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tout-à-fait; le feu qui n'échauffe pas, incommode. | the heart; and, when we think that this exAh! si vous saviez, si vous lisiez comme j'ai tait traordinary woman wrote all this, not in the jouir une ame forte et passionnée, du plaisir d'être aimée! Il comparoit ce qui l'avoit aimé, ce qui days of impatient youth, when the heart is l'aimoit encore, et il me disoit sans cesse: Oh! strong for suffering, and takes a strange deelles ne sont pas dignes d'être vos écolières; votre light in the vehemence even of its painful ame a été chauffée par le soleil de Lima, et mes emotions, but after years of misery, and with compatriotes semblent être nées sous les glaces de death before her eyes-advancing by gradual la Laponie.' Et c'étoit de Madrid qu'il me mandoit but visible steps, it is impossible not to feel cela! Mon ami, il ne me louoit pas; il jouissoit; et je ne crois point me louer, quand je vous dis an indescribable emotion of pity, resentment, qu'en vous aimant à la folie, je ne vous donne que ce que je ne puis pas garder ou retenir."-Vol. ii. pp. 215-217.

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and admiration. One little word more.

....

"Oh! que vous pesez sur mon cœur, lorsque vous voulez me prouver qu'il doit être content du vôtre ! Je ne me plaindrois jamais, mais vous me forcez souvent à crier, tant le mal que vous me faites est aigu et profond! Mon ami, j'ai été aimée, je le suis encore, et je meurs de regret en pensant que ce n'est pas de vous. J'ai beau me dire que je ne méritai jamais le bonheur que je regrette; mon cœur cette fois fait taire mon amour-propre il me dit que, si je dus jamais être aimée, c'étoit de celui qui auroit assez de charme à mes yeux, pour me diset pour me retenir à la vie, après l'avoir perdu. Je n'ai fait que languir depuis votre départ; je n'ai pas été une heure sans souffrance: le mal de mon ame passe à mon corps; j'ai tous les jours la fièvre, et mon médecin, qui n'est pas le plus habile de tous les hommes, me répète sans cesse que je suis consumée de chagrin, que mon pouls, que ma respiration annoncent une douleur active; et il s'en va toujours en me disant: nous n'avons point de remède pour l'ame. Il n'y en a plus pour moi: ce n'est pas guérir que je voudrois, mais me calmer, mais retrouver quelques momens de repos pour me conduire à celui que la nature m'accordera bien:ôt."-Vol. iii. pp. 146, 147.

"Je n'ai plus assez de force pour mon ame-elle me tue. Vous ne pouvez plus rien sur moi, que me faire souffrir. Ne tachez donc plus à me consoler. et cessez de vouloir me faire le victime de votre morale, après m'avoir fait celle de votre légèreté.— Vous ne m'avez pas vue, parce que la journée n'a que douze heures, et que vous aviez de quoi les remplir par des intérêts et des plaisirs qui vous sont, et qui doivent vous être plus chers que mon malheur. Je ne réclame rien, je n'exige rien, et je me dis sans cesse que la source de mon bonheur et de mon plaisir est perdu pour jamais."-Vol. ii. p. 59.

