Il est grand, le malheur qui cause ma tristesse! Au palais de Selma, dans ses fêtes brillantes, Ainsi les douces voix et les harpes savantes Sitôt que nos concerts pouvaient se faire entendre, La nuit succède aux jours sereins; Je cherche à retenir leurs chants harmonieux: Pourquoi chanter encor? tes beaux jours sont passés; « Bientôt tu dormiras sous le monument sombre; « Et nul Barde, dans l'avenir, « Ne viendra consoler ton ombre << En célébrant ton souvenir. >> Hâtez-vous, lentes destinées! Si désormais la vie est amère pour moi, Dévore un Barde éteint par le froid des années. Les enfans des concerts, au tombeau descendus, Les accens des héros ne sont plus entendus : Des pins majestueux n'agitent plus la tête, AU SOLEIL. FRAGMENT DU POÈME DE CARTHON. O toi, qui luis sur nous, et roules dans les cieux, Rond comme le pavois que portaient nos aïeux! Tes feux consolateurs n'enchantent plus ma vue, CLONAL ET CRIMORA. QUEL CRIMORA. UEL est celui que mon œil vient de voir? Quand les derniers rayons colorent les campagnes? Moins terrible est la voix des vents; La harpe de Caril est moins mélodieuse. Son glaive brille au loin; mais la tristesse sombre La guerre a-t-elle éteint la race de Fingal? CLONAL. Non sa race est encor vivante; J'ai vu du mont voisin descendre ses guerriers; Du sommet des vertes collines |