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rin. de Die

Natali. c.

21.

(2) Plin.

1. ii. c. 67,

Cornel.
Nepot.

731.

(3) Plin.

ubi supra.

Cornel.

732.

veut savoir

qui étoit ce

d'où il conclut pour l'existence de son continent derrière la mer Indienne. Mais quoique ce passage paroisse plausible au premier abord il se réduit presqu'à rien. 1. Polybe ne nous le dit point de la manière que M. Huet suppose. Il ne le (1) Censo- donne point comme sa propre opinion, ni comme celle des gens de lettres de son tems; il raconte seulement, à propos de l'ignorance de ses contemHist. Natur. porains sur la géographie, qu'on ignoroit presque tout ce qui étoit au septentrion de Narbonne, et Fragm. p. qu'on ne savoit pas bien si l'Asie et l'Afrique étoient contigues, ou si elles étoient séparées par la mer, tout comme. Varron a traité de fabuleux toute Nepot. p. l'histoire Grecque avant les Olympiades,(1) sans que ni l'un ni l'autre ayent voulu traiter de faux tout ce qu'on rapportoit et qui étoit antérieur à leurs époques ou au-delà de leurs bornes. 2. Polybe, quand même il diroit tout ce qu'on lui fait dire, n'affirme rien du tout de l'origine du Nil, article Cicero. non moins essentiel que la jonction des deux conCalio.c. 24. tinens. 3. Depuis le tems de Polybe à celui de et Epist. ad Virgile on avoit acquis de nouvelles lumières sur cette matière. Eudoxe, fuyant Ptolémée Lathyrus, étoit ami de avoit fait le tour de l'Afrique.(2) Des Indiens Metellus avoient été jettés par les tempêtes sur les côtes que de Ne d'Allemagne.(3) Le Roi des Suèves les donna au proconsul Metellus Celer.(4) Strabon, à la ve rité,(5) révoque en doute le voyage d'Eudoxus, mais lorsque Virgile écrivit il passoit pour sûrement vrai, et Strabon lui-même, quoiqu'il rejette cette preuve, regardoit bien l'Afrique comme une péni(6) Idem, sule.(6)

Metellus,

V. Life of
Cicero by

Middleton,
tom. i. p.
234.

Orat. pro

Fam. I. v.

Ep. 2.

Cicéron

pos.

V.

Seuton

in Julio, c.
55.

Voss. de
Histor.
Latin, I. i.
C. 24.
(5) Strab.

1. p. 67.

1. xv. p.

567.

IIment. Alexandre

IIment. Alexandre s'imagina, sur quelques ressemblances qu'il trouva de l'Inde au Nil, que c'étoit une seule et même rivière. J'en conviens, et j'avoue même que, comme "regis ad exemplum totus componitur orbis," ce pouvoit bien être l'opinion favorite de la cour pendant quelque tems; mais par la même raison comme il découvrit son erreur bientôt après,(1) elle devoit avoir perdu tout (1) Arrian. son crédit, d'autant plus que l'intervalle n'étoit pas Alexand. 1. assez grand pour qu'elle eût pu prendre racine dans les esprits. Après une telle expérience on devoit même être devenu plus réservé à admettre les relations et les conjectures qui joignoient les deux continens, et qui trouvoient le Nil dans quelque rivière des Indes.

Expedit.

vi. p. 236.

IIIment. Josephe (dit-on) place la source du Nil, qu'il appelle Geon, à l'orient. Cela est vrai dans un certain sens. Mais en même tems il est facile de voir qu'il parloit de ce qu'étoit ce fleuve du tems qu'il arrosoit le Paradis terrestre, et non de ce qu'il étoit de son tems, étant apparemment dans l'idée de ceux qui croyent que la chute d'Adam et ensuite le déluge avoient apporté un grand changement à la terre primitive. Je ne demande d'autres preuves de ce que j'avance que les paroles mêmes de Josephe. Il dit que le jardin d'Eden étoit arrosé par un fleuve qui environnoit toute la terre, et qui se partageoit dans quatre branches, le “ Αρδεται Ganges, l'Euphrate, le Tigris, et le Nil. δε ετος ο κηπος υπο ενος ποταμε πασαν εν κυκλῳ την γην περιρρέοντος, ος εις τεθαρα μέρη χίζεται. (2) Il faut être (2) Joseph. soi-même de la plus crasse ignorance pour ignorer i.i. c. 2.

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que

Antiq. Jud.

Eneid. i. v. 755. et alios. (2) Strab.

que tout ceci n'est point vrai de l'état présent des choses, et imaginer que Josephe l'a été pour supposer qu'il l'ait cru tel.

IV ment. La fable de Memnon, fils de Tithone et d'Aurore, est toute fondée sur la supposition que l'Ethiopie étoit en orient. Voilà (je m'imagine) (1) Virgil. pourquoi. Il étoit supposé fils de l'Aurore, c'est à dire qu'il étoit né en orient; (1) mais d'un autre côté on le supposoit Æthiopien ou au moins Haut Ægyptien; on trouvoit de ses monumens dans la Thébaïde, (2) comment arranger tout cela sans le système de M. Huet? très facilement. Il y avoit développée ici deux traditions différentes qu'il ne faut point thologie de songer à concilier ensemble, d'autant plus que, suinier,tom. iii. vant toutes les apparences, il étoit question de deux

1. xvii. p. (5) On peut voir

cette ma

tière assez

dans la my

l'Abbé Ba

p. 496.

