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Plin. Hist.

de recevoir les secours qui pouvoient lui venir de T'orient; et la flotte, dont elle étoit la station constante, assuroit toujours sa retraite. Depuis Honorius, tous les empereurs y établirent leur cour: les rois Goths suivirent cet exemple, et pendant plus d'un siècle et demi Ravenne étoit la capitale de l'Italie. On se piquoit de l'égaler à Rome; Apone étoit ses Baix, et la province d'Istrie, d'où elle tiroit ses bleds, lui tenoit lieu de la Campanie. Lorsque les Lombards envahirent l'Italie, cette ville, demeurée sous le pouvoir des empereurs, ne fut plus que le siège d'un gouvernement qu'on démembroit tous les jours. La situation de Ravenne étoit sin-. gulière: c'étoit la Venise de l'Italie ancienne. Sidonius en fait une description qui seroit jolie, si elle n'étoit point aussi remplie d'antithèses.

Il y a une espèce de raisins qui se nourrit de Nat. xiv. 2. brouillards; c'est pourquoi, elle est particulière au territoire de Ravenne,

Berger,
Grands
Chemins,

Lorsqu'Auguste stationna une partie de sa flotte à Ravenne, il y fit construire un beau port, avec 1. iv. c. 49. un phare, et un camp pour les matelots bien fortifié, entouré de hautes murailles.

p. 811.

Plin. Hist.
Nat, ii. 83.

MUTINA. Sous le consulat de L. Marcius et de Sextus Julius, on vit un prodige inoui dans le territoire de Modène; deux montagnes qui s'entrechoquoient avec violence, en jettant du feu et de la fumée. Des animaux, des maisons, tout ce qui se trouva entr'elles fut écrasé. Des chevaliers Romains qui voyageoient sur la Voie Emilienne furent témoins de ce prodige, qui parut annoncer la guerre sociale. N'étoit-ce point un tremblement de terre?

PLA

l. i. c. 15.

PLACENTIA. Cette ville fut fondée comme une Vell. Pater. colonie Romaine, peu avant la seconde guerre Punique.

BONONIA. Les Romains envoyèrent une colo- Idem. Ibid. nie à Bologne sous le consulat de Manlius Volso et de Fulvius Nobilior, A. U. C. 565.

RAVENNA,

Parvique Bononia Rheni.

Quique gravi remo, limosis segniter undis,
Lenta paludosæ proscindunt stagna Ravennæ.
MUTINA, &c.

Vos etiam accisa desolatæque virorum
Eridani gentes; nullo attendente Deorum
Votis tunc vestris, casura ruistis in arma.

Certavit Mutinæ, quassata Placentia bello.

C.Sil. Italic.

Punic. viii.
601.
Idem. viii.
602.

Idem, viii. 590.

150-151.

GALLIA CISALPINA. Il n'y avoit point de ré- Strabon. gion en Italie que l'emportât sur la Gaule Cisal- Geog. p. pine, pour la bonté des terres, le nombre des habitans, et la grandeur et la richesse des villes. Voici quelques avantages qui la distinguoient. 1. Leurs forêts, dont le gland nourrissoit des troupeaux si nombreux de cochons, que la capitale n'avoit presque pas d'autres provisions. 2. Le pays très bien arrosé produisoit beaucoup de millet qu'on recueilloit en abondance dans les années même que les autres espèces de bled manquoient, 3. Le vin étoit excellent. On le conservoit dans des tonneaux de bois, qu'on faisoit quelquefois plus grands qu'une maison. 4. Les laines: la plus molle et la meilleure étoit celle de Modène. Le pays des Ligures en fournissoit une espèce forte et rude, dont le peuple s'habilloit. Celle de Padoue étoit d'une qualité moyenne. On en faisoit des tapis très

beaux. 5. Il y avoit même quelques mines d'or que celles de l'Espagne firent négliger. On en trouvoit à Vercelles, et à Ictomulum dans le voisinage de Plaisance.

PLACENTIA.

P. Aufidius L. F. 1-1-1-1 Vir. - Vir.
Tr. Milit. Praef. Fab. sibi et

L. Aufidio C. N. F. Patri et

Fadianae P. F. Matri et

L. Aufidio L. F. fratri 1-1-1-1 Vir et
Salviae Cilae fratris uxori et
Liburniae L. F. Consobrinae
Factum ex testamento H-S. CIO arbitratû
C. Annisidi C. F. Rufi.

