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Hunc morem, hos cursus, atque hæc certamina, primus
Ascanius, longam muris cùm cingeret Albam,
Rettulit, et priscos docuit celebrare Latinos,
Quo puer ipse modo, secum quo Troïa pubes :
Albani docuêre suos: hinc maxima porrò
Accepit Roma, et patrium servavit honorem;
Trojaque nunc, pueri, Trojanum dicitur agmen.
Hàc celebrata tenùs sancto certamina patri.

Hic primùm fortuna fidem mutata novavit. Dum variis tumulo referunt solemnia ludis, Irim de coelo misit Saturnia Juno

Iliacam ad classem, ventosque adspirat eunti,

Multa movens, necdum antiquum saturata dolorem.
Illa, viam celerans mille coloribus arcum,
per

Nulli visa, cito decurrit tramite virgo.

Conspicit ingentem concursum, et littora lustrat,
Desertosque videt portus classemque relictam.

At procul in solâ secretæ Troades actâ (17
Amissum Anchisen flebant, cunctæque profundum
Pontum adspectabant flentes: Heu! tot vada fessis
Et tantùm superesse maris! vox omnibus una.
Urbem orant; tædet pelagi perferre laborem.
Ergo inter medias sese, haud ignara nocendi,

Ces courses, ces tournois, et ces feintes batailles,
Ascagne, lorsque d'Albe il fonda les murailles,
Les transmit à son peuple; et des premiers Albains
Leur pompe héréditaire est passée aux Romains.
A ce dépôt sacré Rome est encor fidèle;
Rome, renouvelant leur pompe solennelle,
Rassemble pour les jeux ses jeunes citoyens:
Ce sont les fils de Troie et les combats troyens :
leurs lois, leurs noms vivent encore.

Leurs usages,

Énée alloit quitter les mânes qu'il honore,

Quand, troublant cette fête et ces pompeux honneurs, La fortune un instant démentit ses faveurs.

Junon envoie Iris, sa courrière fidèle,

Ordonne aux vents soumis de seconder son aile :

Son antique dépit dans son cœur vit encor.

Sur son arc radieux Iris a pris l'essor,

Vole aux vaisseaux troyens, parcourt au loin la plage:
Tout est désert au port, désert sur le rivage,
Et le peuple est en foule à la solennité.

Seulement sur un bord solitaire, écarté,

mers:

Les Troyennes en pleurs, des noirs gouffres de l'ondeContemploient tristement l'immensité profonde: Elles pleuroient Anchise; et leurs chagrins amers Sembloient s'accroître encore au sombre aspect des << Eh quoi! toujours errer sur cet espace immense! » A peine interrompu notre exil recommence! >> Il faut braver encore et les vents et les flots! »>Elles parloient. Iris, méditant ses complots,

Conjicit, et faciemque deæ vestemque reponit.
Fit Beroë, Tmarii conjux longæva Dorycli,

Cui

genus, et quondam nomen, natique fuissent;
Ac sic Dardanidûm mediam se matribus infert :
O miseræ, quas non manus, inquit, Achaïca bello
Traxerit ad letum, patriæ sub moenibus! o gens
Infelix, cui te exitio fortuna reservat!

Septima post Trojæ excidium jam vertitur æstas,
Cùm freta, cùm terras omnes, tot inhospita saxa,
Sideraque, emensæ ferimur; dum per mare magnum
Italiam sequimur fugientem, et volvimur undis.
Hic Erycis fines fraterni, atque hospes Acestes:
Quid prohibet muros jacere, et dare civibus urbem ?
O patria! et rapti nequidquam ex hoste Penates!
Nullane jam Troja dicentur moenia? nusquam
Hectoreos amnes, Xanthum et Simoënta, videbo?
Quin agite, et mecum infaustas exurite puppes.

Dépouille la déesse, et prend la forme humaine,
Imite en ses faux traits une vieille Troyenne
Femme de Doryclès, Béroé, qui jadis

Eut un nom,
eut un rang, un époux et des fils:
Rien ne lui reste plus que les chagrins et l'âge.
La fausse Béroé vient, leur tient ce langage:
« Ah! peuple infortuné, faut-il que de tes jours
>> Ilion embrasé n'ait pas fini le cours !

» Quel funeste avenir le destin te prépare!

Depuis que dans tes murs entra le Grec barbare, » Flots grondans, bords affreux, rocs inhospitaliers, >> Que n'as-tu pas souffert durant sept ans entiers? >> Traînés de mers en mers, de naufrage en naufrage, » Du repos fugitif nous poursuivons l'image.

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Pourquoi tant de travaux? pourquoi tant de dangers? » Ces rivages pour nous ne sont pas étrangers:

>> Ici régnoit Éryx, frère du fils d'Anchise: » Ici commande Aceste; à sa noble franchise

>>

Que ne confions-nous les malheureux Troyens, >> Si long-temps vagabonds, une fois citoyens? » O terre où je suis née! ô malheureux Pergame! » O mes dieux, vainement échappés de la flamme! » Ne pourrai-je de vous revoir au moins le nom, >> Retrouver quelque lieu qu'on appelle Ilion? » Quand verrai-je d'Hector la cité renaissante, » L'aimable Simoïs, les bords heureux du Xanthe? >> Cassandre cette nuit s'est montrée à mes yeux;

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Nam mihi Cassandræ per somnum vatis imago Ardentes dare visa faces: Hic quærite Trojam, Hic domus est, inquit, vobis. Jam tempus agi res; Nec tantis mora prodigiis : en quattuor aræ Neptuno; deus ipse faces animumque ministrat.

Hæc memorans, prima infensum vi corripit ignem; Sublatâque procul dextrâ connixa coruscat, Et jacit. Arrectæ mentes superfactaque corda Iliadum. Hic una e multis, quæ maxima natu, Pyrgo, tot Priami natorum regia nutrix : Non Beroë vobis, non hæc Rhoeteïa, matres, Est Dorycli conjux : divini signa decoris Ardentesque notate oculos, qui spiritus illi, Qui vultus, vocisve sonus, vel gressus eunti. Ipsa egomet dudum Beroën digressa reliqui Ægram, indignantem tali quòd sola careret Munere, nec meritos Anchise inferret honores. Hæc effata.

At matres, primò ancipites, oculisque malignis Ambiguæ, spectare rates, miserum inter amorem Præsentis terræ, fatisque vocantia regna;

Cùm dea se paribus per coelum sustulit alis,

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