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Plin. Hist.

c. 103.

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tinum; l'Athésis, et les deux Méduacus l'inondoient de la même manière, et pendant cent vingt milles, de Ravenne jusqu'à Altinum, l'on ne voyoit que le même marais, sur lequel l'on voyageoit avec plus de sûreté que de vitesse.

MINCIUS. Le Mincius traverse le Benacus, Nat. l. ii. l'Addua le lac Larius, et le Rhône le lac Leman, sans y mêler leurs eaux parcequ'elles sont plus légères.

Virgil.
Georgic.

1. ii. 160.

Strabon.

Geog. I. iv.

BENACUS.

An mare, quod supra, memorem, quodque alluit infra?
Anne lacus tantos? te, Lari maxime, teque
Fluctibus et fremitû assurgens, Benace, marino?

LARIUS. Pline avoit deux maisons de campagnes auprès de ce lac. L'une, située sur une hauteur, dominoit sur tout le lac. L'autre étoit au milieu des eaux, bâtie sur une levée de terre comme les maisons de Baies. L'une et l'autre avoient des agrémens différens.

SALASSI. Ce peuple remplissoit le Val d'Aost, p. 141, 143. pays étroit dans les gorges des Alpes. Ils étoient

maîtres du passage du mont St. Bernard; ils n'usoient de cet avantage que pour dépouiller les voyageurs et pour harceler des armées entières en se plaçant en ambuscade dans les défilés. Ils obligèrent Decimus Brutus, qui se retiroit de Modène, de payer son passage à un denier par soldat; ils osèrent même piller quelques bagages d'Auguste. Cette témérité leur coûta cher. Ce prince fit prendre la nation entière, et la fit vendre à Eporedia, au nombre de 36,000 ames, parmi lesquelles il y avoit 8000 hommes en état de porter les armes. II

y avoit

y avoit dans leur pays quelques mines d'or, dans lesquelles ils faisoient passer les eaux de la Duria, qu'ils saignoient pour cet effet, ce qui leur attiroit (aussi bien qu'aux fermiers qui les prirent ensuite) beaucoup de disputes avec les habitans du plat pays. Agrippa fit faire deux grands chemins qui partoient d'Augusta Prætoria, et qui se réunissoient à Lyon; l'une, qui passoit par les Alpes Pennines, (le grand St. Bernard,) étoit plus courte, (quant à la montagne,) mais il étoit difficile au point de n'être praticable que pour les chevaux. L'autre traversoit le pays des Centrones (la Tarantaise.) Il étoit plus long mais beaucoup plus facile.

TAURISCI. Ce peuple, subjugué sans peine par Strab. Geog. Tibère, habitoit des montagnes stériles. La néces- Liv. p. 148. sité les força de faire des courses dans les campagnes, mais la politique leur enseignoit d'épargner les laboureurs pour ne point tarir la source de leurs brigandages.

SALASSI. Il y a encore dans le Val d'Aost des mines d'or et des paillettes dans les rivières. A l'arsenal de Turin l'on nous a montré un morceau de marbre tiré de ces carrières, et qui contenoit beaucoup d'or. Il n'y a qu'une soixantaine d'années qu'on a recommencé à exploiter ces mines, dont on tire tous les ans environ deux cens marcs d'or.

VOL. IV.

4

SECT

V. Plin. Histor. Nat. ii. 17.

SECT. IV.

TRANSPADANA.

Le nom et la formation de cette province sont purement Romains. Il est difficile d'en marquer précisément les limites qui se perdoient dans les Alpes. Voici celles qu'on peut trouver dans Pline. Elle étoit composée de plusieurs nations Celtiques et Liguriennes. 1. Les Insubres, qui possédoient Milan et Laus Pompeii (Lodi). 2. Les Orobii, les habitans de Bergomum et de Comum ou Novocomum. 3. Les Lævi, ceux de Picenum (Pavie) et Novaria (Nocarre). 4. Les Libici, ceux de Vercellæ et Laumillum. Ces quatre peuples étoient Celtiques; ils passèrent les Alpes vers l'an 600 avant Jésus Christ. 5. Les Taurini, nation Ligurienne, qui habitoient Augusta Taurinorum, (Turin) et Forum Vibii. 6. Les Salassi, qui occupoient le Val d'Aost. Les Romains y avoient bâti Augusta Prætoria (Aost), et Eporedia (Yvrée). Les Romains avoient encore détaché du royaume de Cottius Segusio, (Suze,) pour y envoyer une colonie. Nous avons déjà vu les Salassi parmi les habitans des Alpes. Il paroît que Pline n'a pas dû étendre la Transpadana jusqu'à Spina et l'embouchure du Po; et que M. Deslisle auroit pu laisser Bergomum à cette province.

