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loit-il la peine de faire faire tant de courses au Nil pour le laisser en plus piteux état qu'auparavant?

Mais n'y a-t-il donc aucun moyen d'expliquer ce passage? ou faut-il se condamner pour jamais à l'ignorance? J'en ai un, que je proposerai, non avec la présomption du Père Catrou, mais avec la timidité d'un critique qui sait quels obstacles les ténèbres de l'antiquité, le défaut des monumens, et surtout sa propre insuffisance, ne peuvent qu'apporter dans la recherche de la vérité.

Le mot urget signifie bien presse, avoisine, mais il veut dire aussi incommode, comme les significations figurées urgeri fame et tant d'autres montrent suffisamment. Je pose aussi en fait que le quàque indique une région distinguée de celle où étoit située Canope mais comprise dans l'Egypte, dont le P. Catrou a bien fait voir qu'il est uniquement question dans ce passage. (1) Si donc on (1) Virgile peut trouver une contrée de l'Egypte qui étoit tom.ii. particulièrement sujette aux incursions des Perses nous pouvons espérer d'avoir saisi le sens de Virgile.

La partie orientale de l'Egypte, le long de la branche Bubastique du Nil, où étoit situé Pelusium, la clef du pays, étoit toujours la plus exposée aux incursions de tous les peuples qui étoient puissans en orient. Comme les déserts de l'Arabie n'étoient proprement à personne, vu le genre de vie peu stable de leurs habitans, ils étoient un excellent canal pour toutes les nations guerrières de harceler l'Egypte. Les Assyriens, les Syriens, les

de Catron.

p. 489.

(1) Joseph.

contra Apion. I. i. p. 1059.

66

Juifs, les Iduméens, les Chaldéens, les Perses en profitèrent tour à tour. Les rois pasteurs, dès qu'ils étoient maîtres de l'Egypte, sentirent cet inconvénient de sa situation, et laissant des garnisons dans les lieux convenables, ils firent fortifier surtout la partie orientale, prévoyant qu'il prendroit en envie aux Assyriens de l'attaquer de ce côté-là : (1) Φρέραν εν τοις επι τηδειατατοίς καταλείπων τόποις, μαλιτα δε καιτα προς την Ανατολην ησφαλίσατο, προορώμενος αθα ριων ποτε μείζον ιχύοντων εσομένην επιθυμίαν της αυτής βα σιλειας Εφοδον.” Quelques siècles après Sesostris ft tirer un canal et bâtir un mur pour défendre (2) Diod. l'Egypte des Arabes et des Syriens. (2) En un mot cette partie a toujours été tellement envi sagée comme l'endroit foible que c'étoit la désigner suffisamment de dire, Quàque pharetratæ vicinia Persidis urget. Restent seulement à prouver deux choses: Que les écrivains du siècle d'Auguste appelloient les Parthes, alors maîtres de l'orient, du nom de Perses, et que ces mêmes Perses faisoient quelquefois des incursions jusqu'au Nil et en Ægypte.

Sicul. I. i.

p. 51.

Od. I. i. Od.

22. v. 15. l.

I. Le premier point saute aux yeux à quiconque a quelque lecture des auteurs de ce beau siècle. (3) Horat. Tous les passages d'Horace, (3) où il parle des 2. i. Od. v. Perses comme d'un ennemi formidable à l'empire qu'il les compte avec les Bretons, &c. ne peuvent s'entendre que des Parthes, dont l'empire avoit pris la place de celui des Perses éteint depuis Alexandre. Les véritables Persans du tems d'Auguste, bien loin d'être conquérans, étoient esclaves. Ré

iv. Od. 15.

. 43.

trécis

(1) Strab.

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I. xv. p.501.

Césars de

duits par M.

trécis dans leurs anciennes limites ils avoient bien conservé une espèce de roi, mais ce roi n'étoit au fonds qu'un satrape tributaire et sujet du grand roi des Parthes. (1) Cette méprise étoit facile à faire; les mœurs, le gouvernement, la religion des deux peuples avoient beaucoup de rapport, et un empereur Romain, qui avoit eu des avantages sur les vainqueurs de Crassus, étoit charmé, qu'on les appellat Perses, pour pouvoir lui-même être comparé à Alexandre que plusieurs empereurs admiroient et copioient particulièrement. (2) Ce n'est (2) Les donc faire aucune violence aux paroles de Virgile, Julien. trade les entendre des Parthes. L'épithète phare- de Spantrata nous y conduit naturellement. Personne heim. p. n'ignore l'habileté des Parthes à se servir de l'arc. 404. SueII. Mais faisoient-ils quelquefois des incursions c. 7. Idem, jusqu'en Egypte? Souvent après la mort de Crassus, c. 18. vingt-cinq ans avant Virgile, ils passèrent l'Euphrate, ravagèrent toute la Syrie, (3) mirent le siège devant (3) V. le Antioche, et n'épargnèrent pas vraisemblablement des Epitres les frontières de l'Egypte qui étoient sans défence, ad Famili et qui se remettoit à peine de ses guerres civiles. 1. xlii. c. (4) Une douzaine d'années après, le roi Orodes (4) V.Pri envoya son fils Pacore * en deça de l'Euphrate avec une grande armée, lui ordonnant de porter la guerre en Syrie et jusqu'aux portes d'Alexandrie. (5) (5) Appian Pacore exécuta ses ordres, conquit la Syrie, et ne Parth.

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126. Rem.

ton. in Jul.

in August.

xv. Livres

de Cicéron

ares, Justin.

deaux à

in Bell.

p. 156. Justin. ubi supra.

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CRITICAL OBSERVATIONS

ON THE

DESIGN

OF THE

SIXTH BOOK OF THE ÆNEID.

TH

HE allegorical interpretation which the Bishop of Gloucester has given of the sixth book of the Eneid, seems to have been very favourably received by the public. Many writers, both at home and abroad, have mentioned it with approbation, or at least with esteem; and I have more than once heard it alleged, in the conversation of scholars, as an ingenious improvement on the plain and obvious sense of Virgil. As such, it is not undeserving of the notice of a candid critic; nor can the inquiry be void of entertainment, whilst Virgil is our constant theme. Whatever may be the fortune of the chace, we are sure it will lead us through pleasant prospects and a fine country.

That I may escape the imputation as well as the danger of misrepresenting his lordship's hypothesis, I shall expose it in his own words. "The purpose of this discourse is to shew that Æneas's adventure to the INFERNAL SHADES, is no other than a figurative description of his INITIATION

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