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Berg. Grands Chemins,

tant la cuirasse d'Alexandre, et le lendemain dans un char attelé de deux chevaux célèbres, toujours environné d'un grands corps de cavalerie et d'infanterie, qu'il harangua sur le pont, et à qui il fit une distribution d'argent.

1. ii. c. 16. mer. p. 170-175.

Dans le chemin de Puteoli à Naples se trouve la montagne de Pausilipus qui s'étend jusqu'à la On l'a percé à jour pour y faire un passage Tacit. Ann. Souterrain où deux voitures peuvent passer de front. iv.58. vi.26. Il a environ un mille de longueur, sur douze à quinze pieds de largeur et de hauteur. Il ne reçoit l'air et le jour que par plusieurs soupirails. Strabon attribue ce grand ouvrage à un certain Cocceius, (celui peut-être dont Tacite fait mention,) mais la tradition du pays le donne à Lucullus. Quoiqu'il en soit, le roi Alphonse d'Arragon le répara, et le viceroi Don Pierre de Tolède l'acheva.

Strab.Geog.
1. v.
v. p. 168
-170.

Horat.

Carm.

4. ii. 18.

Juv. Sat.
Xi. 49.

Virg Geog.

I. ii. 161

165.

BAJE. Le luxe et la santé attirèrent les Romains à Baïes, dont la situation étoit charmante, et les eaux minérales très salutaires. Des maisons de campagne couvroient tous ses environs. Les bains sont nombreux et magnifiques, et l'on a construit autour d'eux une ville nouvelle aussi grande que Putcoli.

Tu secanda marmora

Locas sub ipsum funus, ac sepulchri
Immemor struis domos;

Marisque Baiis obstrepentis urges
Summovere litora,

Parum locuples continente ripâ.

Qui vertere solum Bajas et ad Ostia currunt.

LUERINUS ET AVERNUS LACUS.

An memorem portus Lucrinoque addita claustra,

Atque

l. v. p. 168

169.

Serv. ad.

loc. Virgil.

Atque indignatum magnis stridoribus æquor: Julia quà ponto longe mugit unda refuso, Tyrrhenusque fretis immittitur æstus Avernis? Ce fut Agrippa qui fit tous ces ouvrages. Voici Strab.Geog. l'idée qu'on peut s'en faire en combinant les récits de Strabon et de Servius. 1. Le lac Lucrin étoit proprement un golfe long et étroit; mais comme l'idée d'en faire un port s'étoit présentée aux anciens habitans du canton, Agrippa trouva une levée de terre qui traversoit son embouchure, et qui étoit assez large pour porter un chariot; il la fit rétablir dans toute sa longueur qui étoit d'un mille; y laissant une ouverture (apparemment au moyen d'un pont-levis) pour les vaisseaux. Ce port n'a jamais cependant pu servir que pour les plus petits vaisseaux, mais la pèche des huitres y est très considérable. 2. Il fit couper une communication entre le lac Lucrin, et celui d'Averne qui n'en étoit séparé que par une petite langue, et fit entrer la mer dans ce dernier, qui étoit situé plus dans l'intérieur des terres. Agrippa en fit un port très magnifique et très commode pour la réception des vaisseaux. 3. Le lac Averne étoit dans un emplacement singulier. Des montagnes escarpées, couvertes de forêts anciennes et sombres l'environnoient de toutes parts, et ses eaux étoient très profondes même tout près des bords. Il étoit devenu le théâtre des fables. C'étoit le lac infernal d'Homère; on voyoit tout auprès la fontaine de Styx; jamais oiseau n'avoit pu traverser l'Averne sans y tomber mort. Ses rivages étoient remplies des habitations des Cimmeriens; c'étoient des mortels

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Strabon. Idem. l. v. p. 171.

Idem. I. v. p. 172.

Tacit. Ann. jv. 67.

Tiber. c. 41

(dirai-je ou des ombres) qui demeuroient dans des maisons souterraines où ils ne voyoient jamais le soleil. Agrippa fit couper ces bois, les environs du lac se défrichèrent et se peuplèrent bientôt, et toutes ces fables disparurent.

PROCHYTA ET PITHECUSA. Ces iles (le sépulchre fabuleux de Typhon) paroissent assises sur des feux souterrains, qui percent très souvent par les volcans et les tremblemens de terre, et toujours par les eaux chaudes. Un tremblement de terre détacha Prochyta des autres îles.

CAPREE. Il y avoit auparavant deux bourgs. Du tems de Strabon il n'en restoit qu'un seul. Auguste rendit les îles P'itecuses aux Napolitains en échange pour celle-ci, qu'il s'appropria, et où il fit beaucoup de bâtimens.

