Grecques; et par conséquent Cumes est beaucoup Nec tibi sit mirum Græco rem nomine dici, Et Cicero. in Ovid. Fas- Horat. Epist. i. 2. V. la Carte de Deslisle, Et jam Telegoni, jam monia Tiburis udi A quo se dictam terra Falisca putat; Quidve Calabris Saltibus adjecti Lucani —— SECT. X. CALABRIA ET APULIA. APULIA. Cette région, qui comprenoit une des cornes de l'Italie, étoit bornée par la Lucanie, la Campanie, et le Samnium. Sur la mer Adriatique elle s'étendoit jusqu'au Frento, et sur le golfe de Tarente jusqu'à Metapontum. Le mont Vultur et le Bradanus la séparoient de la Lucanie, et le fleuve Sabbatus du Samnium et de la Campanie. On peut la partager en trois provinces, 1. Le pays et Clavier. des HIRPINI; 2. L'APULIE PROPRE; et 3. La CALABRE. La Daunie paroît n'être que la seconde des provinces. L'Iapygie n'étoit qu'un nom générique et un peu vague que les Grecs donnoient à toute cette côte. On voit confusément que la Messapie et les Salentini n'étoient que l'extrémité de la corne, et que les Peucetii ou Pædiculi formoient une cité ancienne, d'origine Illyrienne, qui étoit placée dans les environs de Tarentum. Ital. Antiq. 1. iv. c. 10. Cluvier Ital. Antiq. Liv. c. 8. I. HIRPINI. Je suis surpris que les Romains ayent enlevé ce peuple aux Samnites pour le don ner ner aux Apuli. Il étoit d'origine Samnite, et sa liaison avec cette nation étoit si étroite que les historiens de la guerre Samnite les ont presque toujours confondus. Cette cité s'étendoit des deux côtés de l'Apennin depuis le Sabbatus jusqu'à l'Aufidus. Je trouve en-deça des montagnes, 1. Equus Tuticus; 2. Callifæ, colonie; 3. Eculanum; 4. Romula; 5. Taurasium; 6. Avillinum, colonie. Au-delà des montagnes, 1. Aquilonia; 2. Herdonia; 3. Rufæ, ou Rufræ, ou Rufrum; 4. Compsa. 38. TAURASIUM. On voyoit une nation Ligurienne T. Liv. xl. dans les environs de Taurasium. Les Romains, ennuyés des courses des Apuani, prirent la résolution de les transporter dans un pays fort éloigné du leur. Les Consuls Bæbius et Cornelius, les ayant poussé dans les montagnes, les obligèrent de se rendre au nombre de douze milles hommes. Cette petite armée fournit, avec les femmes et les enfans, quarante mille ames, que le sénat fit passer dans le pays des Hirpini, où on leur distribua des terres avec un présent de 150,000 sesterces (dix mille écus) pour les y établir. Du tems de Pline ils conservoient encore les noms de Corneliani et de Bæbiani. Peu de tems après, le Préteur Fulvius y conduisit par mer encore sept mille hommes. Cette migration se fit A. U. C. 573. atur. ii. AMSANCTI LACUS. Ce lac rendoit des exha- Plin. Hist. laisons très dangereuses pour ceux qui s'en appro- 93. choient. On avoit mêlé beaucoup de fables à la description de ce phénomène. Pline lui-même n'en est point exempt. Il n'étoit pas loin de Tau rasium. Virg. Æn. vii. 563. Cicero. de Leg. Agrar. in Rull. vi. p. 198. Est locus Italiæ in medio, sub montibus altis, II. APULIA PROPRIA. Cette province, qui ne paroît pas avoir jamais formé un corps politique et national, étoit la plus grande des trois. La mer, le Frento, les Hirpini, le Bradanus, et une ligne de Tarentum à Brundisium en-deça de ces villes,voilà ses bornes. Dans la Daunie propre, ou le pays entre le Frento et l'Aufide, je trouve, 1. Apenesta au pied du mont Garganus; 2. Uria; 3. Sipus ou Sipontum; 4. Salepia avec la Palus Salapina; ces quatre villes étoient sur les bords de la mer; 5. Teanum Apulum sur le Frento; 6. Gerion ou Gerunium; 7. Luceria; et 8. Arpi, Argos Hippium, ou Argyrippa. Dans la portion de l'Apulie qui est entre l'Aufide et le mont Vultur, portion plus longue, mais plus étroite que la première, je trouve, 1. Venusia; 2. Canusium; 3. Cannæ; 4. Barium; et 5. Gnatiæ. Dans le petit canton entre le Vultur et le Bradanus, je ne vois que, 1. Bantia; 2. Forentum; 3. Acherontia; et 4. Genusium. SIPUS ET SALAPIA. Quand Cicéron veut donner une idée des endroits les moins désirables de l'Italie, il choisit le territoire aride de Sipus, et les marais pestiférés de Salapia. Strab. Geog. ARPI. On voit que les colonies Grecques en Italie ont agi comme les Européens dans le nouveau nouveau monde, et qu'ils ont saisi avidement les vraisemblances les moins décisives pour y trouver des traces de leurs ancêtres. C'est ainsi que Diomède doit avoir régné sur les bords de l'Adriatique. On y voit les insula Diomedeæ, et les présens que ce héros offrit à Minerve dans son temple à Lucerie. Mais ces traditions sont aussi contradictoires qu'elles sont fabuleuses. Le judicieux Strabon a su remarquer qu'on racontoit les aventures de Diomède de quatre façons essentiellement différentes. Et Venulus, dicto parens, sic farier infit: Vidimus, O cives, Diomeden Argivaque castra; Non seulement Arpi, mais encore Beneventum, et Equus Tuticus reconnoissoient Diomède pour leur fondateur, MONS GARGANUS, &c. Virg. Æn. xi. Sil, Ital. viii. 630. Nutantique ruens prostravit vertice silvas Garganus; fundoque imo mugivit anhelans Aufidus; et magno late distantia ponto Terruerunt pavidos accensâ cerauniâ nautas. Quæsivit Calaber, subductâ luce repente Immensis tenebris, et terram et litora Sipús. CANUSIUM. Cette ville, fameuse par la jour- V. Clavier. née de Cannes qui arriva dans son voisinage, étoit qua, l. iv. située au milieu des plaines de Diomède toujours couvertes de troupeaux nombreux, dont la Strab.Geog. laine courte, et d'une couleur foncée, servoit à vi. p. 199. faire des manteaux, et alloit de pair d'avec celle de Plin. Hist. Ital, Anti c. 12. Nat. c. 8. Tarentum p 48. |