Haud illo levior bellis Vestina juventus Marrucina simul Frentanis æmula pubes, Silius se trompe à la vérité par rapport à Corfi- Sil. Italic. viii. 517. Cluv. Ital. 13 Antiq. I. ii. Sil. Italic. viii. 521. Nat. ii. 83. Ce fut du vivant même de Pline, la dernière an- Plin. Hist. née de Néron, qu'il arriva un prodige dans ce pays, et sur les terres de Vectius Marcellus, chevalier Romain. Une vigne et un terrein planté d'oliviers traversèrent réciproquement le chemin public qui les séparoit et changèrent de place. Ce fut apparemment un tremblement de terre. Antiq. 1. iv. VII. FRENTANI. Ce peuple, avec moins de ré- Cluv. Ital. putation peut-être que ses voisins, occupoit plus de c. 9. territoire. Il s'étendoit sur une côte maritime de quatre-vingt milles depuis l'embouchure du Forum jusqu'à celle du Frento et au commencement du promontoire du Mont Garganus. Voici ses endroits principaux, 1. Ortona, le Sagrus; 2. Histonium; 3. Buca, le Tifernus; 4. Anxanum; 5. Larinum, ville considérable, le chef-lieu des Larinates qui avoient un territoire étendu, et qui formoient une cité presque indépendante du corps des Frentani. VIII. SAMNITES. Ce peuple célèbre a donné Id.l. iv.c.7. Strab.Geog. son 1. v. p. 172. T. Liv. x. 38. son nom à la région entière qui n'étoit remplie en effet que de ses alliés. Il descendoit des Sabins, (avec qui on l'a souvent confondu,) et les autres cités de la province paroissent avoir été ses colonies, ses confédérés, ou ses sujets. Les Samnites habitoient un pays assez étendu, rempli de forêts et de montagnes, et renfermé entre les Frentani, les Peligni, le Latium, la Campanie, les Hirpini et l'Apulie, et, pour parler plus précisément, entre le Sagrus, le Vulturnus, le Sabbatus, et le Frento. Mais cette cité belliqueuse, qui mettoit sur pied 80,000 fantassins et 8,000 cavaliers, se répandoit souvent au-delà de ses frontières. Elle avoit subjugué les Campaniens, les Marses, et plusieurs cités du Latium; ses troupes couvroient l'Apulie et la Lucanie. Elles faisoient quelquefois des courses jusqu'à Ardea dans le pays des Rutuli. C'est une remarque qu'il faut faire quand on lit Tite Live, que le théâtre de la guerre Samnite est rarement dans le Samnium même. Le peu que nous savons de leurs loix me paroît digne de Lycurgue. On donnoit tous les ans les dix plus belles filles aux dix jeunes guerriers qui s'étoient le plus signalés. Dans leurs dangers extrêmes ils offroient un sacrifice public dans un pavillon immense. Ils y faisoient entrer leurs braves les uns après les autres pour les engager à leurs drapeaux et à la bravoure par les sermens les plus atroces. Ils se choisissoient ensuite mutuellement jusqu'à la concurrence de 16,000 hommes. Cette phalange redoutable se nommoit Legio Linteata, non pas de leurs cuirasses puisqu'elles étoient d'or et d'argent, mais des toiles qui avoient couvert le pavillon sacré. Cette institution toute belliqueuse leur avoit valu beaucoup de victoires. Elle fit longtems balancer la fortune entr'eux et les Romains. La république ne les subjugua qu'après six guerres sanglantes, ou plutôt après une guerre continue de soixante-dix ans, où leurs généraux méritèrent vingt-quatre triomphes, et essuyèrent presqu' autant de revers. Les Samnites demeurèrent soumis pendant quelque tems qu'ils ne signalèrent leur valeur que contre leurs ennemis du nom Romain; on les regardoit avec raison comme les meilleures troupes de la république. Ils reprirent les armes à la fin, et on voit qu'ils étoient les chefs de la guerre sociale. Leur révolte leur coûta cher. Après quelques avantages les légions Romaines victorieuses par tout portèrent le fer et le feu dans leur pays, détruisirent jusqu'aux vestiges de leurs villes, et exterminèrent leurs habitans.