J'ai copié cette inscription dans le couvent des Roquelins attenant à l'Eglise de St. Augustin à Plaisance le 13 Juin, 1764. La pierre peut avoir cinq pieds de long sur trois et demi de largeur. Les lettres, qui sont très bien taillées, ont environ trois pouces de hauteur chacune.

SECT. XV.

VENETIA ET ISTRIA.

VENETI. IL y a trois opinions sur l'origine des Veneti. 1. Celle de Tite Live et des poëtes qui content l'histoire d'Antenor échappé de la prise de Troye, chef des Heneti de Paphlagonie, et fondateur de Padoue. 2. Celle de Polybe, qui en fait une colonie des Illyriens. 3. Celle de Strabon qui les tire des Ital. Antiq. Veneti, peuple Gaulois. La première est une fable 125-138, sans vraisemblance, mais on peut se partager entre les

Cluvier.

1. i. c. 17.

deux autres. J'étois fort prévenu en faveur de l'origine Gauloise, établie sur le témoignage de Strabon, l'identité du nom, et la certitude de la migration Celtique. Mais la différence reconnue du langage et la haine que ce peuple a toujours témoigné pour ses voisins les peuples Gaulois forment des barrières invincibles. L'Illyrie d'ailleurs étoit si proche et le passage du mont Ocra si facile qu'il est difficile de se refuser au sentiment de Polybe, qui a reçu la sanction du grand Freret.

Τον κολπον ισορεσι τον Αδρια τικο ν

Των βαρβαρων πληθος τι περιοικείν κύκλω,
Εκατον χεδον μυριάσι πεντήκοντα τε
Χωραν αρίσην νεμομένων και καρτισην.
Δίδυμο τοκειν γαρ φασι και τα θρέμματα

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Ενετων εισι πεντήκοντα πο

Πολεις εν αυτω κείμεναι προς τω μυχω.

VENETIA. La région qui portoit ce nom étoit composée de quatre pays ou peuples différens: 1. Celui des Veneti, qui étoient bornés d'un côté par les Carni et le Tilavemptus, et de l'autre par les Cenomani et l'Athesis. 2. On y ajouta dans la suite les Cenomani, nation Gauloise, qui s'étendoient depuis l'Athesis jusqu'au Po et l'Addua; et 3. Les Carni qui occupoient le pays entre le Tilavemptus et le Formio: c'étoit proprement le fond de la mer Adriatique. 4. Auguste enfin donna à l'Italie et à la Venetia, l'Istrie entière entre le Formio et l'Arsia. Telle étoit la Venetia dont les bornes étoient l'Arsia, les Alpes Noriques et Rhétiques, Les anciens, et surtout

l'Addua, le Po, et la mer.
les poëtes, se servent souvent des mots de Rhæti et
d'Euganei en parlant de cette province. Il paroît

que

Marcian. Heracleensis in Peri. gesi.

Jurenal.
Satir. viii.

15.

Clavier. Ital. Antiq. 1. i. c. 18. p. 135.

Id. l. i. c.18.

p. 149-154.

que ces peuples y avoient anciennement des établissemens, avant que les Gaulois et les Veneti les obligèrent de se retirer dans les montagnes, dans le pays des Grisons et dans le Trentin.

EUGANEI

Euganeâ quantumvis mollior aquâ.

SPINA. Au moyen d'une belle correction dans Pline (l. iii. c. 17.) Cluvier a découvert que l'ancienne ville de Spina fut détruite par les Gaulois, le même jour que Camille prit celle de Veii, A. U.C. 360. Il s'agit seulement de lire olim oppidum au lieu de item Melpum, nom qui nous est totalement

inconnu.

APоNUM. Apone, bourg à quatre milles de Padouc, fameux par la naissance de Tite Live, l'étoit encore par ses eaux minérales. Voici les principales circonstances qu'on peut tirer de Cassiodore, Claudien, et plusieurs autres qui en ont parlé: 1. Au milieu de la plaine s'élevoit une hauteur médiocre dont le sommet étoit presque rempli par un lac d'eaux chaudes, dont la force étoit telle qu'on ne pouvoit ni s'y baigner ni en boire. On voyoit avec surprise que ce lac toujours plein ne débordoit jamais, et que ses rivages creusés de toute part par les eaux ne s'enfonçoient point. 2. Une fumée épaisse couvroit la surface du lac. Le vent la chas soit-il pour un moment? on contemploit le fonds où l'on voyoit les offrandes qu'on y avoit jettées: car ce lac étoit un oracle qu'on consultoit en y jettant des dés. 3. On avoit conduit ces eaux par des tuyaux jusqu'à la plaine où l'on avoit con

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