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de Neufchâtel, et qui se trouvoit composée de cinq communautés populaires et de trois villes des plus considérables de l'Helvétie. Celle de Berne étoit déjà la plus puissante des trois; mais cette puissance bornée et mal-assurée n'annonçoit qu'assez foiblement sa grandeur future. Elle ne consistoit alors que dans une bourgeoisie aguerrie plutôt que nombreuse, dans la possession des deux petites villes d'Arberg et de Lauppen, et dans les services auxquels les paysans de Hasli et du Bas Sibental, avec leur Seigneur le Baron de Weissembourg, s'étoient obligés envers eux. Mais elle avoit droit de tout espérer de la sagesse de ses magistrats et de l'esprit de son peuple. L'amour de la patrie régnoit au fond de tous les cœurs, et, par une illusion qui fait la vertu des républiques, le citoyen confondoit ses intérêts avec la gloire et le bien de l'état. Berne apporta dans les conseils des Suisses une politique plus ferme, plus réfléchie et plus éclairée; mais elle y apporta en même tems ses desseins intéressés, le goût des conquêtes, et une ambition moins soumise aux loix de la justice qu'à celles de la prudence.

On the passage relating to William Tell, Mr. Gibbon in the original manuscript marked an intention of introducing a Note respecting a Publication by M. Téophile Emanuel de Haller, eldest son of M. Albert de Haller, which however he omitted, or neglected to insert. M. de Haller, the son of Téophile Emanuel, has favoured me with the following account: That his father published a speech, which he made as orator of an assembly of young patricians of Berne, called L'Etat Extérieur: an institution well calculated to prepare and bring forward in eloquence those who from their hereditary rank might aspire to the principal offices of state. In the speech, M. de Haller disputed the authenticity of the story of William Tell, more for the purpose of exercising his talent for discussion, than because he doubted the fact, of which so many testimonials and chapels erected at the time on the spot, and other documents, left little doubt. It was usual for the speakers to embrace either side of a question according as they thought they could best distinguish themselves. The Canton of Uri, however, was highly offended, and demanded satisfaction from the Canton of Berne. M. de Haller absented himself from Berne for some time, and afterwards wrote another tract to prove the authenticity of the story; which satisfied the Canton of Uri, and the affair was forgotten. M. de Haller adds, concerning the suggestion that the story of William Tell was taken from the Danish history, that it is very improbable, even if such a circumstance had occurred in a very remote period in Denmark, that it should have been known in Switzerland at the time of Tell, in 1307, when that country had no connexion whatever with distant nations. Mr. Coxe, in his interesting account of Switzerland, supports the story of William Tell,

but

but seems to admit that the circumstance respecting the apple may be doubtful, and that it may have been borrowed from the proabbly fabulous story of Toko, mentioned by Saxo Grammaticus, and said to have happened in 965. But the most intelligent, and those best acquainted with the affairs of Switzerland, and the two late and most enlightened historians of that country, Muller and Planta, seem to be in general satisfied of the authenticity of the story of the man who has been for ages universally considered throughout the cantons as their great deliverer from Austrian tyranny. Mr. Planta observes that the popular tale of the apple, which Tell was ordered to shoot at on the head of his infant son, is wholly omitted by Muller.

The story of Toko, as related by Saxo Grammaticus, is not exactly the same as that of William Tell; and the opinion of M. de Haller seems well founded, that at that early period, the Swiss had not the slightest intercourse with, nor probably any knowledge of, the most northern nations of Europe; and as it was before the invention of printing, such communication of Danish history was still more improbable.

S.

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DOUTES HISTORIQUES SUR LA VIE ET LE RÈGNE DU ROI RICHARD III. PAR M. HORACE WALPOLE.*

M. WALPOLE est fils cadet du célèbre ministre de ce nom. Sa naissance et ses talens lui ouvroient la route des premiers emplois; mais il a préféré, aux vaines poursuites de l'ambition, les plaisirs plus sûrs et plus doux de la société et des lettres. Ses ouvrages d'imagination sont marqués par le goût, la légèreté, et par le ton d'un homme de condition qui semble badiner avec les muses. Mais il s'est distingué par deux ouvrages plus considérables, et d'un genre nouveau qu'il a créé lui-même. Avant lui l'histoire littéraire, abandonnée aux manœuvres de la littérature, n'avoit présenté que des nomenclatures sèches, ou des recherches minutieuses et puériles. La noblesse savante de M. Walpole a amusé les gens du monde, et a mérité l'attention des philosophes. Des traits intéressans mais ignorés, des vues fines et nouvelles sont embellies par le plus séduisant coloris. Les grands noms de Bacon, de Clarendon, et de Shaftesbury, y sont dignement célèbres, et une foule d'écrivains oubliés dès longtems, reçoit des mains de son historien une immortalité qu'elle se promettoit vainement de ses propres travaux. A cet ouvrage M. Walpole en a fait succéder un second, c'est l'histoire des artistes des Anglois, sujet très ingrat pour tout autre que pour lui. L'Angleterre, qui adopte Holbein et Vandyck, n'a jamais eu une école de peinture, et les efforts qu'elle fait encore annoncent ses vœux plutôt que ses succès. Un antiquaire laborieux (M. Vertue) avoit employé un travail de trente ans à l'histoire des arts de son pays, et ses recueils, dont M. Walpole fit l'acquisition, lui inspirèrent l'idée de les mettre en œuvre : c'est l'aimable Fontenelle qui devient l'interprète du savant Vandale. Aux éloges qui conviennent également aux deux ouvrages de notre auteur, il faut ajouter pour celui-ci l'amour et la connoissance des beaux arts qu'il a toujours aimés et protégés. Avec tant de mérite, il est permis d'avoir quelques défauts, et ce sont précisément les défauts d'un homme d'esprit que les Anglois ont réproché à M. Walpole, des pensées trop recherchées, un style coupé et épigrammatique, des antithèses un peu trop fréquentes.

