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aux pâturages de l'Esquilin, du Cælius, et des vallons qui les séparoient. Porta Trigonia, située à cet angle de la ville qui étoit tourné du côté de l'Aventin et du Latium. Romulus environna encore de murs le Capitole, sa forteresse, et son Asylum. On ne connoît que deux portes à cette enceinte: Porta Carmentalis, entre les rochers Tarpéïens et le Tibre. Porta Janualis, changée dans la suite en un temple de Janus. Elle étoit dans le Forum, et faisoit face à la rivière. II. La ville de Servius Tullius, qui est celle des beaux jours de la république et de l'empire. Elle comprenoit les sept collines fameuses, et s'étendoit au-delà du Tibre pour embrasser le Janiculum. On peut partager cet espace en quatre portions. 1. Une muraille qui, partant de la rivière, passoit sous les rochers escarpés du Capitole, et du mont Quirinal. Dans l'intervalle entre le fleuve et le Capitole on avoit substitué Porta Flumentana à Porta Carmentalis devenue infame et inutile depuis le malheur des Fabii. Dans celui entre le Capitole et le Quirinal, il y avoit Porta Triumphalis qui, s'ouvrant au Forum de Trajan, conduisoit les vainqueurs au Capitole. Sous le mont Quirinal, on croit pouvoir trouver Porta Catularia et Porta Salutaris. 2. Les monts Quirinal, Viminal, et Esquilin s'abaissent du côté de la campagne, avec une pente douce et presqu'insensible. Servius Tullius, voulant garantir la ville des insultes de ses voisins, fit tirer dans cette étendue, (elle étoit de sept stades,) un fossé large de cent pieds qu'il fortifia d'un bon rempart. On le traversoit par plusieurs portes, Col

Des

lina, Nomentana, Viminalis, Tiburtina, Esquilina, Prænestina. 3. La muraille qui joignoit l'autre extrémité du rempart à la rivière, et qui embrassoit les monts Cælius et Aventin. J'y vois, Porta Cælimontana, Asinaria, Latina, Capena, et Tergemina. 4. La partie de l'enceinte au-delà du Tibre, qui n'embrassoit point le Vatican. Il y avoit les portes Portuensis, Janiculensis, et Septimiana. Je viens de compter dix-neuf portes. Il y avoit plusieurs dont la situation est incertaine, et d'autres dont on ignore jusqu'au nom. Pline, qui vivoit sous cette époque, en connoissoit trente-sept, sans parler de sept qui n'étoient plus en usage. trente-sept, douze avoient deux Jani ou arcades. III. Aurélien fit une nouvelle enceinte, pour y comprendre le Champ de Mars et quelques autres endroits. On est assez en état de la suivre pour pouvoir s'étonner de l'hyperbole extravagante de Vopiscus qui lui donne cinquante milles d'étendue. A peine peut-on recevoir le témoignage d'Olympiodorus, qui en compte vingt-et-un. Il paroît clairement que Rome n'a jamais été plus étendue qu'elle ne l'est aujourd'hui. Dans cet agrandissement on vit paroître plusieurs portes nouvelles: Aurelia, au pont Aurélien, et Porta Pinciana, sous le Collis hortulorum. Les portes Latina et Capena furent reculées, mais elles gardèrent leurs anciens noms. Tergemina devint Ostiensis; Flumentana devint Flaminia, et Collina, Salaria. Cependant comme on se voyoit quelquefois obligé de songer à la defense de la capitale, on boucha plusieurs des portes. Du tems de Procope il n'en restoit plus de qua

torze

torze ou quinze un peu considérables. Ceux qui examinent avec attention les murailles de Rome distinguent encore les pierres informes des premiers Romains, les marbres bien travaillés dont on les construisoit sous les empereurs, et les briques malcuites dont on les réparoit dans les siècles barbares.