Oh, mon Dieu! que l'on vit fort lorsqu'on est mort à tout, excepté à un objet qui est l'univers pour nous, et qui s'empare tellement de toutes nos facultés, qu'il n'est plus possible de vivre dans d'autres temps que dans le moment où l'on est Eh! comment voulez-vous que je vous dise si je vous aimerai dans trois mois? Comment pourroisje, avec ma pensée, me distraire de mon sentiment? Vous voudriez que, lorsque je vous vois, lorsque votre présence charme mes sens et montraire de M. de M. ame, je pusse vous rendre compte de l'effet que je recevrai de votre mariage; mon ami, je n'en sais rien, mais rien du tout. S'il me guérissoit, je vous le dirois, et vous êtes assez juste pour ne m'en pas blâmer. Si, au contraire, il portoit le désespoir dans mon ame, je ne me plaindrois pas, et je souffrirois bien peu de temps. Alors vous seriez assez sensible et assez délicat pour approuver un parti qui ne vous coûteroit que des regrets passagers, et dont votre nouvelle situation vous distrairoit bien vîte; et je vous assure que cette pensée est consolante pour moi: je m'en sens plus libre. Ne me demandez donc plus ce que je ferai lorsque vous aurez engagé votre vie à une autre. Si je n'avois que de la vanité et de l'amour-propre, je serois bien plus éclairée sur ce que j'éprouverai alors. Il n'y a guère de méprise aux calculs de l'amour-propre; il prévoit assez juste: la passion n'a point d'avenir; ainsi en vous disant: je vous aime, je vous dis tout ce que je sais et tout ce que je sens.-Oh! mon ami, je me sens capable de tout, excepté de plier: j'aurois la force d'un martyr, pour satisfaire ma passion ou celle de la personne qui m'aimeroit: mais je ne trouve rien en moi qui me réponde de pouvoir jamais faire le sacrifice de mon sentiment. La vie n'est rien en comparaison, et vous verrez si ce ne sont là les que discours d'une tête exaltée. Oui, peut-être ce sont là les pensées d'une ame exaliée, mais à laquelle appartiennent les actions fortes. Seroit-ce à la ruison qui est si prévoyante, si foible dans ses vues, et même si impuissante dans ses moyens, que ces pensées pourroient appartenir? Mon ami, je ne suis point raisonnable, et c'est peut-être à force d'être passionnée que j'ai mis toute ma vie tant de raison à tout ce qui est soumis au jugement et à l'opinion des indifférens. Combien j'ai usurpé d'éloges sur ma modération, sur ma noblesse d'ame, sur mon désintéressement, sur les sacrifices prétendus que je faisois à une mémoire respectable et chère, et à la maison d'Alb....! Voilà comme le monde juge, "Avant dîner je vais voir rue de Cléry des autocomme il voit! Eh, bon Dieu! sots que vous êtes, mates; qui sont prodigieux. à ce qu'on dit. Quand je ne mérite pas vos louanges: mon ame n'étoit j'allois dans le monde, je n'aurois pas eu cette cu pas faite pour les petits intérêts qui vous occupent; riosité: deux ou trois soupers en donnent satiété; toute entière au bonheur d'aimer et d'être, aimé il mais ceux de la rue de Cléry valent mieux: ils ne m'a fallu ni force, ni honnêteté pour supporter agissent et ne parlent point. Venez-y, en allant la pauvreté, et pour dédaigner les avantages de la au Marais, et je vous dirai là si j'ai la loge de M. vanité. J'ai tant joui, j'ai si bien senti le prix de la le duc d'Aumont. Madame de Ch... ne vous croit vie, que s'il falloit recommencer, je voudrois que ce point coupable de négligence: elle m'a demandé fût aux mêmes conditions. Aimer et souffrir-le aujourd'hui si votre retraite duroit encore. ciel, l'enfer,-voilà à quoi je me dévouerois, voilà les femmes veulent seulement, c'est d'être préfé ce que je voudrois sentir, voilà le climat que je vou-rées. Presque personne n'a besoin d'être aimé, et drois habiter; et non cet état tempéré dans lequel cela est bien heureux: car c'est ce qui se fait le vivent tous les sots et tous les automates dont nous plus mal à Paris. Ils osent dire qu'ils air ent; et sommes environnés."-Vol. ii. pp. 228-233.* ils sont calmes et dissipés! c'est assurément bien connoître le sentiment et la passion. Pauvres gens! All this is raving no doubt; but it is theil faut les louer comme les Liliputiens: ils sont aving of real passion, and of a lofty and bien jolts, bien gentils, bien aimables. Adieu, mon. powerful spirit. It is the eloquent raving of | ami."-Vol. ii. pp. 197, 198.

We cannot leave our readers with these painful impressions; and shall add just one word or two of what is gayest in these desolating volumes.

"M. Grinim est de retour; je l'ai accablé de questions. Il peint la Czarine, non pas comme une souveraine, ma's comme une femme aimable. pleine d'esprit, de saillies, et de tout ce qui peut séduire et charmer. Mais dans tout ce qu'il me disoit, je reconnoissois plutôt cet art charmant d'une courti sane grecque, que la dignité et l'éclat de l'Impératrice d'un grand empire."-Vol. ii.

p. 105.

Ce que

We have left ourselves no room to make any reflections; except, only, that the French fashion of living, and almost of dying, in public, is nowhere so strikingly exemplified, as in the letters of this victim of passion and of fancy. While her heart is torn with the most agonizing passions, and her thoughts turned hourly on suicide, she dines out, and makes visits every day; and, when she is

visibly within a few weeks of her end, and is wasted with coughs and spasms, she still has her salon filled twice a day with company, and drags herself out to supper with all the countesses of her acquaintance. There is a great deal of French character, indeed, in both the works of which we now take our leave;-a great deal to admire, and to wonder at-but very little, we think, to envy.

