Vestibulum exsomnis servat noctesque diesque. Tum demum horrisono stridentes cardine sacræ Quinquaginta atris immanis hiatibus Hydrą Devant le seuil fatal, terrible, menaçante, Et retroussant les plis de sa robe sanglante, Tisiphone bannit le sommeil de ses yeux : Jour et nuit elle veille aux vengeances des dieux. De là partent des cris, des accens lamentables, Le bruit affreux des fers traînés par les coupables, Le sifflement des fouets dont l'air au loin gémit. Le fils des dieux s'arrête, il écoute, il frémit: «< O prêtresse, dit-il, quelles sont ces victimes? » Qui prononça leur peine? et quels furent leurs crimes? » Parlez, instruisez-moi. - Prince religieux, » Répond-elle, gardez d'approcher de ces lieux : » La vertu doit de loin voir le séjour des vices. » Mais je puis des méchans vous tracer les supplices: » Diane à sa prêtresse a tout dit, tout montré. >> Rhadamanthe en ces lieux juge, absout à son gré: » Terrible, il interroge, il entend les coupables, >> Les contraint d'avouer les forfaits exécrables » Qu'ils ont cachés dans l'ombre, et qu'au sein de la mort »Ne peut plus expier un stérile remord. >> Tisiphone aussitôt, vengeresse des crimes, ע » Prend ses fouets, ses serpens, et poursuit ses victimes; »Tonne, frappe, redouble, et, lassant ses fureurs, » Appelle à son secours ses effroyables sœurs. » Elle parloit: soudain, avec un bruit terrible, Sur ses gonds mugissans tourne la porte horrible; Elle s'ouvre « Tu vois dans ce séjour de deuil Quel monstre épouvantable en assiège le seuil, Sævior intus habet sedem: tum Tartarus ipse Bis patet in præceps tantùm, tenditque sub umbras, Quantus ad ætherium coeli suspectus olympum. Hic genus antiquum terræ, Titania pubes, Fulmine dejecti, fundo volvuntur in imo. Hic et Aloidas geminos, immania, vidi, Dum flammas Jovis et sonitus imitatur olympi. » Plus loin, s'enflant, dressant ses têtes menaçantes, » L'Hydre ouvre en mugissant ses cent gueules béantes. » L'œil n'ose envisager ces antres écumans. >> Enfin, l'affreux Tartare et ses noirs fondemens » Plongent plus bas encor que de leur nuit profonde Il ne s'étend d'espace à la voûte du monde. » Là, de leur chute horrible encore épouvantés, » Roulent ces fiers géans par la terre enfantés. » Là, des fils d'Aloüs gisent les corps énormes; » Ceux qui, fendant les airs de leurs têtes difformes, >> Osèrent attenter aux demeures des dieux, >> Et du trône éternel chasser le roi des cieux. » Là, j'ai vu de ces dieux le rival sacrilége, Qui, du foudre usurpant le divin privilége, » Pour arracher au peuple un criminel encens, » Insensé qui, du ciel prétendu souverain, » Du tonnerre imitoit le bruit inimitable! » Mais Jupiter lança le foudre véritable, » Et renversa, couverts d'un tourbillon de feu, » Le char, et les coursiers, et la foudre, et le dieu : >> Son triomphe fut court, sa peine est éternelle. » Là, plus coupable encore, est ce géant rebelle, » Ce fameux Tityus, autre rival des dieux, » De la Terre étonnée enfant prodigieux : Lumina; præcipitemque immani turbine adegit. Nec non et Tityon, Terræ omniparentis alumnum, Cernere erat; per tota novem cui jugera corpus Porrigitur; rostroque immanis vultur obunco Immortale jecur tundens, fecundaque poenis Viscera, rimaturque epulis, habitatque sub alto Pectore; nec fibris requies datur ulla renatis. Quid memorem Lapithas, Ixiona, Pirithoumque, Quos super atra silex jam jam lapsura cadentique Imminet assimilis? Lucent genialibus altis Aurea fulera toris, epulæque ante ora paratæ Regifico luxu: Furiarum maxima juxtà Accubat, et manibus prohibet contingere mensas; Exsurgitque facem attollens, atque intonat ore. Hic quibus invisi fratres, dum vita manebat, Pulsatusve parens, aut fraus innexa clienti; Aut qui divitiis soli incubuêre rebertis, |