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quieu. Considérat, sur les Causes

de la Grandeur et

la Déca

dence des

C. JULII CASARIS Opera quæ extant, ex Recensione Jos. Scaligeri. Ludg. Batac. Ex Officina Elzeiv. 1635. 12°

J'ai eu sous la main et je l'ai consulté dans quelques endroits,

C. JULII CÆSARIS Opera quæ extant, cum selectis
cariorum Commentariis, quorum plerique novi,
Opera et Studio Arnoldi Montani. Amstelod.
Ex Officina Elzeiv. 1670. 8°.

pour

que

d'autre pas

preuve

"Ox parle beaucoup de la fortune de César; mais cet homme extraordinaire avoit tant de grandes qualités sans pas un défaut, quoiqu'il eut bien des vices, qu'il eût été bien difficile, que quelque armée qu'il eût commandé il n'eût été vainqueur, et qu'en quelque république qu'il fût né qu'il ne l'eût (1)Montes- gouverné."(1) En effet on ne peut que souscrire au jugement de M. de Montesquieu. Ses talens la politique ne demandent de dire que, né sujet, ses intrigues le firent souverain. Du côté de la guerre il est reconnu de 125. La tous comme le plus grand général que nous connoissons. Malgré sa courte vie,(2) et la multitude (2) mon- de ses occupations, il ne se distingua guères moins du côté des lettres. Sa réputation dans ce genre étoit assez bien établie dans un siècle aussi éclairé que l'étoit celui de Cicéron, puisque Quintilien (5) Quintil. ne craint point de dire.(3) que la force de son génie ne se montroit pas avec moins d'éclat par ses écrits que par ses victoires. Non seulement il s'étoit beaucoup appliqué à l'éloquence, qui lui étoit absolu

Romains, p.

sanne.

1750.

rut agé de 56 ans.

1. 10.

ment

ouvrages.

es

ment nécessaire dans une république comme celle de Rome, mais il y eut peu de sciences, qu'il ne posséda:-il étoit à la fois, historien, poëte, théologien, grammairien, astronome; et les écrits qu'il laissa sur tous ces sujets sont cités avec éloge par tous les anciens qui ont eu occasion d'en parler.(1) fragmens à De tant d'ouvrages le seul qui reste ce sont les la fin de ses Mémoires qu'il écrivit de ses guerres. avec les Gaulois, et des guerres civiles. Les premiers sont de sept livres, les autres n'en contiennent que trois. Un de ses amis (on ignore si c'étoit Hirtius ou Oppius) y a ajouté un huitième livre des guerres Gauloises, et a fait en entier celles d'Alexandrie, et d'Afrique: car il ne faut point lui attribuer (à Hirtius), un livre ou plutôt un journal qui marque, selon l'ordre des jours, les événemens d'une partie de cette guerre que César soutint en Espagne contre les fils de Pompée. Les barbarismes qu'on y trouve à tout moment en sont les moindres défauts. Il y a une quantité d'endroits qu'on ne peut absolument point entendre. Par bonheur on voit qu'on n'y perd pas grande chose. Voici un échantillon de cette belle histoire. Après un long siège Cordoue est prise par César.(2) Vous lisez (2) Comencore quelques pages, et vous êtes tout surpris(3) Bell. Hisp. de voir César venir l'attaquer tout de nouveau, (3) Idem, sans qu'on ait dit un mot de sa révolte. Quelques p. 856. critiques attribuent cet ouvrage à un centurion de l'armée de César qui notoit grossièrement jour par jour ce qui s'étoit passé. J'avoue que j'ai de la peine à comprendre que cette pièce soit du tems de la belle latinité; toutefois si elle l'est, elle peut confirmer

ment, de

p. 841.

confirmer une vérité que nous ne savions déjà que trop; que le même siècle peut produire des de Thous et des Parivals. Pour ceux qui sont de César lui-même, ils ont toujours été regardé comme des modèles en fait de mémoires. Les plus grandes choses contées avec la dernière simplicité, quoiqu'en langage très elegant,-ce sont là les commentaires de César. On y admire surtout une grande modestie; car on peut remarquer, fort à l'honneur de César, que pendant que Hirtius l'encense en plus (1) Com- d'un endroit,(1) le héros lui-même ne se loue que Bell. Gallic. par le récit de ses actions. Quelques personnes 401, et alia pourtant croyent que l'amour-propre l'a quelque

ment. de

1. viii. p.

