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Nec longum in medio tempus, quum clamor ad aures

Pervenit, ac videt Euryalum, quem jam manus omnis, Fraude loci et noctis, subito turbante tumultu,

Oppressum rapit et conantem plurima frustra.

Quid faciat? quâ vi juvenem, quibus audeat armis
Eripere? an sese medios moriturus in enses

Inferat, et pulchram properet per vulnera mortem ?
Ociùs adducto torquens hastile lacerto,
Suspiciens altam lunam, sic voce precatur :
Tu, dea, tu præsens nostro succurre labori,
Astrorum decus, et nemorum Latonia custos.
Si qua tuis umquam pro me pater Hyrtacus aris
Dona tulit ; si qua ipse meis venatibus auxi,
Suspendive tholo, aut sacra ad fastigia fixi;

Hunc sine me turbare globum, et rege tela per auras.

» As-tu quitté mes pas? comment t'ai-je perdu?

» Où faut-il te chercher?.... » Tremblant, pâle, éperdu,
Il part, s'enfonce encor sous ces épaisses voûtes,
De la forêt muette interroge les routes;

Et, suivant avec soin la trace de ses pas,
Appelle son ami qui ne lui répond pas :
Partout la solitude et son morne silence.
Tout à coup il entend l'escadron qui s'avance,
Il entend des chevaux les pas précipités,
Et des cris menaçans jusqu'à lui sont portés.
Il regarde : ô douleur! il voit tout ce qu'il aime
Trainé par des soldats; la nuit, les bois, lui-même,
Et l'excès de son trouble, et l'erreur des chemins,
Malgré ses vains efforts l'ont laissé dans leurs mains.
Malheureux! que tenter? que résoudre ? que faire ?
Ira-t-il, provoquant une mort volontaire,

De ces cruels soldats affronter le courroux,

Leur arracher leur proie, ou tomber sous leurs coups? Soudain d'un javelot armant sa main guerrière, Il invoque des nuits la brillante courrière : « Toi qui pares les cieux, toi qu'adorent les bois, » Si de leurs habitans mon père mille fois » Vint offrir à tes pieds les dépouilles sanglantes,

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Si moi-même souvent, de mes mains triomphantes,

Dixerat ; et toto connixus corpore ferrun Conjicit: hasta volans noctis diverberat umbras, Et venit adversi in tergum Sulmonis, ibique

Frangitur, ac fisso transit præcordia ligno.

Volvitur ille vomens calidum de

pectore flumen Frigidus, et longis singultibus ilia pulsat. Diversi circumspiciunt. Hoc acrior idem

Ecce aliud summâ telum librabat ab aure:

Dum trepidant, iit hasta Tago per tempus utrumque,
Stridens, trajectoque hæsit tepefacta cerebro.
Sævit atrox Volscens, nec teli conspicit usquam
Auctorem, nec quò se ardens immittere possit :
Tu tamen interea calido mihi sanguine pœnas
Persolves amborum, inquit. Simul ense recluso
Ibat in Euryalum. Tum verò exterritus, amens,
Conclamat Nisus; nec se celare tenebris

» Au faîte de son temple, à tes sacrés autels, » J'ajoutai mes tributs aux tributs paternels,

» Diane! entends ma voix : que ma main raffermis Dissipe sous ces coups cette foule ennemie;

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» Viens de mon javelot guider le vol heureux ! »

Il dit : de tout l'effort de son bras vigoureux Le trait part, fend les airs, siffle dans l'ombre obscure, Rencontre, atteint Sulmon d'une large blessure; Sur le trait qui se brise il tombe, et de son flanc La vie en longs sanglots s'échappe avec son sang. On regarde partout, on s'étonne, on se trouble; D'audace et de vigueur l'adroit Nisus redouble, Et du haut de son front, par sa main balancé, Un trait non moins fatal à Tagus est lancé : De l'une à l'autre tempe en traversaut la tête, Dans le cerveau fumant le trait mortel s'arrête Furieux, incertain d'où sont partis ces coups, Volscens ne sait sur qui doit tomber son courroux : «Eh bien, de ces deux morts tu porteras la peine. » Soudain s'abandonnant au courroux qui l'entraîne, Il fond sur Euryale. A cet aspect affreux, Égaré, hors de lui, son ami malheureux Ne peut plus supporter sa pénible contrainte Il se montre, il s'écrie, euhardi par la crainte,

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Me, me; adsum qui feci; in me convertite ferrum,
O Rutuli; mea fraus omnis: nihil iste nec ausus,
Nec potuit ; cœlum hoc et conscia sidera testor :
Tantùm infelicem nimium dilexit amicum.
Talia dicta dabat; sed viribus ensis adactus
Transabiit costas, et candida pectora rumpit.
Volvitur Euryalus leto, pulchrosque per artus
It cruor, inque humeros cervix collapsa recumbit:
Purpureus veluti quum flos succisus aratro
Languescit moriens ; lassove papavera collo
Demisere caput, pluvià quum forte gravantur.
At Nisus ruit in medios, solumque per omnes
Volscentem petit, in solo Volscente moratur.

Quem circum glomerati hostes hinc comminus atque hinc
Proturbant: instat non seciùs, ac rotat ensem

Felmineum; donec Rutuli clamantis in ore

Condidit adverso, et moriens animam abstulit hosti.

Tum super exanimum sese projecit amicum

Confossus, placidaque ibi demum morte quievit.

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