» De vos hautes leçons qu'il connoisse le prix : Vont, sous vos étendards, accompagner mon fils. » Malgré le noble espoir dont ce discours les flatte, On regarde, on se tait : de nouveau les cieux grondent. Quem casum portenta ferant : ego poscor Olympo. Si bellum ingrueret, vulcaniaque arma per auras Heu! quantæ miseris cædes Laurentibus instant! Hæc ubi dicta dedit, solio se tollit ab alto; Post hinc ad naves graditur, sociosque revisit: « Cher Evandre, dit-il, que ce bruit, cette flamme » D'une vaine frayeur n'altère point votre ame; >> J'entends, je reconnois ce grand signal des cieux : » » C'est à moi, c'est à moi que s'adressent les dieux. Vénus, si les Latins me déclarent la Et j'en crois son amour, guerre, doit au bruit du tonnerre Descendre, et m'apporter les armes que Vulcain » Pour défendre son fils fabriqua de sa main. » Malheureux Laurentins, quel péril vous menace! » Combien votre Turnus paîra cher son audace! » Et toi, fleuve toscan, ah! combien dans tes flots >> Tu vas rouler de sang, d'armes et de héros! » Allez, fiers ennemis, déclarez-moi la guerre; » Vos têtes répondront des malheurs de la terre. » A ces mots, prononcés d'un accent solennel, Il se lève, d'Hercule il approche l'autel, S'incline avec respect, sous la cendre réveille Les restes assoupis des flammes de la veille, Présente son hommage à ces humbles foyers, Immole cinq brebis aux dieux hospitaliers. Évandre y joint ses dons; et, marchant vers le temple, La jeunesse troyenue imite leur exemple. Quorum de numero, qui sese in bella sequantur, Fertur aquâ, segnisque secundo defluit amni, Fama volat, parvam subitò vulgata per urbem, Ociùs ire equites Tyrrheni ad limina regis. Vota metu duplicant matres, propiusque periclo It timor, et major martis jam apparet imago. Tum pater Evandrus, dextram complexus euntis, Hæret, inexpletum lacrymans, ac talia fatur O mihi præteritos referat si Jupiter annos! Qualis eram, quum primam aciem Præneste sub ipsâ Le héros vers sa flotte enfin porte ses pas, Mais bientôt, consternant la foule épouvantée, Le presse sur son sein avec de longs sanglots, Et, pour un fils qu'il aime exprimant ses alarmes, De ses yeux paternels verse un torrent de larmes. «Ah! si les dieux, dit-il, me rendoient mon printemps; » Si j'étois ce guerrier qui, dans de meilleurs temps, |