Tibère goûta beaucoup cette île; la beauté de Sueton. in la vue, (de cette côte de Campanie si belle avant -13-72. l'éruption du mont Vésuve,) la douceur du climat, le promontoire de Surrentinum dont elle n'étoit éloignée que de trois milles; tout en faisoit une retraite délicieuse: pendant qu'une mer orageuse, des rochers qui l'entouroient et qu'on ne pouvoit grâvir que par un seul endroit, la rendoient une solitude digne du caractère sauvage et soupçonneux de ce tyran. Il y bâtit douze maisons de campagne pour les différentes saisons; toutes dignes de la magnificence et de la débauche du maître. Les bois étoient remplis de lieux de prostitution, et des satyres et des nymphes ne les laissoient point oisifs. Tibère se fixa à Caprées A. U. C. 780, et

dars

dans dix ans, jusqu'à sa mort, il n'en sortit que

deux fois.

SECT. IX.

LUCANIA ET BRUTTIUM.

Delisle.

c. 14, et

vi. p. 175.

LUCANIA. Le sang unissoit les Lucaniens et v. l'Italia les Bruttiens avant que les Romains en formassent Antiqua de une province. L'un et l'autre peuple sortoient des Cluv. 1. iv. Samnites, dont les colonies successives se poussoient Strab.Geog. peu à peu jusqu'à l'extrémité de l'Italie. On ignore l'époque où les Lucaniens se détachèrent du corps des Samnites, mais on sait que vers l'an 356 avant J. C. une grande multitude de bergers Lucaniens se jettèrent sur les débris de la monarchie de Syracuse et prirent la forme d'une nation et le nom de Bruttiens. Quelques uns ont cru que c'étoit un sobriquet injurieux d'esclaves fugitifs que leurs voisins leur donnoient. Cette région étoit la seule qui s'étendit aux deux mers, jusqu'au Silarus sur la mer Toscane qui la séparoit de la Campanie, et jusqu'au Bradanus sur le golfe de Tarente qui la divisoit de l'Apulie. Ces deux nations demeurèrent toujours fidèles à leurs ayeux Samnites et souffrirent avec eux. Des revers perpétuels les avoient tellement abattus que du tems de Strabon ils vivoient épars dans quelques bourgades obscures et foibles, ayant perdu leurs usages, leur langue, et tout ce qui peut distinguer un corps politique. On ne peut suivre une autre méthode, en parlant de cette province, que celle-ci, 1. La Lucanie propre, et 2. Le Bruttium.

LUCANIA.

Cluvier.
Ital. Antiq.

LUCANIA PROPRIA.

Les bornes de la Luca-
Du côté des terres

1. iv. c. 14. nie sont faciles à marquer.

ItaliaAntiq.

1271.

vi. p. 182.

Le Laus sur la mer golfe de Tarente la

c'étoient celles de la région.
Toscane et le Crathis sur le
séparoient du Bruttium. L'Apennin la coupoit du
nord au midi, et formoit ainsi deux parties, dont
celle du golfe de Tarente étoit une grande et belle
plaine arrosée de vingt rivières. J'y trouve, 1. Sy-
baris, ou Thurium; 2. Zagarina; 3. Heraclea entre
le Siris et l'Aciris; 4. Metapontum; 5. Grumen-
tum; et 6. Acalandra. L'autre côté de l'Apennin
n'offroit qu'un pays plus étroit et en général sablon-
neux et peu fertile. J'y vois, 1. Pæstum ou Po-
sidonium; 2. Elæa ou Velia; 3. Pyxus ou Bux-
entum. Je ne parle pas de quelques bourgades
dont nous ne connoissons que les noms.

V. Clavier. SYBARIS, Cette ville Grecque, située entre 1. iv. c. 14.1 les deux rivières Sybaris et Crathis, et qui s'étendoit p. 1263 de l'une à l'autre dans un espace de cinquante Strab.Geog. stades, devint puissante bientôt. Elle avoit rangé sous ses loix quatre nations barbares; vingt-cinq villes lui obéissoient. Elle mettoit sur pied trois cens milles hommes. Il y a surement de l'hyperbole; quand ce nombre seroit celui de tous ses citoyens et sujets en age viril, il nous donneroit encore pour cet état près de 900,000 ames. On peut s'en contenter. Son luxe égaloit sa puissance. Ses festins se préparoient une année à l'avance, et lorsque les citoyens voyageoient ils effaçoient la magnificence des plus grands rois. Les Crotoniates détruisirent Sybaris et sa puissance 510 ans

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