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d'origine Ambrone ou Ombrienne. Les anciens ont nié ou reconnu leur affinité aux Celtes, selon qu'ils ont envisagé la chose sous un point de vue prochain ou éloigné. Les anciens Grecs les nommoient Liyues et Lyon, mais les écrivains plus récens se sont conformés au langage de leurs maîtres. La perfidie, l'adresse, et une dureté de tempérament qui tenoit du prodige, distinguoient ce peuple barbare. On y a vu des femmes, qui travailloient dans les champs, accoucher et l'instant après retourner à leur ouvrage. On peut considérer les bornes de ce peuple sous trois états différens. 1. Les premiers Grecs, qui avoient des notions très imparfaites sur la géographie de l'occident, donnoient le nom générique de Ligures à tous les peuples maritimes entre l'Etrurie et l'embouchure du Rhône; peut-être même qu'avant l'arrivée des Marseillois les Ligures s'étoient répandus dans la Gaule Narbonnoise, et qu'ils y avoient laissé des colonies. Si Florus étoit plus exact, on appuyeroit cette conjecture de son autorité, puisque cet historien nomme les Salyes, les Deceates, et les Oxybii, parmi les nations Liguriennes. 2. Quand les Romains attaquèrent les Ligures, ils étoient plus redoutables par leur bravoure que par l'étendue de leur pays. Ils occupoient seulement ces territoires qui sont entre l'Apennin, la mer, le Varus et l'Arnus, c'est à dire ceux qui composent aujourd'hui les républiques de Gènes et de Lucques et la principauté de Massa Carrara. 3. Les Romains subjuguèrent les Ligures; ils transportèrent Ital. Antiles Apuani, habitans du pays, entre la Macra et l'Ar- c. 7, 8. p.

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Cluvier.

qua, l. 1.

46. 61.

Cluvier. 1.

i. c. 9. p. 63, 64.

Virgil.
Æneid. 1.
I. 185.

Idem, xi. 715.

Juvenal. Satir. iii. 257.

Cicero in

Rull. Orat. ii. 35.

Plin. Natur.

nus, dans le royaume de Naples, et ils ajoutèrent leur territoire à l'Etrurie. Du coté de la Gaule ils conservèrent à peu près les anciennes limites; mais ils l'agrandirent beaucoup du côté du nord en la poussant jusqu'aux bords du Po. Telle étoit la nouvelle Ligurie, l'une des onze régions du partage d'Auguste. Strabon l'a confondu un peu avec l'ancienne. On peut remarquer que la Ligurie étoit comprise dans la province de la Gaule Cisalpine.

MONOCI PORTUS. Quelques savans ont imaginé que c'étoit Ville Franca; máis l'ancien nom, qui s'est presque conservé, la nature du port, qui n'étoit fait que pour les petits vaisseaux, et les distances marquées dans les Itinéraires, ont convaincu Cluvier que Monaco étoit le veritable Portus Herculis Monaci.

LIGURES.

Non ego te, Ligurum ductor, fortissime bello,
Transierim Cyene, et paucis comitate, Cupavo,
Cujus olorinæ surgunt de vertice peunæ,

Crimen amor vestrum, formæque insigne paternæ.
Vane Ligur, frustraque animis elate superbis,
Nequicquam patrias tentâsti lubricus artes.
Nam si procubuit qui saxa Ligustica portat
Axis, et eversum fudit super agmina montem,
Quid superest de corporibus ?-

Ligures montani, duri, atque agrestes. Docuit ager ipse nihil ferendo, nisi multâ culturâ et magno labore quæsitum.

GENUA. Le meilleur vin de toute la Ligurie

Hist. xiv. 6. croissoit dans les environs de Gènes.

DERTONA.

1. i. c. 14.

DERTONA. Dertona, (Tortone,) étoit une co- Vell. Pater. lonie Romaine. L'époque de sa fondation est

certaine.

in

POLLENTIA.

fuscique ferax Pollentia villi.

LIGURES, VAGENNI.

Sil. Italic. Punic. viii, 599.

Idem. viii. 607.

1. iv. p.

Tum pernix Ligus, et sparsi per saxa Vagenni, In decus Hannibalis duros misere nepotes. LIGURES. Les Ligures étoient un peuple pas- Strabo. Geo, teur qui ne vivoit que de lait, et d'une boisson ti- 140. rée de l'orge. Leurs montagnes fournissoient beaucoup de bois de construction, et d'autres bois tachetés dont on faisoit des tables très à la mode à Rome. On voyoit des arbres que avoient huit pieds de diamètre. Ils portoient ces bois à Gènes avec leur bétail, des peaux et du miel, pour les échanger contre l'huile et les vins d'Italie.