(August, 1825.)

Wilhelm Meister's Apprenticeship: a Novel. From the German of GOETHE. 3 vols. 12mo. pp. 1030. Edinburgh: 1824.

correct reasoning-and splendid declamation and broad humour before delicate simplicity or refined wit. In the arts again, the progress is strictly analagous-from mere monstrosity to ostentatious displays of labour and design, first in massive formality, and next in fantas tical minuteness, variety, and flutter of parts;

THERE are few things that at first sight ap- | before judgment, warmth of feeling before pear more capricious and unaccountable, than the diversities of national taste; and yet there are not many, that, to a certain extent at least, admit of a clearer explanation. They form evidently a section in the great chapter of National Character; and, proceeding on the assumption, that human nature is everywhere fundamentally the same, it is not perhaps very difficult to indicate, in a general way, the circumstances which have distinguished it into so many local varieties.

and then, through the gradations of startling contrasts and overwrought expression, to the repose and simplicity of graceful nature.

These considerations alone explain much These may be divided into two great class- of that contrariety of taste by which different es, the one embracing all that relates to the nations are distinguished. They not only newness or antiquity of the society to which start in the great career of improvement at they belong, or, in other words, to the stage different times, but they advance in it with which any particular nation has attained in different velocities-some lingering longer in that great progress from rudeness to refine- one stage than another-some obstructed and ment, in which all are engaged;-the other some helped forward, by circumstances opercomprehending what may be termed the ac-ating on them from within or from without. cidental causes by which the character and condition of communities may be affected; such as their government, their relative position as to power and civilization to neighbouring countries, their prevailing occupations, determined in some degree by the capabilities of their soil and climate, and more than all perhaps, as to the question of taste, the still more accidental circumstance of the character of their first models of excellence, or the kind of merit by which their admiration and national vanity had first been excited.

It is needless to illustrate these obvious sources of peculiarity at any considerable length. It is not more certain, that all primitive communities proceed to civilization by nearly the same stages, than that the progress of taste is marked by corresponding gradations, and may, in most cases, be distinguished into periods, the order and succession of which is nearly as uniform and determined. If tribes of savage men always proceed, under ordinary circumstances, from the occupation of hunting to that of pasturage, from that to agriculture, and from that to commerce and manufactures, the sequence is scarcely less invariable in the history of letters and art. In the former, verse is uniformly antecedent to prose-marvellous legends to correct history-exaggerated sentiments to just representations of nature. Invention, in short, regularly comes

It is the unavoidable consequence, however, of their being in any one particular position, that they will judge of their own productions and those of their neighbours, according to that standard of taste which belongs to the place they then hold in this great circle;and that a whole people will look on their neighbours with wonder and scorn, for admiring what their own grandfathers looked on with equal admiration,-while they themselves are scorned and vilified in return, for tastes which will infallibly be adopted by the grandchildren of those who despise them.

What we have termed the accidental causes of great differences in beings of the same nature, do not of course admit of quite so simple an exposition. But it is not in reality more difficult to prove their existence and explain their operation. Where great and degrading despotisms have been early estab lished, either by the aid of superstition or of mere force, as in most of the states of Asia, or where small tribes of mixed descent have been engaged in perpetual contention for freedom and superiority, as in ancient Greecewhere the ambition and faculties of individ uals have been chained up by the institution of castes and indelible separations, as in India and Egypt, or where all men practise all occupations and aspire to all honours, as in Germany or Britain-where the sole occupation

of the people has been war, as in infant Rome, or where a vast pacific population has been for ages inured to mechanical drudgery, as in China-it is needless to say, that very opposite notions of what conduces to delight and amusement must necessarily prevail; and that the Taste of the nation must be affected both by the sentiments which it has been taught to cultivate, and the capacities it has been led to unfold.

