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Monsieur le Directeur du BULLETIN DU BIBLIOPHILE.

Monsieur,

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Tous les abonnés du Bulletin connoissent assurément les vers italiens de l'Arioste, mais peut-être en est-il fort peu qui sachent que le chantre de Roland s'est essayé à écrire dans la langue de Virgile. Je possède un gros in-folio imprimé à Florence, chez Laurent Torrentino, en 1549 (Pauli Jovii illustrium virorum Vita); au dernier feuillet on trouve un dizain que je vous demande la permission de transcrire :

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Epitaphium Piscarii, a Ludovico Ariosto, poeta celeberrimo, compostum.

Quis jacet hoc gelido sub marmore? Maximus ille
Piscator, belli gloria, pacis honor.

Numquid et hic pisces cepit? Non. Ergo quid? Urbes.
Magnanimos reges, oppida, regna duces.

Dic quibus hæc cepit piscator retibus ? Alto

Consilio, intrepido corde, alacrique manu.

Qui tantum rapuere ducem? Duo numina, Mars, Mors.

Ut raperent quidnum compulit? Invidia.

Nil nocuere sibi, vivit jam fama superstes

Quæ Martem et Mortem vincit et Invidiam.

J'ai consulté diverses éditions des œuvres de l'Arioste sans y trouver ces vers; je ne saurois toutefois affirmer qu'ils ne se rencontrent nulle part, si ce n'est dans le volume de Paul Jove, où personne n'iroît les chercher. Quoi qu'il en soit, ils sont a peu près inconnus, et feur auteur est assez célèbre pour qu'ils trouvent place dans le Bulletin. En examinant les pièces de vers qui, suivant l'usage au seizième et au dix-septième siècle, se trouvent jointes à maint et maint ouvrage on découvre

parfois de petites compositions dues à des écrivains illustres et inaperçues de tous les éditeurs. Je ne prendrai pas mes exemples hors du Bulletin; n'a-t-il pas publié (p. 30 et 461 du volume de 1843) des vers macaroniques d'Arena, et un sonnet de Malherbe, enfouis dans des bouquins fort oubliés ?o

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« Le célèbre bibliographe anglois le révérend docteur Dibdin, est mort à l'âge de 72 ans ; il étoit le bibliothécaire de lord Spencer, et publia le catalogue de cette magnifique collection sous le titre de Bibliotheca Spenceriana, London, 1814-15, 4 vol. gr. in-4. La Bibliotheca Spenceriana, quoiqué beaucoup moins méthodiquement rédigée que l'excellent catalogue des livres imprimés sur vélin de la Bibliothèque du Roi de France, dont Van Praët a enrichi la bibliographie, est cependant, dans son genre, un des livres les plus curieux que l'on ait jamais publiés. Dibdin est aussi l'auteur du Bibliographical Decameron, imprimé d'une manière somptueuse, et que les gravures sans nombre qu'il contient font un livre vraiment extraordinaire. Nous ne dirons rien au sujet de l'originale publication intitulée Bibliomania, dans laquelle l'auteur introduit sous des noms supposés plusieurs bibliographes anglois de l'époque, qui s'entretiennent d'objets ana·logues à leur passion pour les livres; il nous suffira de dire que Th. Frognall Dibdin est encore auteur d'un grand nombre d'ouvrages plus ou moins importants, parmi lesquels on remarque surtout le A bibliographical, anti ́quarian and picturesque tour in France and Germany, ouvrage aussi singulier que possible, et enrichi d'une quantité considérable de gravures qui en augmentent l'intérêt. Malgré cela, notre bibliographe voyageur est parvenu, quoiqu'en ayant les meilleures intentions du monde, à mécontenter tous ceux dont it pártel várunk) on aljavorins

ses ouvrages, qui, tirés à petit nombre et mis

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Nous reviendrons souvent sur ce grand-prêtre de la bibliographie et sur nombre et mis en souscription à des prix énormes, sont assez peu connus en France et s'y rencontrent d'ailleurs très rarement. Il faut aussi reconnaître que la science de Dibdin ressemble aux --- éléments épars et confus, d'une immense table des matières qu'on auroit grand peine à remettre en ordre, we livet ni a galluon af

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Nous avons sous les yeux un nouvel ouvrage de M. Wolf, l'un des conservateurs de la bibliothèque impériale de Vienne et l'un des érudits les mieux versés dans la connaissance de l'histoire littéraire du moyen âge. Personne ne s'est livré à une étude plus approfondie de la littérature espagnole. M. Wolf promet au monde savant une édition de Lope de Vega; elle sera sans doute digne de cet auteur célèbre. Le livre que M. Wolf vient de mettre au jour est intitulé: Uber die Romanzen-poesie der Spanier (Vien, 1847, 158 pages in-8.). Il reste inaccessible à l'immense majorité du public françois. Nous pensons rendre service à la science bibliographique en lui empruntant quelques détails.