* Sylla les massacra partout, il en fit égorger quatre ou cinq mille dans l'Ovile, et il défendit qu'on leur fit jamais quartier; moins par cruauté que pour assurer le salut des Romains qui étoit incompatible avec celui de ses rivaux. L'entreprise de Pontius Telesinus ne le justifie que trop. Le peu qui restoit des Samnites se sauva de l'Italie, et le pays n'étoit qu'un désert du tems de Tibère: la plupart des villes étoient détruites. Celles qui subsistoient encore n'étoient plus que des villages. Voici les endroits princi *Plutarque dit 6,000, Samnites et Lucaniens, C'étoient les restes de l'armée de Telesinus, (in Sylla.) Virgil. Sil. Ital. viii. 564. Mémoires sur la Suisse, 106-116. paux du Samnium, 1. Æsernia, colonie près des sources du Vulturnus; 2. Allifæ, sur la même rivière; 3. Telesia, colonie sur le Sabbatus; 4. Beneventum, colonie; 5. Caudium, entre Beneventum et Capoue; 6. Sæpinum, colonie; 7. Tifernum; 8. Triventinum sur les frontières des Frentani; 9. Bovianum, colonie vers la source du Tifernus et dans le centre du pays; 10. Aufidena, colonie endeça du Vulturnus et sur les frontières du Latium. Il y a encore beaucoup d'endroits dont on ignore la situation. Hæc genus acre virum, Marsos pubemque Sabellam Affuit et Sammis, nondum vergente favore On sait qu'il s'appelloit auparavant Maleventum. tom. iii. p. M. de Bochat, savant Suisse, qui a très fort approapud Biblio- fondi les origines Celtiques, trouve que ces deux sonnée,tom. mots ont la même signification. Ben-ecen-tun xv. p. 41- tout comme Mal-vend-tun, vouloit dire ville sur thèque Rai 42. une colline de la campagne d'eau. Cette ville étoit en effet sur une hauteur au milieu d'une belle plaine arrosée d'un grand nombre de ruisseaux. Dans Dans le moyen age Beneventum devint la capitale d'un grand état. L'an 571 les Lombards, l'ayant conquis, l'érigèrent en duché qui l'emporta bientôt sur ceux de Spolète et de Frioul, et qui s'étendit sur toutes les provinces du royaume de Naples à l'exception de la Calabre et de quelques lieux maritimes. On l'appelloit l'Italie Cistiberine et la petite Lombardie. Ses ducs, en effet de gouverneurs devenus souverains héréditaires, étoient aussi puissans que les rois dont ils étoient feudataires. Ils s'affranchirent même de cette dépendance après la ruine des Lombards. Au lieu de reconnoître le vainqueur François pour son seigneur suzerain, Arechis duc de Beneventum, prit le titre de prince, s'arrogea tous les droits régaliens, et soutint l'effort des armes de Charlemagne. Ce fut sous ce prince et son successeur Grimoald qu'on vit fleurir cet état. Beneventum s'embellissoit; on y avoit ajouté une nouvelle ville, les sciences y régnoient. Au commencement du neuvième siècle, on y comptoit jusqu'à trente-deux philosophes, c'est à dire professeurs des arts libéraux. Cette v. Histoire splendeur passa bientôt. Beneventum devint tri- Naples, par butaire des François: Capoue et Salerne, qui n'étoient que du nombre de ses comtés ou Castaldes, vi.vii. et viii. devinrent des principautés indépendantes. Les Arabes désolèrent cette souveraineté mourante, et à la fin en 891 les Grecs s'en rendirent maîtres. SABINI. Impositus mannis, arvum cœlumque Sabinum 1. HORATII Civile de tom. i. l. v. Hor. Epist. i. 7. |