(4) Strab.

1. xvii. P. 561.

nal. ii. c. 61. (5) Marsham, Ca

nicus.

hommes très différens. (3) Il y avoit un roi Ægyptien nommé Memnon, ou plutôt Amenophis, autrement dit Ismandas ou Osymandas. (4) Les savans se sont donné bien des peines pour fixer non Chro- l'époque de son règne. (5) Il y avoit encore le fils de Tithone, son père alla en Perse fort à l'oriPerizonzius, ent de Troye. Le roi d'Assyrie lui donna le gouvernement de Suse, et lors du siège de Trove il Sicul. 1. i. envoya Memnon avec une armée au secours de son parent Priam. (6) Il y vint, mais fut tué d'abord Achille. (7)

p. 424, &c.

Reineccius,

&c.

(6) Diod.

P. 106.

Traduct.

Rhodoman. (7) La Mythologie de l'Abbé Banier.

tom in. p. 500.

par

Vment. Je viens à présent à la preuve qu'on tire de quelques lignes de Lucain et que j'avoue être très plausible. Le poëte y fait connoître la source du Nil; voici ce qu'il en dit:

Tua flumina prodam

Quà Deus undarum regnator, Nile, tuarum

Te

Te mibi nosse dedit; mundi nam surgit ab axe,
Ausus in ardentem ripas attollere Cancrum :
In Borean is rectus aquis, mediumque Booten,
Cursus in occasum flexu torquetur et ortum.
Nunc Arabum populis, Lybicis nunc æquus arenis,
Teque vident primi, quærunt tamen hi quoque Seres
Æthiopumque feris alieno gurgite campos. (1)

le

(1) Lucan.
Pharsal.
1. x. v. 285.

Antiq.

Il paroît que le poëte dit expressément que Nil commence au-delà du pays des Seres. Or tout le monde sait que les Seres étoient les Chinois septen- (2) Cellar. trionaux. (2). La conséquence est facile à tirer. Notit. Orb. Il faut avouer de bonne foi que Lucain a fait ici tom. ii. 543. une bévue; à la vérité je crois que M. Huet se trompe sur le genre de la bévue, quoique ce soit de ce genre que dépend la force ou la foiblesse de son argument. Je crois que Lucain se trompe non sur la source du Nil, mais sur la situation des Seres, (ce qui ne me fait rien,) qu'il place ceux-ci en Afrique et non celle-là en Asie. Ma thèse est aisée à prouver par le reste de ce même passage. 1. Le Nil (suivant Lucain) s'élève sous le tropique de Cancer. La seule inspection de la carte peut faire voir que cela est très vrai de l'Ethiopie, mais qu'il ne sauroit point l'être d'une région au-delà du pays des Seres. 2. Lucain dit que, quoiqu'il se courbe quelquefois un peu à droite et à gauche, cependant sa course est toujours constamment au Nord, In Borean is rectus aquis. Je ne suis point obligé de rendre raison de cette méprise de Lucain dès qu'elle n'affecte plus mon sentiment; cependant je crois qu'il ne seroit pas difficile si non de le justifier au moins de l'excuser. On pourroit

Hist. Natur.

1. vi. c. 17.

dire que comme les anciens appelloient les Seres (1) Plin. primi hominum, (1) Lucain vouloit seulement faire connoître par là que le Nil venoit des extré mités du monde sans avoir en vue la situation particulière des Seres Asiatiques. Ou bien on pourroit conjecturer, non sans vraisemblance, que comme les Indiens donnèrent leur nom à l'Æthiopie pour se rappeller toujours le souvenir de leur pays, de même ils s'étoient fait un Hydaspe et des Seres Cette pratique, fondée sur la nature, étoit fort commune aux anciens. (2)

(2) Virgil. Æneid. ii. ▼. 349.

Je crois avoir assez fait voir que ce vaste amas d'érudition que M. Huet nous présente ne n'éclaircit point la question. Mais j'aurois pu m'épargner cette peine ; j'avois une voie plus courte, c'étoit de prouver que le système du savant Prélat, quand même il seroit vrai, ne lève point les difficultés. Accordons-lui pour un moment que le Nil coule dans les Indes, par où y passe-t-il? ce n'est sûrement pas en deça de l'Indus, puisque les anciens depuis Alexandre connoissoient toute la mer jusqu'à l'embouchure de ce fleuve. Par la même raison ce ne pouvoit pas être non plus en-deça du Ganges. Il faut que les anciens ayent cru que la jonction des deux continens se faisoit à la Chine ou aux extrémités des Indes. Mais depuis les frontières de la Perse jusqu'à cette contrée il y a encore plus loin que depuis cette même Perse jusqu'à l'Egypte: et cette distance devient encore bien plus grande si, avec M. Huet, vous entendez (3) Recueil par la Perse, la Persis proprement dite. (3) Va

de Dissert.

toin. ii. p. 61.

loit

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