The influence of early models, however, is perhaps the most considerable of any; and may be easily enough understood. When men have been accustomed to any particular kind of excellence, they naturally become good judges of it, and account certain considerable degrees of it indispensable,-while they are comparatively blind to the inerit of other good qualities to which they had been less habituated, and are neither offended by their absence, nor at all skilful in their estimation. Thus those nations who, like the English and the Dutch, have been long accustomed to great cleanliness and order in their persons and dwellings, naturally look with admiration | on the higher displays of those qualities, and are proportionally disgusted by their neglect; while they are apt to undervalue mere pomp and stateliness, when destitute of these recommendations: and thus also the Italians and Sicilians, bred in the midst of dirt and magnificence, are curiously alive to the beauties of architecture and sculpture, and make but litle account of the more homely comforts which are so highly prized by the others. In the same way, if a few of the first successful adventurers in art should have excelled in any particular qualities, the taste of their nation will naturally be moulded on that standard-will regard those qualities almost exclusively as entitled to admiration, and will not only consider the want of them as fatal to all pretensions to excellence, but will unduly despise and undervalue other qualities, in themselves not less valuable, but with which their national models had not happened to make them timeously familiar. If, for example, the first great writers in any country should have distinguished themselves by a pompous and severe regularity, and a certain elaborate simplicity of design and execution, it will naturally follow, that the national taste will not only become critical and rigorous as to those particulars, but will be proportionally deadened to the merit of vivacity, nature, and invention, when combined with irregularity, homeliness, or confusion. While, if the great patriarchs of letters had excelled in variety and rapidity of invention, and boldness and truth of sentiment, though poured out with considerable disorder and incongruity of manner, those qualities would quickly come to be the national criterion of merit, and the correctness and decorum of the other school be despised, as mere recipes for monotony and

tameness.

These, we think, are the plain and certain effects of the peculiar character of the first great popular writers of all countries. But still we do not conceive that they depend al

together on any thing so purely accidental as the temperament or early history of a few individuals. No doubt the national taste of France and of England would at this moment have been different, had Shakespeare been a Frenchman, and Boileau and Racine written in English. But then, we do not think that Shakespeare could have been a Frenchman; and we conceive that his character, and that of other original writers, though no doubt to be considered on the whole as casual, must yet have been modified to a great extent by the circumstances of the countries in which they were bred. It is plain that no original force of genius could have enabled Shakespeare to write as he had done, if he had been born and bred among the Chinese or the Peruvians. Neither do we think that he could have done so, in any other country but England-free, sociable, discursive, reformed, familiar England-whose motley and mingling population not only presented "every change of manycoloured life" to his eye, but taught and permitted every class, from the highest to the lowest, to know and to estimate the feelings and the habits of all the others and thus enabled the gifted observer not only to deduce the true character of human nature from this infinite variety of experiments and examples, but to speak to the sense and the hearts of each, with that truly universal tongue, which every one feels to be peculiar, and all enjoy as common.

We have said enough, however, or rather too much, on these general views of the subject—which in truth is sufficiently clear in those extreme cases, where the contrariety is great and universal, and is only perplexing when there is a pretty general conformity both in the causes which influence taste and in the results. Thus, we are not at all surprised to find the taste of the Japanese or the Iroquois very different from our own-and have no difficulty in both admitting that our human nature and human capacities are substantially the same, and in referring this discrepancy to the contrast that exists in the whole state of society, and the knowledge, and the opposite qualities of the objects to which we have been respectively accustomed to give our admiration. That nations living in times or places altogether remote, should disagree in taste, as in every thing else, seems to us quite natural. They are only the nearer cases that puzzle. And, that great European countries, peopled by the same mixed races, educated in the admiration of the same clas sical models-venerating the same remains of antiquity-engaged substantially in the same occupations-communicating every day, on business, letters, and society-bound up in short in one great commonwealth, as against the inferior and barbarous parts of the world, should yet differ so widely-not only as to the comparative excellence of their respective productions, but as to the constituents of excellence in all works of genius or skill, does indeed sound like a paradox, the solution of which every one may not be able to deduce from the preceding observations.

de lettres en pensent, c'est là ce qu'on en dira quand |
le président ne sera plus: et quand je ne serai plus
moi, je suis jaloux qu'on ne me reproche pas
d'avoir donné d'éloges excessifs à personne.'
Vol. ii. pp. 35, 36.