loca

fois emporté sur la sincérité de l'historien, comme par exemple de sa guerre avec les Usipetes et les Tencteri, son expédition en Angleterre, et le commencement de la guerre civile. Malheureux sort de l'histoire! les spectateurs sont trop peu instruits, et les acteurs trop intéressés, pour que nous puissions compter entièrement sur les récits des uns ou des autres! Quoiqu'une des plus grandes beautés de César soit la clarté il ne laisse pas d'avoir bien des endroits obscurs pour les lecteurs qui ne sont pas guerriers. Je voudrois que M. le Chevalier de Folard nous eût donné un commentaire militaire sur cet auteur qui en a bien plus besoin que Polybe. S'il n'y avoit que César qui fut digne de nous donner sa propre histoire, il n'y avoit guères que M. de Folard qui eût dû commenter César. Il y a, outre cela, beaucoup d'autres passages qui ont bien donné de la torture aux critiques qui finissent pour l'ordinaire après dix rai

sonnemens,

well. Annal.

ad calcem

man.

(2) Longin.

Traité du

c. iii. Trad.

sonnemens, et vingt conjectures, par avouer qu'ils n'y entendent rien. N'auroient-ils pas pu nous le dire au commencement? Ces sortes de passages se trouvent néanmoins en bien plus grand nombre dans les Guerres Civiles que dans celles des Gaules; apparemment parceque César avoit eu plus de tems pour revoir et pour corriger celles-ci. Toutefois si nous considérons que ces mémoires ne pouvoient guères être le fruit que de quelques soirées dans ses quartiers d'hiver nous trouverons (1) Dodplutôt étonnant qu'il n'y en a pas davantage. En Velleian. effet ce qui fait un des plus grands mérites de l'écri- s. 3. p. 662. vain de ces Mémoires c'est cette même promptitude. Velle Tite Live fut vingt ans à écrire son histoire. (1) Isocrate en mit dix pour faire son panégyrique, (2) Sublime. mais César ne mettoit pas plus de tems à écrire de Boileau. ses victoires qu'à les remporter, et c'est tout dire tom. iii. de par rapport à César. Aussi Hirtius remarque-t-il ges. p. 31. fort bien, Cæteri enim quam bene et emendate, Dresde. nos etiam quam facile et celeriter eos confecerit, (3) Comm. scimus.(3) J'ai dit que cette promptitude faisoit un grand l.viii. p.369. mérite de l'écrivain de ces Mémoires, et non des Mémoires mêmes, et je me suis servi de cette expression à dessein. Je distingue très fort d'entre le mérite d'un écrivain et celui de son livre. Le mérite de celui-ci consiste à m'apprendre des choses que je ne savois pas, ou à m'en dire de celles que je savois déjà d'une façon juste et élégante. Dans cet examen il faut faire abstraction de l'auteur pour ne faire attention qu'à ce que je viens de dire. Tel livre qui étoit de peu d'utilité autrefois, peut être aujourd'hui d'un grand prix

à cause

ses Ouvra

Edit. de

1746.

de Bell. Galliæ.

à cause que tous les autres sur le même sujet sont perdus. Des plagiats peuvent bien faire le mérite d'un livre, quoique jamais de son auteur. Car son mérite doit être apprécié d'une toute autre façon. Comme c'est le génie de quoi il s'agit, pour pouvoir décider là-dessus, il faudroit examiner tous les secours qu'il peut avoir eu, de son siècle, de son pays, de son éducation, de ses devanciers, et de mille circonstances. Souvent un rien, un mot lâché par par quelqu'un qui n'en sentoit point toute l'importance, une lecture, met quelquefois sur les voies des plus grandes découvertes. Newton conçut le système de l'attraction en voyant tomber des pommes dans son verger. Il faudroit encore combiner tous les préjugés qu'il a eu à combattre, le tems qu'il a mis à son ouvrage, les distractions qu'il a eu, &c. de façon que si nous pouvions découvrir tous ces accessoires nous trouverions souvent que tel autre, dont nous méprisons avec raison les ouvrages, avoit un génie bien supérieur à tel autre que nous lisons avec admiration. Mauvaise réflexion pour l'amour-propre des auteurs! le prix de ce dont nous pouvons juger ne leur appartient quelquefois pas, et le seul mérite qui soit réellement à eux il est presque impossible que nous puissions l'apprécier avec certitude! Mais revenons à nos chèvres.

Pour suivre ce que je disois toute à l'heure de cette distinction, on peut remarquer un autre mérite de ces Mémoires, indépendamment de celui de son auteur; c'est d'être les premières relations que nous ayons tant soit peu détaillées de notre continent; j'entends par là l'Angleterre, la France,

la

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