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OEUVRES

DE

J. DELILLE.

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DE

J. DELILLE.

TOME CINQUIÈME.

Bruxelles,

LACROSSE, LIBRAIRE-ÉDITEUR,

RUE DE LA MONTAGNE, NO 7.

1834.

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GÉORGIQUES.

DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

ON N ne peut publier dans un moment plus favorable la traduction d'un ouvrage sur l'agriculture. Cette matière est devenue l'objet d'une foule de livres, de recherches et d'expériences. Dans toutes les parties du royaume je vois s'élever des sociétés d'agriculture. On a imaginé de nouvelles façons de labourer et de semer. Plusieurs citoyens ont eu la générosité de sacrifier des arpens de terre et des années de récolte à des essais sur l'économie rurale. L'agriculture, comme les autres arts, a ses amateurs. La mode a disputé à la philosophie l'honneur d'ennoblir ce que le luxe et l'orgueil avaient long-temps avili; et la théorie de cet art occupe presque autant de têtes dans les villes que la pratique exerce de bras dans les campagnes. Il est vrai que lorsque j'ai interrogé les cultivateurs de profession, que nos cultivateurs de ville sont tentés de regarder comme des espèces de machines un peu moins ingénieuses que celles qu'ils ont imaginées, je leur ai entendu dire que toutes ces découvertes faites dans le cabinet, souffraient de grandes difficultés sur les lieux. Cependant, malgré ces observations, malgré le ridicule de l'agromanie, il faut convenir que l'agriculture ne peut que gagner aux travaux des savans par leur secours elle sortira insensiblement des sentiers étroits que lui a tracés la routine, et des ténèbres où la retient un instinct aveugle.

On ne s'est pas contenté de chercher des méthodes nouvelles, on a voulu connaître celles des anciens. On sait combien l'agriculture était florissante et honorée parmi eux. Pour ne parler que des Romains, avec quel

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