"J'ai une confession à vous faire: j'ai parlé de lui dans l'Encyclopédie, non pas à Chronologie, car cela est pour Newton, Petau et Scaliger, mais à Chronologique. J'y dis que nous avons, en notre langue, plusieurs bons abrégés chronologiques: le sien, un autre qui vaut pour le moins autant, et un troisième qui vaut mieux. Cela n'est pas dit si crûment, ainsi ne vous fâchez pas. Il trouvera la louange bien mince, surtout la par:ageant avec d'autres; mais Dieu et vous, et même vous toute seule, ne me feroient pas changer de langage.""Il fera sur l'Académie tout ce qui lui plaira; ma conduite prouve que je ne désire point d'en être, et en vérité je le serois sans lui, si j'en avois bien envie; mais le plaisir de dire la vérite librement quand on n'outrage ni n'attaque personne, vaut mieux que toutes les Académies du monde, depuis la Françoise, jusqu'à celle de Dugast."-" Puisque je suis déjà d'une Académie, c'est un petit agrément de plus que d'être des autres; mais si j'avois mon expérience, et quinze ans de moins, je vous réponds que je ne serois d'aucune."-Vol. ii. pp. 56-64.

We may now take a peep at the female correspondents,-in the first rank of whom we must place Madame de Staal, so well known to most of our readers by her charming Memoirs. This lady was attached to the court of the Duchess of Maine; and her letters, independent of the wit and penetration they display, are exceedingly interesting, from the near and humiliating view they afford of the miserable ennui, the selfishness and paltry jealousies which brood in the atmosphere of a court, and abundantly avenge the lowly for the outward superiority that is assumed by its inhabitants. There are few things more instructive, or more compassionable, than the picture which Madame de Staal has drawn, in the following passages, of her poor princess dragging herself about in the rain and the burning sun, in the vain hope of escaping from the load of her own inanity,-seeking relief, in the multitude of her visitors, from the sad vacuity of friendship and animation around her, and poorly trying to revenge herself for her own unhappiness, by making every body 'near her uncomfortable.

mens: c'est un médicament nécessaire à la santé, notre princesse le pense bien; car étant véritable. ment malade, elle va sans fin, sans cesse, quelque temps qu'il fasse."-Vol. i. p. 168.

choses: les promenades, les observations sur le "Nous faisons, nous disons toujours les mêmes vent, le cavagnole, les remarques sur la perte et le gain, les mesures pour tenir les portes fermées quel que chaud qu'il fasse, la désolation de ce qu'on ap pelle les étouffés, au nombre desquels je suis, a dont vous n'êtes pas, qualité qui redouble le dési de votre société."—Vol. i. p. 197.

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l'on est, ma reine, d'avoir appris que vous avez éte
Rien n'est égal à la surprise et au chagrin où
chez Madame la Duchesse de Modène. Un amant
bien passionné et bien jaloux supporte plus tran-
quillement les démarches les plus suspectes, qu'on
n'endure celle-ci de votre part.
dévouer là, abandonner tout le reste; voilà à quoi
Vous allez vous
&c. J'ai dit ce qu'il y avait à dire pour ramener
on étoit réservé: c'est une destinée bien cruelle!'
le calme; on n'a voulu rien entendre. Quoique je
ne doive plus m'étonner, cette scène a encore trouvé
moyen de me surprendre. Venez, je vous conjure,
ma reine, nous rassurer contre cette alarme: ne
louez point la personne dont il s'agit, et surtout ne
parlez pas de son affliction; car cela serait pris pour
un reproche."-Vol. ii. pp. 22, 23.

necessary consequences of being bred up All this is miserable: but such are the among flatterers and dependants. A prince has more chance to escape this heartlessness and insignificance; because he has high and active duties to discharge, which necessarily occupy his time, and exercise his understanding; but the education of a princess is a work of as great difficulty as it may come to be of importance. We must make another extract or two from Madame de Staal, before taking leave of her.

