» C'est là qu'il faut marcher. O divine prêtresse! » Dit alors Déiphobe, excusez ma tendresse. Je » pars: yous, d'Ilion l'ornement glorieux, » Adieu; plaignez mon sort, et soyez plus heureux. Tum vates sic orsa loqui : Dux inclyte Teucrùm, Nulli fas casto sceleratum insistere limen; Gnosius hæc Rhadamanthus habet durissima regna; Quæ quis apud superos, furto lætatus inani, Tum demum horrisono stridentes cardine sacræ Panduntur portæ. Cernis custodia qualis Ves: bulo sedeat? facies quæ limina servet? Le sifflement des fouets dont l'air au loin gémit. Le fils des dieux s'arrête, il écoute, il frémit: « O prêtresse, dit-il, quelles sont ces victimes? » Qui prononça leur peine ? et quels furent leurs crimes? » Parlez, instruisez-moi. -Prince religieux, Répond-elle, gardez d'approcher de ces lieux. » La vertu doit de loin voir le séjour des vices. » Mais je puis des méchans vous tracer les supplices: » Diane à sa prêtresse a tout dit, tout montré. >> » Rhadamanthe en ces lieux juge, absout à son gré: Terrible, il interroge, il entend les coupables, » Les contraint d'avouer les forfaits execrables >> Qu'ils ont cachés dans l'ombre, et qu'au sein de la mort »Ne peut plus expier un stérile remord. Tisiphone aussitôt, vengeresse des crimes, » Prend ses fouets, ses serpens, et poursuit ses victimes; » Tonne, frappe, redouble; et, lassant ses fureurs, Appelle à son secours ses effroyables sœurs, » Elle parloit: soudain, avec un bruit terrible, Sur ses gonds mugissans tourne la porte horrible; Quinquaginta atris immanis biatibus Hydra Hic et Aloidas geminos, immania, vidi, » Plus loin, s'enflant, dressant ses tètes menaçantes, L'Hydre ouvre en mugissant ses cent gueules béantes. L'œil n'ose envisager ces autres écumans. Enfin, l'affreux Tartare et ses neirs fondemens Plongent plus bas encor que de leur nuit profonde » Il ne s'étend d'espace à la voûte du monde. Là, de leur chute horrible encor épouvantés, » Roulent ces fiers géants par la terre enfantés. » Là, des fils d'Alois gissent les corps énormes; D » Ceux qui, fendant les airs de leurs têtes difformes, » Osèrent attenter aux demeures des dieux, » Et du trône éternel chasser le roi des cieux. Là, j'ai vu de ces dieux le rival sacrilège, Qui, du foudre usurpant le divin privilège, » Pour arracher au peuple un criminel encens, » De quatre fiers coursiers aux pieds retentissans » Attelant un vain char dans l'Élide tremblante, » Une torche à la main y semoit l'épouvante : » Insensé qui, du̟ciel prétendu souverain, » Par le bruit de son char et de son port d'airain, »Du tonnerre imitoit le bruit inimitable! » Mais Jupiter lança le f.udre véritable, |