Quels sont votre pays, Parlez : votre nom, vos projets? : apportez-vous ou la guerre ou la paix? » Alors, l'olive en main, et monté sur sa poupe, Le héros en ces mots parle au nom de sa troupe : << voyez des Troyens, vous voyez vos amis, » Des barbares Latins comme vous ennemis. Vous » Sans pitié pour les maux où nous fùmes en proie, Que nous venons offrir et chercher un appui. » A ce discours Pallas ne peut plus se contraindre : « Ah! qui que vous soyez, approchez sans rien craindre, » J'en jure par Evandre et par son équité; » Venez jouir des droits de l'hospitalité. Il dit, tend au Troyen une main fraternelle, III. 27 Et vittà comptos voluit prætendere ramos, Non equidem extimui Danaùm quod ductor et Arcas, Sed mea me virtus, et sancta oracula divûm, Dardanus, Iliacæ primus pater urbis et auctor, Qu'unit un double nœud au sang d'Agamemnon, » Je ne me laisse point effrayer par ce nom, » J'oublie en vous les Grecs, et ne vois plus qu'Évandre; » Seul au ton suppliant vous m'aurez vu descendre : » Ma franche loyauté, les oracles des dieux, » Le sang qui nous unit par nos communs ayeux, » Votre grand nom; voilà mes droits, mon espérance; » Voilà quels nœuds sacrés nous enchaînent d'avance. » Dardanus d'llion fut l'heureux fondateur; » Électre fut sa mère : Électre eut pour auteur » Cet Atlas qui des cieux porta la voûte immense. >> Veus, au fils de Maïa vous devez la naissance : Maïa, qui le conçut du souverain des dieux, >> Naquit du même Atlas qui supporte les cieux. » Ainsi de notre race, également divine, » Les rameaux séparés ont la même racine : » Voilà mes droits. Ainsi, bien sûr de votre cœur, » Sans art, sans vains détours, et sans ambassadeur, » C'est moi qui viens à vous, c'est moi qui vous supplie. » L'Ardeen, qui prétend asservir l'Italie, » Pense, vainqueur de moi, l'être de l'univers, » Et régner sur les lieux qu'embrassent les deux mers. Gens eadem, quæ te, crudeli Daunia bello Insequitur : nos si pellant, nihil abfore credunt Jam dudum et totum lustrabat lumine corpus. Anchises. Mihi mens juvenali ardebat amore » Donnez-moi votre foi, je vous offre la mienne. » Vous connoissez, grand roi, la jeunesse troyenne, >> Ce que peuvent leurs bras, ce qu'ose leur valeur, » Et tout ce qu'au courage ajoute le malheur. » Le discours du héros ravit le bon Evandre; Il ne peut se lasser de le voir, de l'entendre, Le parcourt tout entier d'un regard curieux. Enfin, prenant sa main : « Noble fils de nos dieux, Quel plaisir de vous voir et de vous reconnoître! >> Je crois revoir ses traits, je crois ouïr sa voix. » De voir nos monts glacés et mes humbles états. » Je le vis arriver: alors la fleur de l'âge » De son premier duvet ombrageoit mon visage : |