Nec longum in medio tempus, quum clamor ad aures Pervenit, ac videt Euryalum, quem jam manus omnis, Fraude loci et noctis, subito turbante tumultu, Oppressum rapit et conantem plurima frustra. Quid faciat? quâ vi juvenem, quibus audeat armis Inferat, et pulchram properet per vulnera mortem ? Hunc sine me turbare globum, et rege tela per auras. » As-tu quitté mes pas? comment t'ai-je perdu? » Où faut-il te chercher?.... » Tremblant, pâle, éperdu, Et, suivant avec soin la trace de ses pas, De ces cruels soldats affronter le courroux, Leur arracher leur proie, ou tomber sous leurs coups? Soudain d'un javelot armant sa main guerrière, Il invoque des nuits la brillante courrière : « Toi qui pares les cieux, toi qu'adorent les bois, » Si de leurs habitans mon père mille fois » Vint offrir à tes pieds les dépouilles sanglantes, Si moi-même souvent, de mes mains triomphantes, Dixerat ; et toto connixus corpore ferrun Conjicit: hasta volans noctis diverberat umbras, Et venit adversi in tergum Sulmonis, ibique Frangitur, ac fisso transit præcordia ligno. Volvitur ille vomens calidum de pectore flumen Frigidus, et longis singultibus ilia pulsat. Diversi circumspiciunt. Hoc acrior idem Ecce aliud summâ telum librabat ab aure: Dum trepidant, iit hasta Tago per tempus utrumque, » Au faîte de son temple, à tes sacrés autels, » J'ajoutai mes tributs aux tributs paternels, » Diane! entends ma voix : que ma main raffermis Dissipe sous ces coups cette foule ennemie; כג » Viens de mon javelot guider le vol heureux ! » Il dit : de tout l'effort de son bras vigoureux Le trait part, fend les airs, siffle dans l'ombre obscure, Rencontre, atteint Sulmon d'une large blessure; Sur le trait qui se brise il tombe, et de son flanc La vie en longs sanglots s'échappe avec son sang. On regarde partout, on s'étonne, on se trouble; D'audace et de vigueur l'adroit Nisus redouble, Et du haut de son front, par sa main balancé, Un trait non moins fatal à Tagus est lancé : De l'une à l'autre tempe en traversaut la tête, Dans le cerveau fumant le trait mortel s'arrête Furieux, incertain d'où sont partis ces coups, Volscens ne sait sur qui doit tomber son courroux : «Eh bien, de ces deux morts tu porteras la peine. » Soudain s'abandonnant au courroux qui l'entraîne, Il fond sur Euryale. A cet aspect affreux, Égaré, hors de lui, son ami malheureux Ne peut plus supporter sa pénible contrainte Il se montre, il s'écrie, euhardi par la crainte, Me, me; adsum qui feci; in me convertite ferrum, Quem circum glomerati hostes hinc comminus atque hinc Felmineum; donec Rutuli clamantis in ore Condidit adverso, et moriens animam abstulit hosti. Tum super exanimum sese projecit amicum Confossus, placidaque ibi demum morte quievit. |