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glorious war; but, with Jugurtha, the Romans must have wished to bury for ever the memory of their own disgrace; their legions made to pass under the yoke; consuls, ambassadors, the whole senate, corrupted by the bribes of that prince; the concealed baseness of the republic unveiled to the whole world. Such were the crimes of Jugurtha, crimes for which the Romans could never possibly forgive him.

ROME, 13th December, 1764.

REMARQUES

REMARQUES SUR LES OUVRAGES ET
SUR LE CARACTÈRE DE SALLUSTE,
JULES CÉSAR, CORNELIUS NEPOS,
ET TITE LIVE.

Janvier le 19, de l'An 1756.

J'AI pris la résolution de lire de suite tous les classiques Latins, les partageant, suivant les matières qu'ils ont traitées, en I. Les HISTORIENS; II. Les POETES; III. Les ORATEURS; dans laquelle classe, je renfermerai tous les autres auteurs qui ont écrit en prose sans être ni philosophes, ni historiens; IV. Les PHILOSOPHES.

I. CLASSE.

LES HISTORIENS.

C. CRISPI SALLUSTII Opera quæ extant omnia, cum selectissimis variorum Observationibus. Ex accuratá- Recensione Ant. Thysii. Lugd. Batav. 1649.

J'ai eu aussi sous la main

C. CRISPI SALLUSTII quæ extant Opera. Lutet. Paris.

1744.

C. CRISPUS SALLUSTIUS, qui nous est connu sous Janvier 19. le nom de l'historien Salluste, naquit à Amiternum

au

Juste par

prémise à

au pays des Sabins A. U. C. 669. Après avoir rempli l'emploi de tribun du peuple, il fut chassé du sénat par les censeurs à cause de l'infamie de ses mœurs; il y rentra par le moyen de César qui le fit questeur, préteur, et ensuite gouverneur de la Numidie. Ce fut dans ce dernier emploi qu'ayant amassé de grandes richesses par la concussion, il se trouva en état d'acheter ces fameux jardins de Salluste qui ont toujours été si célèbres à Rome. Nous ne savons rien de lui depuis cette époque jusques à celle de sa mort qui arriva quatre ans avant la bataille d'Actium, A. U. C. (1) Vie La- 718. (1) Ce fut apparemment dans cette période tine de Sal- qu'il écrivit les ouvrages que nous avons de lui. M. M. Philippe Philippe paroît en douter, puisqu'il met la compoFedition de sition de la guerre de Jugurthe, et ses autres ouParis que je viens d'in- Vrages, comme des suites immédiates de son tribunat, quoiqu'avec un air peu assuré. Pour ce qui est des passages de Salluste où il dit expressément(2) qu'il avoit déjà abandonné la poursuite des honneurs publiques, et qui ne peuvent se rapporter à aucun tems antérieur à sa préture, ils ne lui paroissent pas décisifs, puisqu'il conclut en disant qu'ou il n'espéroit plus d'honneurs, ou qu'il cachoit bien finement son ambition. J'avoue que Salluste, homme très capable de dissimuler ses véritables sentimens ailleurs, étoit bien capable de le faire dans cet article. Mais il me paroît que dans une chose de fait aussi publique il ne l'auroit guères osé, et que ce passage se rapporte bien plus naturellement à la vie de tranquillité qu'il menoit dans ces jardins délicieux après son retour d'Afrique. Et je crois que si on

diquer.

(2) Bell. Catilin.

c. 3. 4.

c. 3. 4.

c. 4.

fait attention à deux chapitres de ses ouvrages. (1) (1) Bellum On y verra une réfutation formelle des accusations Catilin. qu'on lui intentoit sur cette vie de mollesse; accusa- Bell. Jug. tions qui ne sauroient convenir qu'aux dernières années de sa vie. Outre que, suivant la remarque de M. Philippe, ses histoires ne sentent point le jeune homme, mais paroissent bien plutôt le fruit de l'age et de la maturité, j'aurai même deux raisons particulières pour le croire de chacun de ses ouvrages qui nous restent en entier: I. Si vous considérez le caractère qu'il nous donne de Caton dans sa guerre Catilinaire et le parallèle qu'il en fait avec César, vous verrez qu'elle ne pourroit point avoir été écrite qu'après la mort de ce dernier. Salluste l'au roit-il mis au niveau de César et lui donné même en quelque façon l'avantage, lui qui, dévoué à la fortune de César, savoit qu'on ne pouvoit pas lui déplaire davantage qu'en encensant les vertus d'un homme qu'il haïssoit personnellement, et contre qui il composa deux invectives même après sa mort? Qu'on prenne garde toujours que je me fonde bien plus sur le caractère de Salluste que sur celui de César. Un Cicéron, qui portoit la dignité dans le sein même de l'adulation, (2) pouvoit défendre (2) Voyez Caton sans que César y répondit autrement qu'en harangue homme de lettres; mais notre historien, le flatteur le pour Liplus effronté, n'auroit jamais risqué sa faveur afin de pouvoir contredire ce qu'il avoit lui-même dit de Caton en écrivant à César ; (3) où il ne lui donne (3) I. Epis. pour tout mérite qu'un génie rusé et harangueur. II. La raison que j'ai pour croire que la guerre Jugurthine n'est point un ouvrage antérieur à sa pré

VOL. IV.

D D

ture

surtout sa

garius.

ad Cæsar.

ture est tirée de la matière qui le compose. Dans quel tems peut-il avoir mieux conçu le dessein d'écrire l'histoire d'une guerre particulière qu'alors lorsqu'il étoit gouverneur de la province qui en avoit été le théâtre? La circonstance qu'on nous a conservé de son voyage pour examiner les lieux célèbres, (1) et les citations qu'il fait des livres PuVayer, Ju- niques, ne sauroient être conciliées avec une autre Historiens, période.

(1) De la

Mothe le

genient des

tom. i.
p. 356, 361.

Quoique Salluste fut un homme des mœurs les plus déréglées, et qu'à cause de cela il avoit été (comme je l'ai déjà dit) chassé du sénat par les censeurs, il ne laisse pas de prendre le ton dans ses ouvrages d'un vieux Fabricius. Aucun des historiens Latins ne fait d'aussi fréquentes ni d'aussi vives plaintes sur la corruption de son temps. A tout propos de ces actions de débauche, d'avarice, de cruauté, et d'injustice, dont les annales de ce siècle n'étoient que trop remplies, il prend occasion de les censurer en les mettant en opposition avec les mœurs des anciens. Les préfaces à ces deux histoires ne sont autre chose. Bien plus, très peu de tems après son expulsion du sénat, écrivant deux lettres publiques à César sur la manière dont on pouvoit rémédier aux désordres de l'état, il ne s'en prend qu'à la corruption des Romains qu'il (2) II. Ep. falloit extirper. (2)

ad Cæsar.

Nous n'avons aujourd'hui que deux ouvrages de Salluste dans l'état où il les a publiés: 1. La Conjuration de Catilina, et 2. La Guerre de Jugurthe; deux morceaux dit-il lui-même des plus curieux, et des plus intéressans de toute l'histoire Romaine.

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