RAUDIUS CAMPUS. Ces plaines sont fameuses par la défaite des Cimbres: mais on est réduit à conjecturer leur situation. Claudien compare la victoire de Stilicon sur les Goths à celle de Marius,

et

Ital. Antiq.

p. 234.

et dit que les mêmes lieux ont été deux fois fatals aux barbares, et que la postérité confondra les ossemens des deux peuples et la gloire des deux généraux. Claudien étoit contemporain de Stilicon; on Cluvier. peut hardiment en conclurre que les deux champs 1. i. c. 18. de bataille n'étoient pas fort éloignés l'un de l'autre, mais je doute qu'il faille prendre ses expressions à la rigueur. Nous savons que les Cimbres ayant débouché dans la Lombardie par les gorges du Trentin, ont passé l'Adige, mais il ne paroît point qu'ils ayent traversé le Po. Un bourg nommé Rubio, situé entre Lomello, Novarra, et Vercelles, conviendroit assez par son nom et son emplacement aux Campi Raudii. Les Cimbres à la vérité n'auront point suivi le chemin de la capitale; mais Hannibal l'a-t-il fait? Ces barbares auront voulu subjuguer les Gaulois; ils cherchoient à les faire soulever. Les bords du Po étoient gardés avec assez de soin pour les obliger à remonter le fleuve pour y chercher un gué. Les délices de ce pays les amollissoient et les captivoient. Ce Rubio n'est pas trop éloigné de Pollentia pour contenir l'imagination d'un poëte qui débute par une proximité réelle, et qui passe, sans s'en appercevoir, à des circonstances qui supposent faussement une identité de lieux. Je pense que c'est là, la clef du passage de Claudien; ne le seroit-elle pas aussi des Philippi de Virgile?

c. 24. p.242.

LAUS POMPEII. Cette ville, qui peut avoir reçu Idem, l. i. son nom de Cn. Pompeius Strabon, s'appelloit souvent Laus tout court; c'est de son datif Laudi qu'on a formé le Lodi d'aujourd'hui. Dans le moyen

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Velleius
Pat. I. i. c.

Ital. Ant.

1. i. c. 13. p. 96.

age, on confondit tous les cas de la langue Latine, et rien n'étoit si commun surtout que de servir du datif au lieu du nominatif.

EPOREDIA.

Elle étoit colonie Romaine, fondée

15. Cluvier. Sous le sixième consulat de Marius A. U. C. 655. Velleius se montre ici aussi mauvais chronologiste que géographe peu exact. 1. Eporedia étoit dans le pays des Salassi et non point dans celui des Vagienni. 2. Il n'y avoit que dix-huit ans entre les consulats de Marcius et de Marius. Cluvier a rélevé ces bévues. J'y ajoute une troisième, qui renverse la correction de ce savant. Velleius compte 153 ans depuis le consulat de Marcius à celui de Vinicius. Il n'y en avoit que 147.

Ausonius de claris Urbi

bus.

Il comptoit Milan pour la sixième après Rome, Constantinople, Antioche, Carthage, et Treves: pourquoi

oublier

Alexandrie?

MEDIOLANUM.

Et Mediolani mira omuia; copia rerum;
Innumeræ cultæque domus; fæcunda virorum
Ingenia; antiqui mores. Tum duplice muro
Amplificata loci species, populique voluptas
Circus, et inclusi moles cuneata theatri.
Templa Palatinæque arces, opulensque Moneta;
Et regio Herculei celebris sub honore lavacri,
Cunctaque marmoreis ornata peristyla signis,
Moeniaque in valli formam circumdata labro.
Omnia quæ magnis operum velut æmula formis
Excellunt, nec juneta premit vicinia Romæ.

SECT. V.

LIGURIA.

I paroît, par un trait conservé par Plutarque et expliqué par Freret, que les Ligures étoient

d'origine

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