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venaient les vers suivans:

Ainsi, lorsque Zéphyr chasse les Aquilons,
Tout l'essaim bourdonnant des stériles frelons
Pille le miel, si doux, exprimé par l'abeille
Des sucs délicieux d'une rose vermeille.

Mais, quoi! me dira-t-on, désormais prétends-tu
Donner l'esprit aux sots, aux fripons la vertu?
Pourras-tu, des héros négligeant, etc. etc.

Page 9, vers 16 et suivans.
Au lieu de

Il les réclamerait : c'est tenter l'impossible.
Organe du public, la censure inflexible, etc.

il y avait :

Non je ne tente point les choses impossibles.
Organes du public, d'autres, plus inflexibles,
Exerçant à loisir le pouvoir d'un bon mot,
Puniront Morellet du malheur d'être un sot.
S'il sait l'art d'ennuyer, on sait bâiller en France;
Et sottise sans fiel mérite tolérance.

On ne me verra point, Dom-Quichotte, etc.

Page 10, vers 10 et suivans.

Au lieu de

Mercier combat Newton, Voltaire et le bon sens :

Il sera ridicule; il le veut : j'y consens.

Qu'il nous vante Rétif, etc. etc.

il y avait :

Que Mercier livre encor cent combats renaissans
A Racine, à Voltaire, et surtout au bon sens ;
Qu'il nous vante Rétif, etc. etc.

Page 10, vers 17 et suivans.

Au lieu de :

Que Dumolard nous glace à la même tribune
Où la raison sublime allumait son flambeau ;
Où discutait Barnave, où tonnait Mirabeau; etc.

il y avait :

Qu'au milieu du sénat, qu'à la même tribune
Où la raison sublime allumait son flambeau,
Où discutait Sieyes, où tonnait Mirabeau,
Où de Vergniaux souvent l'éloquence énergique
Vainquit de Dumolard le fatras léthargique,
Plein d'orgueil et de mots, Dumolard aujourd'hui
Distille en longs discours la sottise et l'ennui.
A tous ces beaux esprits il est permis d'écrire;
Et j'attends, etc. etc.

Page 11, vers 11 et suivans.

Au lieu de :

Un sot est toujours vain: en passant dans la rue,
Vous nommez Démosthène; et Lémerer salue;

Etc. etc.

il y avait :

La sotte vanité tient à l'espèce humaine :

Lémerer vous salue au nom de Démosthène;

L'auteur même du Sourd n'est pas exempt d'orgueil ;

De Richer, de Babeuf c'est le commun écueil;

Et Gallais qui n'a pas, mais qui donne la gloire,
Croit que
le sort du monde est dans son écritoire.
Qu'il vante Dumolard si lourdement disert,

Et d'un nouveau Midas fasse un nouveau Colbert;
Sur sa lyre de plomb que Souriguière chante

De Dumont, converti, l'humanité touchante;

Si tel est leur plaisir, aisément j'y souscris.

Mais tous ces grands auteurs, dans leurs petits écrits,
Se livrant aux écarts d'une impure licence,

Ont dépassé la borne où finit la décence.
L'écrivain philosophe, au-dessus des clameurs,
Instruit par la morale, et surtout par ses mœurs;
La balance à la main, le sévère critique

Voit couronner son front du laurier didactique;
Armé de la satire, un auteur médisant

Fait excuser son fiel quand il est bon plaisant;
Souvent même du goût c'est le vengeur utile:
Mais nuire à prix d'argent, sans pudeur et sans style,
Empoisonner le fer qui vous perce le sein,
C'est le talent d'un lâche et l'art d'un assassin.

Les calomniateurs, je le sais bien, Philandre,
Ne manquent pas d'amis ardens à les défendre:
Pour un esprit mal fait leur genre à des appas :
Mentir est le talent de ceux qui n'en ont pas ;
Nuire, etc. etc.

Page 13, vers 3 et suivans.

Au lieu de

Vois le crime, usurpant le nom de liberté,

Rouler dans nos remparts son char ensanglanté;

Vois des pertes sans deuil, des morts sans mausolées;

Les grâces, les vertus, etc. etc.

il y avait :

Vois dans ses premiers jours la république en deuil; .

L'élite des Français descendant au cercueil;

Les impurs échafauds servant de mausolées;

Les grâces, les vertus, etc. etc.

Page 13, vers 10 et suivans:

Au lieu de

A sa trace fumante on peut la reconnaître :
La calomnie esclave, etc. etc.,

jusqu'à

Souillant la liberté, etc. etc.

il y avait :

La trace ensanglantée est facile à connaître :
La calomnie esclave et docile aux tyrans,
Dès qu'ils eurent parlé, déchaîna ces torrens
Qui, du Var à la Meuse étendant leurs ravages,
Ont séché les lauriers croissant sur nos rivages.
Elle ouvrit les prisons, dressa des échafauds,
Et sur le tribunal fit siéger les bourreaux.
C'est elle, tu le sais, qui, dans Athène ingrate,
Exilait Aristide, empoisonnait Socrate;
Qui, dans Rome opprimée, égorgeait Cicéron;
Ouvrait les flancs glacés du maître de Néron ;
Qui livrait dans París aux fureurs populaires
Du sage Lamoignon les vertus séculaires.
Ainsi tombaient Thouret, Barnave, Chapelier,
L'ingénieux Bailly, le savant Lavoisier,
Vergniaux, dont la tribune a gardé la mémoire ;
Custine et Beauharnais, noms chers à la victoire.
Condorcet, dans les bois traînant ses pas errans,
Nous éclairait encor de ses rayons mourans ;
Et des vainqueurs des rois les bourreaux despotiques,
Ambitieux, servis par des sots fanatiques,
Souillant la liberté, etc. etc.

Page 14, vers 15 et 16.

Au lieu de

Empoisonnez de fiel la coupe domestique;

Étouffez les accens de la franchise antique ;

Courez dans tous les cœurs, etc. etc.

il y avait :

Portez au ciel Tartufe, et proscrivez Molière;
Empoisonnez de fiel la coupe hospitalière ;
Courez dans tous les cœurs, etc. etc.

Page 15, vers 11.

Après ces mots :

Des fleuves oonsternés ils ont rougi les flots.

Chénier avait ajouté dans la première édition :

D'un peuple trop crédule adulateurs impies,
De l'État épuisé dévorantes harpies,

Gorgés de sang et d'or, ces tyrans du sénat
Aux juges meurtriers dictaient l'assassinat.
J'ai vu fuir, etc. etc.

Page 15, vers 24 et suivans.
Au lieu de

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Ceux que la France a vus ivres de tyrannie,
Ceux-là même, dans l'ombre armant la calomnie,
Me reprochent le sort d'un frère infortuné,
Qu'avec la calomnie, etc. etc.

avait :

Lorsque je les ai vus ivres de tyrannie,
J'entendrais ces valets, rois par la calomnie,

Me reprocher le sang d'un frère infortuné,
Qu'avec la calomnie, etc. etc.

Page 16, vers 3 et suivans.

Au lieu de

En vain sèment le trouble entre son ombre et moi :

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