Pline le naturaliste avoit dit que la ville avoit trente-sept portes, et qu'en comptant douze de ces portes, chacune une fois, on trouvoit 30,765 pas à mesurer depuis le milliaire d'or dans le Forum. L'enceinte des murs de Rome étoit de 13,200 pas selon le même auteur, Comme ce passage n'est point clair il a ouvert un vaste champ aux explications, aux conjectures, et aux corrections des critiques. Une condition essentielle de toute hypothèse doit être de concilier l'incertain, les 30,765 pas, avec les 13,200. Le systême du savant Freret, très naturel d'ailleurs, remplit très bien cette condition. Il envisage la ville de Rome comme un cercle dont le milliaire étoit le centre. Douze grandes rues, qui vont aboutir à autant de portes, nous donnent pour leur mesure réunis 30,765 pas. Chaque rue ou le rayon du cercle avoit donc 2,562 pas de longueur, et le diamètre étoit de 5,124 pas. Les 13,200 pas qu'on nous a donnés pour circonférence du cercle produiroient un diamètre de 4,200 pas. La différence est de 924 pas, différence peu importante et occasionnée par le grand nombre de sinuosités qu'on trouvoit dans les rues de Rome. On peut encore justifier cette hypothèse par un autre calcul, Nous connoissons la superficie de chaque

VOL. IV.

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de l'Académie des

chaque région de la ville; il est aisé de tirer, de ces élémens, d'abord la superficie et ensuite la circonférence de Rome. Celle-ci se trouveroit de 13,549 pas Romains. Telle étoit l'enceinte des murs. Mais les faux bourgs s'étendoient bien plus loin. Leur étendue étoit de 70,000 pas depuis le milMémoires liare. En continuant le même calcul nous trouverons que les grandes rues, les six diamètres, avoient chacun 11,500 pas d'étendue. Il faut croire cependant que tous ces fauxbourgs n'étoient point remplis de bâtimens, mais que les villages, les jardins, les maisons qui y étoient parsemées, faisoient douter aux étrangers s'ils étoient en ville ou à la campagne. Voilà le systême de Freret; celui de M. Hume est fondé sur les mêmes principes.

Belles Lettres, tom. xxiv. p. 528-532.

Strabon. Geog. 1. v. P. 163.

MIRANDA. Strabon admiroit dans Rome trois choses que les Grecs avoient négligées, les grands chemins, les aquedues, et les cloaqués. Ces fleuves, qu'on avoit fait venir dans la ville, balayoient continuellement les cloaques et dégorgeoient dans le Tibre toutes les ordures de la capitale. Ces eaux, dispersées dans une infinité de canaux et de réservoirs, fournissoient aux besoins de chaque maison. Rome est redevable de ce bienfait au grand Agrippa. Le Champ de Mars, rempli de tant de beaux monumens de Pompée, de César, d'Auguste, de sa famille et de ses courtisans, offroit un contraste frappant avec d'autres endroits du même champ, toujours couverts de verdure et réservés aux exercices militaires de la jeunesse. Le Campus Minor, à côté, étoit orné de trois théâtres, d'un am

phithéâtre,

phithéâtre, de plusieurs portiques, d'un temple et du mausolée d'Auguste bâti d'une pierre blanche, et dont les étages différens soutenoient des terrasses plantées d'arbres. Cependant lorsqu'un voyageur sortoit de ce fauxbourg pour entrer dans la ville, les basiliques, les portiques, les temples, et surtout le Capitole, lui faisoient oublier tout ce qu'il avoit déjà vu. 5

Méin.

l'Académie

Lettres,

Voici les observations les plus intéressantes que V. Men de j'ai trouvées dans un mémoire de l'Abbé Barthele- des Belles my sur les anciens monumens de Rome. 1. Le tom. xxviii. Colisée. Il est bâti de grosses pierres Tiburtines, P. 579-599. unies par des crampons de fer scellés, pour l'ordinaire, dans une des pierres. La seule enceinte extérieure, par un calcul établi sur la réduction du mur entier en pieds cubiques, et sur les détails de la main d'œuvre, nous coûteroit aujourd'hui plus de dix-sept millions. Ce monument a plus souffert des Romains que des barbares, on voit dans un traité original entre les factions de la ville dans le quatorzieme siècle, qu'il est stipulé qu'il sera libre aux deux partis d'arracher des pierres du Colisée. 2. Les Obélisques. Les hiéroglyphes sont travaillées d'une façon singulière sur ces monumens de granite. Le plan des figures est en creux; mais dans ce creux les figures ont un relief léger, et garni tout autour pas la vive arrête du granite: c'est comme l'empreinte d'un cachet dans la cire, 3. La Colonne de Trajan. Entre le Quirinal et le Capitole, étoit une vallée étroite où Trajan voulut construire un Forum. Il fallut aplanir le terrein, et pour marquer jusqu'à quelle profondeur la mon

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