SECT. VI.

ETRURIA.

celle-ci Cluv. Italia

c. 1. p. 419.

De toutes les régions de l'Italie, avoit le plus de rapport aux anciennes limites Antiq. I.ü. des peuples. L'Etrurie, avant la conquête des 455. Romains, étoit bornée par l'Arnus et la mer; le Tibre formoit sa frontière jusqu'à Tifernum Tiberinum; depuis cette ville jusqu'aux sources de l'Arnus c'étoit l'Apennin. Auguste ajouta seulement à l'Etrurie le pays entre l'Arnus et la Macra, c'est à dire le canton qu'avoient occupé les Apuani Liguriens, et la ville de Pise avec son territoire;

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encore Pise étoit-elle une ancienne possession des Etrusques que les Liguriens leur avoient enlevée. La ville de Luna, à la vérité, située sur la rive Ligustique de la Macra, étoit censée dans la région d'Etrurie.

ETRUSCI. Voici le précis de ce qu'on peut dire des Etrusques. 1. Les Grecs les appelloient Tyrrheni, et Tyrseni; les Romains les nommoient Hetrusci, Etrusci, Thusci, et Tusci; quoique leurs poëtes se servent souvent des noms Grecs. Leur pays portoit constamment parmi les Romains le nom d'Etruria; celui de Tuscia n'est point aussi ancien. L'abbréviateur Florus est le premier qui l'employe, mais dans le moyen age il devint fort usité. 2. L'origine de cette nation célèbre est très obscure. L'opinion d'Hérodote, qui les fait venir de la Lydie, ne peut convenir qu'aux poëtes. Denys d'Halicarnasse la combat très solidement. Selon ce critique judicieux, le corps Etrusque a été formé par le mélange de deux nations, les Tyrrhéniens et les Pélasges. Nous connoissons les Pélasges: c'étoient les Grecs encore barbares et qui n'ont point fait partie du corps Hellénique, mais qui étoient les Tyrrhéniens, une nation indigène. C'est la réponse qu'on nous fait, mais elle n'est guères satisfaisante. 3. L'histoire de ce peuple seroit curieuse; on croit qu'il a inventé l'art augurale, la trompette, et les ornemens des magistrats. Leurs artisans et leurs musiciens étoient renommés, ils ont eu l'empire de la mer, et l'on a soupçonné que l'Amérique ne leur étoit pas inconnue. Sous la fin de leur grandeur leurs mœurs se sont cor

rompues,

rompues. Ils ont donné l'exemple d'un luxe et d'une mollesse dont on peut voir les détails dans Athénée et Diodore de Sicile. 4. Les Etrusques se sont répandus fort au-delà des bornes de leurs pays, dans la Campanie et jusqu'à l'embouchure du Po, et dans la Rhétie. Il paroît même que les Grecs ont donné le nom de Tyrrhéniens à tous les peuples de la mer inférieure depuis 'Pise jusqu'au détroit de Messine. Je conviens qu'il en faut rabattre quelque chose pour l'ignorance des étrangers qui ne connoissoient sur toute cette côte que la nation principale. 5. Les Etrusques étoient divisés en douze cités, qui se réunissoient toujours dans une assemblée générale et quelquefois sous un dictateur commun. Voici les cités: 1. Cære ou Agylla; 2. Veii; 3. Falerii; 4. Tarquinii; 5. Volsinii; 6. Rusellæ ; 7. Vetulonii; 8. Volaterra ; 9. Clusium; 10. Perusia; 11. Cortona; 12. Aretium. Aucun ancien n'a fait ce dénombrement. C'est Cluvier qui l'a formé sur les passages souvent équivoques de plusieurs écrivains.

LUNA.

Tum quos a niveis exegit Luna metallis,
Insignis portu; quo non spatiosior alter
Innumeras cepisse rates, et claudere pontum.
Advehimur celeri candentia monia lapsû,

Nominis et auctor sole corusca soror.

Indigenis superat candentia lilia saxis,

Et levi radiat picta nitore silex.

Dives marmoribus tellus; quæ luce coloris
Provocat intactas luxuriosa nives.

Sil. Italic. . Punic. viii. 482.

Cl. Rutilii
Numatiani
Iter, l. ii. 63.

Le vin des environs de Luna étoit le meilleur de Plin. Hist.

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