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» Et Camille aux Gaulois vaincus de toutes parts
» Arrachant nos drapeaux, et sauvant nos remparts.
» Puisse l'étranger seul exciter nos alarmes !

» Vois-tu ces deux guerriers couverts des mêmes armes? » Tous deux s'aiment encor dans cet heureux séjour; » Mais que d'affreux combats ils livreront un jour! » Du roc sacré d'Alcide et de la Ligurie » Le beau-père descend enflammé de furie; » Le gendre joint l'Asie à ses nobles Romains: » Malheureux ! désarmez vos parricides mains; » C'est notre sang, hélas! que vous allez répandre. » Et toi, mon fils, tu dois cet exemple à ton gendre ; » Il est beau de le suivre, et grand de le donner: » Fils des dieux, c'est à toi, César, de pardonner! » Celui-ci (sur son front quelle gloire est empreinte !) » A son char triomphant enchaînera Corinthe.

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Digne du sang de Troie et digne de son nom,

» Cet autre détruira les murs d'Agamemnon:

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La fière Argos n'est plus, et Mycènes en flamme

» Acquitte enfin les pleurs des veuves de Pergame;

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Et, de nos fers vainqueurs rejeton odieux,

» Le dernier Éacide a satisfait aux dieux,

Scipiadas, cladem Libye? parvoque potentem Fabricium? vel te sulco, Serrane, serentem? Quò fessum rapitis, Fabii? Tu Maximus ille es, Unus qui nobis cunctando restituis rem.

Excudent alii spirantia molliùs æra,

Credo equidem; vivos ducent de marmore vultus;
Orabunt causas meliùs; cœlique meatus

Describent radio, et surgentia sidera dicent.
Tu regere imperio populos, Remane, memento;
Hæ tibi erunt artes, pacisque imponere morem
Parcere subjectis, et debellare superbos.

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» Satisfait à Pallas, qui sur ses murs en cendre

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Venge enfin ses autels teints du sang de Cassandre. Parois, brave Cossus; parois, brave Caton.

» Des illustres Gracchus qui ne connoît le nom;

» Et ces deux Scipions, ces deux foudres de guerre,

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Qui deux fois de l'Afrique ont désolé la terre ?

» Et toi, Fabricius, fier de ta pauvreté?

» Et Serranus si grand dans sa simplicité,
» Passant de la charrue aux rênes de l'empire?
» Race des Fabius, souffrez que je respire.
» Te voilà, toi que Rome élève au-dessus d'eux,
» Toi qui te refusant des succès hasardeux

» Seul vers nous à pas lents ramènes la victoire !

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D'autres, avec plus d'art (cédons-leur cette gloire)

» Coloreront la toile, ou d'une habile main

» Feront vivre le marbre et respirer l'airain, » De discours plus flatteurs charmeront les oreilles, » Décriront mieux du ciel les

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pompeuses

merveilles:

Toi, Romain, souviens-toi de régir l'univers;

» Donne aux vaincus la paix, aux rebelles des fers; » Fais chérir de tes lois la sagesse profonde:

» Voilà les arts de Rome et des maîtres du monde.

Sic pater Anchises; atque hæc mirantibus addit:
Adspice ut insignis spoliis Marcellus opimis
ngreditur, victorque viros supereminet omnes.
Hic rem Romanam, magno turbante tumultu,
Sistet eques; sternet Panos, Gallumque rebellem;
Tertiaque arma patri suspendet capta Quirino.

Atque hîc Æneas, unà namque ire videbat Egregium formâ juvenem et fulgentibus armis, Sed frons læta parum et dejecto lumina vultu : Quis, pater, ille virum qui sic comitatur euntem? Filius? anne aliquis magnâ de stirpe nepotum? Qui strepitus circà comitum! quantum iustar in ipso est! Sed nox atra caput tristi circumvolat umbrâ. Tum pater Anchises lacrymis ingressus obortis : O nate, ingentem luctum ne quære tuorum; Ostendent terris hunc tantùm fata, neque ultra

D'autres ombres passoient comme il disoit ces mots. Anchise alors reprend : « Regarde ce héros,

» C'est Marcellus: son front paré par la victoire » Domine tout ce peuple orgueilleux de sa gloire; » Seul des malheurs de Rome il soutient tout le poids, » Il arrête Annibal, enchaîne les Gaulois, » Présente à Jupiter de ses mains triomphantes » D'un chef des ennemis les dépouilles sanglantes: >> C'est lui qui le troisième au monarque des dieux » Offrira de ses mains ces dons victorieux. >>

Alors s'offre à leurs yeux un guerrier plein de charmes, Joignant l'éclat des traits à l'éclat de ses armes : Tout respire dans lui la grâce et la vertu;

Mais son regard est triste et son front abattu:

« O mon père! excusez ma vive impatience;

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Auprès de Marcellus quel jeune homme s'avance?

» Mon père, est-ce son fils, ou quelqu'un de son sang? >> Que ce nombreux cortège annonce bien son rang! » Entre ces deux guerriers quel air de ressemblance! » Mais seul, parmi ce bruit, il garde le silence; » La nuit autour de lui jette son crêpe affreux.

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Mon fils, dit le vieillard d'un accent douloureux,

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