O pater, o hominum divûmque æterna potestas, Namque aliud quid sit quod jam implorare queamus? Cernis ut insultent Rutuli, Turnusque feratur Per medios insignis equis, tumidusque secundo Marte ruat: non clausa tegunt jam moenia Teucros; Quin intra portas atque ipsis proelia miscent Aggeribus murorum; et inundant sanguine fossa. Æneas ignarus abest. Numquamne levari Obsidione sines? muris iterum imminet hostis Nascentis Troja; nec non exercitus alter, Atque iterum in Teucros Ætolis surgit ab Arpis Tydides. Equidem, credo, mea vulnera restant; Et tua progenies mortalia demoror arma. Si sine pace tuâ atque invito numine Troës Italiam petiere; luant peccata ; neque illos » Alors vous combattrez; alors chacun de vous << Roi du monde et des dieux! car enfin aujourd'hui »De quel autre que vous puis-je implorer l'appui? » Vous voyez nos malheurs, jusqu'à quelle licence » Du superbe Turnus s'emporte l'insolence. » C'est peu que ses coursiers, dans les champs des combats, » Écrasent les Troyens renversés sous ses pas; » Les portes de leurs murs, les remparts de leur ville, » Sont contre sa fureur un refuge inutile; » Dans leurs fossés sanglans les morts sont entassés. » Énée absent l'ignore. Eh! n'est-ce point assez » Qu'Ilion une fois ait péri par la flamme? » Faut-il trouver partout les malheurs de Pergame? » A d'éternels assauts est-il donc condamné? » Que dis-je? Soulevant les habitans d'Arpos, Juveris auxilio: sin tot responsa secuti, Quæ Superi Manesque dabant; cur nunc tua quisquar Et quamcumque viam dederit fortuna sequatur: Exigat hîc ævum: magnâ ditione jubeto Carthago premat Ausoniam ; nihil urbibus inde » Il faut m'attendre encore à ses coups sacrilèges; » Ah! si malgré vos lois, si malgré les destins » Otez-leur votre appui, retirez vos miracles; » Mais si, fendant les flots sur la foi des oracles, » Ils n'ont fait qu'obéir, en traversant les mers, » Aux puissances des cieux, à celles des enfers, » Qui donc peut vous soumettre à son vou téméraire, » Et créer des destins au gré de sa colère? » Rappellerai-je ici les élémens armés, » Leurs malheureux vaisseaux par les feux consumés, Éole » et ses fureurs, Iris et ses messages? » C'étoit trop peu des feux, des flots et des orages; » L'enfer restoit encore; et voilà qu'Alecton, » S'élançant en courroux des gouffres de Pluton, » De ses fatales mains sème en tous lieux la guerre! »Je ne vous parle plus du sceptre de la terre; » Nous l'espérions jadis dans les jours du bonheur; » Un tel orgueil, hélas! ne sied plus au malheur: » La victoire dépend de votre main puissante. » Mais, par les saints débris de Troie encor fumante, » Puisqu'une haine injuste, insultant ces débris, » Leur ferme l'univers, que l'enfant de mon fils, » Aux rigueurs du Destin s'il faut livrer son père, » D'un héros malheureux console au moins la mère ! Obstabit Tyriis. Quid pestem evadere belli Da, pater, |