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Quâ tentet ratione aditus, et quæ via clausos

Excutiat Teucros vallo, atque effundat in æquor.
Classem, quæ lateri castrorum adjuncta latebat,
Aggeribus saptam circùm et fluvialibus undis,
Invadit; sociosque incendia poscit ovantes;
Atque manum pinu flagranti fervidus implet.
Tum verò incumbunt : urget præsentia Turni,
Atque omnis facibus pubes accingitur atris.
Diripuere focos; piceum fert fumida lumen
Tæda, et commixtam Vulcanus ad astra favillam.

Quis deus, o musæ, tam sæva incendia Teucris Avertit? tantos ratibus quis depulit ignes? Dicite: prisca fides facto, sed fama perennis.

Tempore quo primùm Phrygia formabat in Idå Eneas classem, et pelagi petere alta parabat, Ipsa deûm fertur genetrix Berecynthia maguum

Croit déjà la tenir, croit déchirer son flanc,

Se repaître de meurtre, et s'abreuver de sang:
A l'aspect irritant de la troupe d'Énée,

Des tours à qui ses chefs fioient sa destinée,
Tel frémissoit Turnus. Comment, par quels moyens
De leur lâche retraite arracher les Troyens?
Leur présence l'aigrit, le dépit l'aiguillonne,
Et son sang
embrasé dans ses veines bouillonne.
La cité par ses murs, le fleuve par ses eaux
De leurs doubles remparts protégeoient leurs vaisseaux :
Il s'élance, il médite un horrible incendie;
Par l'exemple du chef l'armée est enhardie;
Une torche à la main, il donne le signal;
Tous hâtent à l'envi l'embrasement fatal:
Le feu vole, et déjà de la flotte enflammée
S'élève en tourbillons une épaisse fumée.

Qui sauva les vaisseaux de la fureur des feux ?
Muses, racontez-nous ce grand bienfait des dieux.
Parlez:
: ce fait remonte au berceau de l'histoire
Mais le temps d'âge en âge en transmit la mém o

Quand sur le mont Ida, pour des climats nouveaux
Énée et les Troyens préparoient leurs vaisseaux,
Des habitans du ciel créatrice féconde,
Ainsi parla Cybèle au souverain du monde :

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Vocibus his aflata Jovem : Da, nate, petenti,
Quod tua cara parens domito te poscit Olympo.
Pinea silva mihi, multos dilecta per annos,
Lucus in arce fuit summâ, quò sacra ferebant,
Nigranti piceâ trabibusque obscurus acernis:
classis egeret,

Has ego Dardanio juveni, quum

Læta dedi; nunc sollicitam timor anxius urget.
Solve metus, atque hoc precibus sine posse parentem,
Ne cursu quassatæ ullo, neu turbine venti,
Vincantur: prosit nostris in montibus ortas.
Filius huic contrà, torquet qui sidera mundi :
O genetrix, quò fata vocas? aut quid petis istis ?
Morialine manu factæ immortale carinæ

Fas habeant? certusque incerta pericula lustret
Æneas? Cui tanta deo permissa potestas?
Immo, ubi defunctæ finem portusque tenebunt
Ausonios, olim quæcumque evaserit undas,
Dardaniumque ducem Laurentia vexerit arva,
Mortalem eripiam formam, magnique jubebo
Equoris esse deas: qualis Nereïa Doto

« O toi dont le pouvoir dominateur des cieux » Est égal à ton rang, suffit à tous les vœux; » Arbitre tout-puissant, écoute ma prière, » Et sache de son fils ce qu'attend une mère : » Sur le sommet d'Ida dès long-temps révéré, » Un bis sombre étendoit son ombrage sacré; » Un fils de Dardanus, près de fuir sa patrie, » Sollicita de moi cette forêt chérie.

» Je l'accordai. Ces bois à mon cœur toujours chers, » Mon fils, défendez-les et des vents et des mers: » Donnez ce privilège au lieu de leur naissance.

» — Vos vœux, dit Jupiter, surpassent ma puissance :

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Quoi! des vaisseaux formés par la main des mortels,

» Ma mère, comme nous seroient donc éternels!

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Et, volant sans péril sur les plaines profondes,

» Énée auroit le sort du souverain des ondes!

» Une telle faveur ne dépend pas des dieux.

» Il en est une au moins que j'accorde à vos vœux : » Tous ceux de ces vaisseaux qui, vainqueurs des orages, » Auront de l'Ausonie abordé les rivages;

» Tous ceux qui du Scamandre aux champs des Laurentins >> Auront conduit Énée et suivi ses destins, » Je les dépouiflerai de leurs formes mortelles, » Et la mer recevra ces déités nouvelles;

Et Galatea secant spumantem pectore pontum.
Dixerat ; idque ratum Stygii per flumina fratris,
Per pice torrentes atrâque voragine ripas,
Annuit ; et totum nutu tremefecit Olympum.

Ergo aderat promissa dies, et tempora Parca Debita complêrant, quum Turni injuria Matrem Admonuit ratibus sacris depellere tædas. Hic primùm nova lux oculis offulsit, et ingens Visus ab aurora cœlum transcurrere nimbus, Idæique chori; tum vox, horrenda per auras Excidit, et Troum Rutulorumque agmina complet : Ne trepidate meas, Teucri, defendere naves, Neve armate manus; maria ante exurere Turno Quam sacras dabitur pinus. Vos, ite solutæ, Ite, deæ pelagi; genetrix jubet. Et sua quæque Continuò puppes abrumpunt vincula ripis, Delphinùmque modo demersis æquora rostris Ima petunt. Hinc virgineæ (mirabile monstrum), [Quot priùs æratæ steterant ad littora proræ,]

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