annoncés pour aujourd'hui et qu'on avait perdus de "Madame du Châtelet et Voltaire, qui s'étaient vue, parurent hier, sur le minuit, comme deux spectres, avec une odeur de corps embaumés qu'ils semblaient avoir apportée de leurs tombeaux. On sortait de table. C'étaient pourtant des spectres affamés: il leur fallut un souper, et qui plus est, des lits, qui n'étaient pas préparés. La concierge, déjà offert son logement pour les cas pressans, fut forcé couchée, se leva à grande hâte. Gaya, qui avait de le céder dans celui-ci, déménagea avec autant de précipitation et de déplaisir qu'une armée surprise dans son camp, laissant une partie de son bagage au pouvoir de l'ennemi. Voltaire s'est Gaya. Pour la dame, son lit ne s'est pas trouvé bien trouvé du gîte: cela n'a point du tout consolé bien fait: il a fallu la déloger aujourd'hui. Notez que ce lit elle l'avait fait elle-même, faute de gens, et avait trouvé un défaut de .... dans les matelas, ce qui, je crois, a plus blessé son esprit exact que son corps peu délicat."-"Nos revenans ne se montrent point de jour, ils apparurent hier à dix heures du soir : je ne pense pas qu'on les voie guère plus tôt aujourd'hui; l'un est à décrire de hauts faits, l'autre à commenter Newton; ils ne veulent ni jouer ni se promener: ce sont bien des non-valeurs dans une société, où leurs doctes écrits ne sont d'aucun rapport."-" Madame du Châtelet est d'hier à son troisième logement: elle ne pouvait plus supporter celui qu'elle avait choisi; il y avait du bruit, de la fumée sans feu (il me semble que c'est son emblême). Le bruit, ce n'est pas la nuit qu'il l'incommode, à ce qu'elle m'a dit, mais le jour, au fort de son travail: cela dérange ses idées. Elle fait actuellement la revue de ses principes! c'est un exercice qu'elle réitère chaque année, sans quoi ils pourraient s'échapper, et peut-être s'en aller "Je suis très fâchée que vous manquiez d'amuse-crois bien que sa tête est pour si loin qu'elle n'en retrouverait un seul. Je

"Je lus avant-hier votre lettre, ma reine, à S. A. Elle était dans un accès de frayeur du tonnerre, qui ne fit pas valoir vos galanteries. J'aurai soin une autre fois de ne vous pas exposer à l'orage. Nous nageons ces jours passés dans la joie; nous nageons à présent dans la pluie. Nos idées, devenues douces et agréables, vont reprendre toute leur noirceur. Pardessus cela est arrivé, depuis deux jours, à notre princesse un rhume, avec de la fièvre: ce nonobstant et malgré le temps diabolique, la promenade va toujours son train. Il semble que la Providence prenne soin de construire pour les princes des corps à l'usage de leurs fantaisies, sans quoi ils ne pourraient attraper âge d'homme."-Vol. i. pp. 161, 162. "En dépit d'un troisième orage plus violent que les deux précédens, nous arrivons d'une chasse: nous avons essuyé la bordée au beau milieu de la forêt. J'espérais éviter comme à l'ordinaire cette belle partie; mais on a adroitement tiré parti des raisons que j'avais alléguées pour m'en dispenser; ce qui m'a mis hors d'état de reculer. C'est dommage qu'un art si ingénieux soit employé à désoler les gens."-Vol. i. p. 164.

aison de

force, et non pas le lieu de leur naissance: c'est le | ficile d'avoir moins de sensibilité, et plus cas de veiller soigneusement à leur garde. Elle d'égoïsme." With all this, she was greatly préfère le bon air de cette occupation à tout amuse-given to gallantry in her youth; though her tent, et persiste à ne se montrer qu'à la nuit close. attachments, it would seem, were of a kind Voltaire a fait des vers galans, qui réparent un peu le mauvais effet de leur conduite inusitée."-Vol. i. pp. 178, 179. 182. 185, 186.

After all this experience of the follies of the great and the learned, this lively little woman concludes in the true tone of French practical philosophy.

"O ma reine! que les hommes et leurs femelles sont de plaisans animaux ! Je ris de leurs manœu vres, le jour que j'ai bien dormi; quand le sommeil me manque, je suis prête à les assommer. Cette variété de mes dispositions me fait voir que je ne dégénère pas de mon espèce. Moquons-nous des autres, et qu'ils se moquent de nous; c'est bien fait de toute part!"-Vol. i. p. 181.

Among the lady writers in these volumes, we do not know if there be any entitled to take precedence of la Duchesse de Choiseul, who writes thus learnedly on the subject of ennui to Madame du Deffand.

"Savez-vous pourquoi vous vous ennuyez tant, ma chère enfant? C'est justement par la peine que vous prenez d'éviter, de prévoir, de combattre l'ennui. Vivez au jour la journée; prenez le temps comme il vient; profitez de tous les momens, et avec cela vous verrez que vous ne vous ennuierez pas: si les circonstances vous sont contraires, cédez

au torrent et ne prétendez pas y résister."