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Nous ne nous occuperons pas des romances espagnols sous le rapport du mérite littéraire, et nous nous adressons à des personnes qui savent qu'il n'est rien de commun entre eux et ces fades couplets où la rime se montre quelquefois, où la raison ne se rencontre jamais. Le romance espagnol est un chant traditionnel et anonyme, arrivé de bouche en bouche aux premiers éditeurs, qui ont assuré sa conservation. Ces récits chevaleresques, ces légendes, ces chants d'amour, offrent souvent des beautés du premier ordre, des traits dignes d'Homère. Pour plus amples détails à leur égard, renvoyons à divers articles de la Bibliothèque universelle de Genève, tom. 46, 49 et 57; à une notice de M. Marmier, Revue de Paris, tom. 28, avril 1836; à un article de M. Raynouard, Journal des savants, août 1818 à la Revue encyclopédique, tom. 46, pag. 642. N'oublions pas que la Revue des deux mondes annonce l'apparition prochaine d'un travail sur le Romancero, travail où l'on retrouvera la plus solide érudition, l'esprit le plus sagace et le

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plus curieux, le goût le plus sûr, toutes les qualités, en un mot, qui distinguent M. Charles Magnin. Notre tâche est bien : plus humble: nous nous proposons d'énumérer rapidement les principaux recueils de ce genre sur lesquels M. Wolf jette une lumière toute neuve. Il a divisé son travail en deux parties.

Dans la première il passe en revue les diverses collections de romances et de canciones; il en signale le contenu, il discute les particularités qui les distinguent, il fait connaître des éditions jusqu'à présent ignorées des bibliographes, et que lai a offertes la bibliothèque de Vienne, très riche en vieux livres espagnols. Citons quelques uns de ces volumes précieux, dont la rareté est telle, que nul catalogue ne les avoit indiqués, qu'ils ne s'étoient montrés dans aucune des ventes faites en France et en Angleterre; pour tout dire en un mot, ils avoient échappé aux recherches persévérantes de l'infatigable auteur du Manuel' du libraire.

1. Secunda parte del Cancionero general: agora nuevamente copilado de lo mas gracioso y discreto de muchos afamados trobadores. En el qual se contienen muchas obras y canciones. Impresso en Zaragoza, por Steuan. G. de Najara, anno M.C.L.II (sic, 1552), in-12. oblong, caractères gothiques, sign. aijgXij, 192 feuillets chiffrés. Bien que le titre semble annoncer une continuation du Cancionero, la majeure partie des pièces que donne ce volume se trouvoit déjà dans l'édition in-folio de 1527. On en a pris de tout genre; il y en a qui roulent sur des sujets de piété et d'autres sur des sujets burlesques. On en trouve aussi quelques unes qui ne figurent pas dans les autres éditions du Cancionero general; entre autres, le Romance de Parnaso, glosado por Juan Gonzalez de Rodil; les Disparates de Gabriel de Saravia; lo Glosa sobre el romance que dize: Con ravia esta el rey David, etc.

2. Cancionero de romances en que estan recopilados la mayor parte de los romances españoles. En Enveres, en casa de Martin

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Nucio, sans date, 275 feuillets in-12. C'est l'édition originale q d'un cancionero qui figure au premier rang des livres les plus n recherchés. Le Manuel mentionne l'édition donnée en 1550 par Nucio, édition dont un exemplaire est porté au catalogue Lavallière-Nyon, no 16,218, et il concluoit fort bien, d'a près les mots du titre nuevamente corregido..., qu'il y avoit eu une impression antérieure. M. Depping a signalé l'exion stence de l'édition sans date (Voir le Romancero castillano Leipsig, 1844, tom. I, p. liii); il paroît qu'on n'en connoit encore qu'un exemplaire, celui de la bibliothèque de l'Arsenal, à Paris. L'éditeur Nucio, ayant épuisé son approvisionnement de romances, compléta son volume au moyen d'un petit poëme intitulé: Romance a manera de porque, qu'il n'a point reproduit dans les éditions suivantes, mais qui se retrouve dans la Silva de romances viejos. Barcelone, 1582, fol. 146. Le Ma-. nuel signale une édition d'Anvers, 1568, qui était chez Heber; M. Wolf en mentionne quatre autres: Anvers, 1573; Lisbonne, 1581; Barcelonne, 1587 et 1626. Il ne faut pas confondre ce Cancionero avec le Cancionero general que ce même Martin: Nucio publia à Anvers en 1557; ce dernier se paie au poids de l'or: un exemplaire a été porté à 43. livres sterling (près de 1,100 fr.) en 1811 à la vente Stanley; un autre s'est adjugé à 292 fr. à la dernière vente Nodier, n° 687. Le volume de.. 1557 a reparu à Anvers en 1573; le Manuel dit que c'est une simple réimpression: elle est en effet exécutée ligne pour ligne; mais l'édition primitive contient, depuis le verso du feuillet 357jusqu'au recto du feuillet 374, des Obras de burlas qu'on ne. trouve plus dans le volume de 1573.

3. Silva de varios romances. Le Manuel indique, de 1550 à 1673, une douzaine d'éditions de ce recueil; M. Wolf en signale trois autres: Barcelonne, 1582, in-12., 172 feuillets; Saragosse, 1617, in-12. oblong, 168 feuillets et 2 feuillets pour la table; Jaen, 1696. Elles se trouvent toutes trois à la bibliothèque de Vienne. Il n'est pas tout à fait exact de dire y

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