Quique sui memores alios fecere merendo: Omnibus his niveâ cinguntur tempora vittâ. Musæum ante omnes, medium nam plurima turba Quæ regio Anchisen, quis habet locus? illius ergo Hoc superate jugum ; et facili jam tramite sistam. gressum, camposque nitentes Desuper ostentat : dehinc summa cacumina linquunt. Plusieurs, couchés en paix sur l'épaisseur des herbes, Sous l'ombrage odorant des lauriers toujours verts, Ont défriché la vie, et cultivé les mœurs. De festons d'un blanc pur leurs têtes se couronnent; Avec eux est Musée, en cercle ils l'environnent; Il les domine tous d'un front majestueux. La Sibylle l'aborde: « O chantre vertuenx, >> Qui charma les humains, la terre et l'Élysée ! » De grâce, apprenez-moi, vénérable Musée, » Où d'Anchise est fixé le paisible séjour ? » C'est pour lui qu'exilés de l'empire du jour >> Nous avons des enfers franchi les rives sombres. > - Nul espace marqué a'enferme ici les ombres, At pater Anchises penitùs convalle virenti Inclusas animas, superumque ad lumen ituras, Lustrabat studio recolens; omnemque suorum Fortè recensebat numerum, carosque nepotes, Fataque, fortunasque virûm, moresque, manusque. Isque ubi tendentem adversum per gramina vidit Ænean, alacris palmas utrasque tetendit; Effusæque genis lacrymæ ; et vox excidit ore : Venisti tandem, tuaque spectata parenti Vicit iter durum pietas! datur ora tueri, Nate, tua, et notas audire et reddere voces! Sic equidem ducebam animo rebarque futurum, Tempora dinumerans; nec me mea cura fefellit. Quas ego te terras et quanta per æquora veclum Accipio! quantis jactatum, nate, periclis! » Dit le vieillard; le sort abandonne à leur choix » Ces côteaux enchantés, ces ruisseaux et ces bois. » Mais suivez-moi, venez; sur ce côteau tranquille » Je conduirai vos pas; le chemin est facile. » Après avoir de loin contemplé ces beaux lieux Dont Anchise fouloit les prés délicieux, Ils descendent: Anchise, au fond de ces bocages, De ses neveux futurs contemploit les images; D'un regard paternel il fixoit tour à tour Ce peuple de héros qui doivent naître un jour; Il remarquoit déjà les mœurs, les caractères, Les vertus, les exploits des enfans et des pères. Son fils sur les gazons vers lui marche à grands pas. Anchise plein de joie, accourt, lui tend les bras; Et, l'œil baigné de pleurs, d'une voix défaillante, « Te voilà donc ! dit-il ; ta tendresse constante » A donc tout surmonté ! je puis donc, ô mon fils! » Ouïr ta douce voix, fixer tes traits chéris! » Hélas! en t'espérant dans ces belles demeures, » Mon amour mesuroit et les jours et les heures. » Il ne m'a point trompé. Mais que de maux divers, >> O mon fils! t'ont suivi sur la terre et les mers! Quàm metui ne quid Libyæ tibi regna nocerent! Ille autem : Tua me, genitor, tua tristis imago, Interea videt Æneas in valle reductâ Seclusum nemus, et virgulta sonantia silvis, Lethæumque, domos placidas qui prænatat, amnem. Hunc circum innumeræ gentes populique volabant: Ac veluti in pratis, ubi apes æstate serena. Floribus insidunt variis, et candida circum Lilia funduntur; strepit omnis murmure campus. |