* This was written by Mr. Gibbon, in the year 1768, for the Mémoires Britanniques, a periodical work.

Ces

Ces critiques peuvent avoir quelquefois raison. L'imagination d'Ovide l'a trahi assez souvent. Le pinceau du Guide n'est pas toujours correct; mais l'homme de goût, frappé des graces vives et touchantes qui brillent dans leurs productions, oublie sans peine leurs défauts menus.

Pour donner à nos lecteurs une idée juste de la manière de cet agréable écrivain, nous lui communiquons en entier la préface de son ouvrage. Elle renferme d'ailleurs des réflexions ingénieuses, sur l'histoire en général, réflexions plus intéressantes pour les étrangers, que les discussions particulières sur l'histoire d'Angleterre.*

M. Walpole s'est proposé un dessein digne d'un antiquaire curieux et d'un ami de la justice. Il veut justifier Richard III. Roi d'Angleterre, des accusations affreuses, dont la postérité a chargé sa mémoire. Des historiens, selon notre critique, trop crédules ou trop prévenus, lui ont imputé le meurtre de Henri VI. du jeune Prince de Galles, de son propre frère le Duc de Clarence, de ses neveux le Roi Edouard V. et le Duc d'Yorc, et enfin celui de sa femme la Reine Anne. Ils comptent encore parmi les assassinats les exécutions de Hastings, de Rivers, de Vaughan, et de Grey, dans lesquels ce tyran négligea jusqu'aux apparences de la justice. Pour achever ce noir portrait, ils associent en sa personne toutes les difformitiés du corps avec tous les vices de l'âme. Shakspeare a ajouté de nouveaux traits à ce caractère effrayant, et les crimes de Richard, représentés sur nos théâtres depuis un siècle et demi, se sont établis dans tous les esprits avec une autorité que l'histoire seule ne leur auroit donné. Un seul critique (Buck) s'est élevé contre le sentiment général; mais son ton de panégyriste a révolté tous les esprits. M. Walpole défend la même cause avec plus de modération et plus d'habileté.

Il remarque d'abord qu'il n'y a que trois historiens de Richard qui puissent mériter le nom de contemporains; Jean Fabian, l'auteur de la Chronique de Croyland, et le fameux Thomas More. Les deux premiers n'ont que le seul mérite de l'être. C'étoient un moine et un bourgeois, l'un et l'autre ramassoient tous les bruits populaires sans examen et sans choix. Après avoir témoigné un juste mépris pour des autorités aussi minces, M. Walpole essaye de ruiner celle de More. Il veut

For the preface see Mr. Walpole's original work.

nous

nous faire regarder son histoire du règne d'Edouard V. comme le pendant de son Utopie, comme la première tentative d'un jeune homme qui essayoit ses forces, imitoit les historiens de l'antiquité, dont il s'étoit nourri, et qui s'attachoit à l'élégance bien plus qu'à l'exactitude. Notre critique remarque que l'Archevêque Morton, qui protégea la jeunesse de More, mourut lorsque celui-ci n'avoit que vingt ans, et qu'enfin ce prélat étoit intéressé à noircir le caractère du prince malheureux que ses intrigues avoient perdu.

Ces soupçons sont très ingénieux; peut-être le sont-ils un peu trop. Si l'on rejette le témoignage des auteurs parcequ'ils sont intéressés, et celui des spectateurs parcequ'ils sont peu exacts, toute l'histoire deviendra un problême, ou plutôt un roman. Grafton, Hollinshed, Stowe, &c. ne sont que des copistes, dont chacun a cependant ajouté quelques nouveaux traits à ceux qu'il a trouvés dans l'original.

Nous ne suivrons point M. Walpole dans son examen de la plûpart des crimes de Richard; examen qui montre avec avantage toute la variété de ses connoissances et les ressources de son esprit. Des crimes imputés à Richard, les uns étoient inutiles aux intérêts de son ambition; les autres y étoient même contraires. Il y en a qui sont en contradiction avec les dates les mieux établies. Il résulte enfin de cet examen que nous sommes très peu autorisés à regarder Richard comme le meurtrier de Henri VI. du Prince de Galles, du Duc de Clarence, et de la Reine Anne. L'assassinat de ses jeunes neveux, crime plus atroce en lui même, mieux établi, et suivi des conséquences les plus importantes, mérite de nous arrêter plus longtems. Dans le tableau historique de la conduite de Richard que nous allons tracer, M. Walpole, bien loin de reconnoître l'assassin, veut à peine y appercevoir l'usurpateur.

Edouard IV. Roi d'Angleterre, mourut le 9 Avril, 1483. De ses deux fils, Edouard l'ainé avoit treize ans ; Richard, duc d'Yorc, le cadet, n'en avoit que neuf. Deux partis puissans prétendoient au gouverne ment du jeune roi et du royaume. La Reine Mère avoit joui d'un crédit immense sous le règne d'un époux qui l'avoit tirée de l'obscurité pour la placer sur le trône. Elle avoit profité de sa faveur pour enrichir sa famille; mais ce crédit et ces richesses avoient révolté l'ancienne no blesse, qui envioit à la fois et qui méprisoit ces hommes nouveaux. Elle se réunit auprès de Richard, duc de Glocester. Ce prince rusé et

ambitieux

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