être plus complet qu'il ne l'est sans dépasser les bornes que s'étoit prescrites son savant auteur), le Manuel est fort succinct à l'endroit des anciennes éditions de Calderon de la Barca. Quelques pièces de cet écrivain à jamais célèbre furent imprimées isolément, mais il seroit impossible de les retrouver aujourd'hui; le premier volume où semblables compositions furent réunies vit le jour en 1635, il fut suivi en 1637 d'un second tome. L'un et l'autre volumes contenoient douze pièces chacun. Ils sont tellement rares, qu'on n'en connoît, hors de l'Espagne du moins, aucun exemplaire, et que nul bibliographe ne les a décrits, mais on ne peut douter de leur existence, puisqu'elle est attestée par Vera-Tassis, l'ami et l'éditeur du grand poëte. Ces pièces furent réimprimées dans l'édition de Madrid, 1640, dont voici le titre : Comedias de don Pedro Calderon de la Barca, recogidas por D. Josef Calderon y hermano. Parte I y II. Voici d'ailleurs les titres des pièces qui composoient ces divers recueils :

Édition de 1635 et première partie de 1640 :

La vida es Sueno,

El purgatorio de San Patricio,

La gran Zenobia,

La devocion de la Cruz,

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Une troisième et une quatrième partie parurent en 1664 et en 1672. Il se trouvoit 6 pièces dans le volume de 1664 (El Maestro de danzar; los Hijos de la fortuna; Afectos de odio y amor; la Hija del Aire; ni Amor se libra de amor; Tambien hay duelo en las damas); et il y en avoit 8 dans le volume de 1672 (El postrer duelo de España; Eco y Narciso; El monstruo de los jardines; La niña de Gomez Arius; El hijo del Sol, Faeton; La Aurora en Copacaboma; Fineza contra fineza; Apolo y Climene.)

La première édition des Autos parut à Madrid en 1677; elle est bien moins complète que celle de 1759, en 6 volumes.

Trois collections dramatiques publiées au 17e siècle méritent d'attirer au plus haut degré l'attention des admirateurs de ce théâtre castillan, dont la richesse est extraordinaire et dont les beautés sont innombrables. Donnons les titres de ces trois recueils, qui n'existent complets, à ce qu'on assure du moins, dans aucune bibliothèque publique ni particulière.

Comedias nuevas escogidas de los mejores ingenios, Madrid, 1652-1704. Le Manuel mentionne ce recueil d'après l'exemplaire que possédoit le fameux bibliophile Richard Heber,

exemplaire auquel manquoient quatre volumes et qui avoit coûté plus de 2,600 francs. Il faut observer que tous les volumes ne portent pas le même titre; le tome 4 a pour frontispice Laurel de comedias; le tome 14, Pensil de Apolo; le tome 31, Minerva comica; le tome 46, Primavera numerosa de muchas armonias lacientes. Chaque volume contient 12 pièces. Calderon a fourni 5 drames au premier volume, un au second, 2 au troisième, etc.; Lope de Vega entre pour 7 pièces diverses dans la composition du troisième tome. Les 576 pièces que renferme cette collection sont de 78 auteurs différens. Plusieurs d'entre elles se retrouvent dans une autre publication du même genre, mais moins connue et que le Manuel n'indique pas; elle est intitulée: Comedias de diferentes autores. Nous ne savons ni quand ce recueil a commencé à paroître, ni de combien de volumes il se compose. Imprimé dans diverses villes, il est de la plus insigne rareté; nous n'avons trouvé trace que de quelques tomes isolés, tels que le 29e, Valence, 1636; le 32o, Saragosse, 1640; le 44e, Saragosse, 1652.

Ce n'est que d'après le catalogue Heber que l'infatigable auteur du Manuel a fait mention d'un troisième recueil tout aussi difficile à rencontrer que les deux autres dont nous venons de parler: El Mejir de los mejores libros que han salido de comedias nuevas ; il le signale comme étant en 15 volumes; nous pouvons ajouter que cette collection fut éditée par Thomas de Alfuy, chez Maria de Quiñonez, à Madrid; c'est là que parut l'Alcayde di si mismo de Calderon. Selon M. A. F. de Schack, qui s'est récemment fort occupé du théâtre espagnol, ce meilleur des meilleurs livres né se composeroit que de dix volumes. Nous ne l'avons jamais rencontré, quoique nous l'ayons cherché dans les bibliothèques de plusieurs des capitales de l'Europe.

G. B.

'ANCIEN THEATRE ALLEMAND.

Il est peu de portions de l'histoire littéraire qui soient aussi mal connues en France que ce qui concerne l'ancien théâtre allemand au 16° siècle. Je ne saurois indiquer aucun ouvrage où l'on puisse rencontrer à cet égard des notions de quelque étendue; les noms des auteurs dramatiques d'outre-Rhin que vit fleurir cette période n'ont jamais été prononcés chez nous; la Biographie universelle, qui a enregistré un si grand nombre d'écrivains arabes, turcs ou chinois, est muette à leur égard. Nous espérons, ainsi, qu'en parlant de ces vieux dramaturges germaniques, nous dirons quelque chose de neuf.

Nous avons été admis pendant quelques jours auprès d'une collection importante de ces compositions extrêmement rares, même dans le pays où elles ont vu le jour, et écrites dans un idiome suranné, qu'il est donné à bien peu de personnes de comprendre. Nous allons en signaler quelques unes qui nous ont offert des particularités assez curieuses; on aura ainsi quelque idée de ce que fut, après Luther, l'art dramatique sur les rives de l'Elbe et du Mein; il porta la forte empreinte de la lecture assidue de la Bible, que recommandoit le protestantisme : l'Ancien et le Nouveau Testament furent sans relâche mis à contribution.

I. Apotheosis Johannis VIII, Pontificis Romani. Eisleben, 1565, in-8. En dépit de son titre latin, cette pièce est en allemand; elle a été composée, à ce qu'indique une préface, œuvre de l'éditeur Jérôme Tilesius, par un prêtre catholique, Th. Schernberg, sur lequel on ne possède aucun détail. Le sujet de ce drame, c'est l'histoire de la papesse Jeanne; la vie de cette problématique personne est mise sur la scène depuis le moment où, fort jeune encore, elle se laisse séduire par le diable jusque bien après son trépas. En effet, son âme est plongée dans l'enfer; mais elle obtient son pardon, grâce aux

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