"Je m'aperçois, ma chère enfant, que je vous dis des choses bien communes; mais accoutumezvous à les supporter, 1°, parce que je ne suis pas en état de vous en dire d'autres; 2°, parce qu'en morale elles sont toujours les plus vraies, parce qu'elles tiennent à la nature. Après avoir bien exercé son esprit, le philosophe le plus éclairé sera obligé d'en revenir, à cet égard, à l'axiome du plus grand sot, de même qu'il partage avec lui l'air qu'il respire."-"Les préjuges se multiplient, les arts s'accroissent, les sciences s'approfondissent: mais la morale est toujours la même, parce que la nature ne change pas; elle est toujours réduite à ces deux points: tre juste pour être bon, être sage pour être heureux Sadi, poëte Persan, dit que la sagesse est de jouir, la bonté de faire jouir: j'y ajoute Ta justice."

Il y a trois choses dont vous dites que les femmes ne conviennent jamais: l'une d'entre elles est de s'ennuyer. Je n'en conviens pas non plus ici: malgré vos soupçons, je vois mes ouvriers, je crois conduire leurs ouvrages. A ma toilette, j'ai cette petite Corbie qui est laide, mais fraîche comme une pêche, folle comme un jeune chien; qui chante, qui rit, qui joue du clavecin, qui danse, qui saule au lieu de marcher, qui ne sait ce qu'elle fait, et fait tout avec grâce, qui ne sait ce qu'elle dit, et dit tout avec esprit, et surtout une naïveté charmante. La nuit je dors, le jour je rêve, et ces plaisirs si doux, si passifs, si bêtes, sont précisément ceux qui me conviennent le mieux."-Vol. ii. pp. 134, 135. It is time now that we should come to Madame du Deffand herself:-the wittiest, the most selfish, and the most ennuyé of the whole party. Her wit, to be sure, is very enviable and very entertaining; but it is really consolatory to common mortals, to find how little it could amuse its possessor. This did not proceed in her, however, from the fastidiousness which is sometimes supposed to arise from a long familiarity with excellence, so much as from a long habit of selfishness, or rather from a radical want of heart or affecLon. La Harpe says of her, "Qu'il étoit dif

not very likely to interfere with her peace of mind. The very evening her first lover died, after an intimacy of twenty years, La Harpe assures us, "Qu'elle vint souper en grande compagnie chez Madame de Marchais, où j'étais; et on lui parla de la perte qu'elle venait de faire. Hélas! il est mort ce soir à six heures; sans cela, vous ne me verriez pas ici. Ce furent ses propres paroles; et elle sorpa. comme à son ordinaire, c'est-à-dire fort bien; car elle était très-gourmande." (Pref. p. xvi.) She is also recorded to have frequently declared, that she could never bring herself to love any thing, though, in order to take every possible chance, she had several times attempted to become devote-with no great success. This, we have no doubt, is the secret of her ennui; and a fine example it is of the utter worthlessness of all talent, accomplishment, and glory, when disconnected from those feelings of kindness and generosity, which are of themselves sufficient for happiness. Madame du Deffand, however, must have been delightful to those who sought only for amusement. Her tone is admirable; her wit flowing and natural; and though a little given to detraction, and not a little importunate and exigeante towards those on whose complaisance she had claims, there is always an air of politeness in her raillery, and of knowledge of the world in her murmurs, that prevents them from being either wearisome or offensive.

Almost all the letters of her writing which been written in the month of July 1742, are published in these volumes, seem to have when she spent a few weeks at the waters of Forges, and wrote almost daily to the Presi dent Henault at Paris. This close correspondence of theirs fills one of these volumes; with which both parties must have written, and, considering the rapidity and carelessness must give, we should think, a very correct, and certainly a very favourable idea of the style of their ordinary conversation. We shall give a few extracts very much at random. She had made the journey along with a Madame de Péquigni, of whom she gives the following account.

"Mais venons à un article bien plus intéressant, c'est ma compagne. O mon Dieu! qu'elle me déplaît! Elle est radicalement folle; elle ne connoit point d'heure pour ses repas; elle a déjeuné à Gisors à huit heures du matin, avec du veau froid; à Gournay, elle a mangé du pain trempé dans le pot, pour nourrir un Limousin, ensuite un morceau de brioche, et puis trois assez grands biscuits. Nous arrivons, il n'est que deux heures et demie, et elle veut du riz et une capilotade; elle mange comme un singe; ses mains ressemblent à leurs pattes; elle ne cesse de bavarder. Sa prétention est d'avoir de l'imagination, et de voir toutes choses sous des faces singulières, et comme la nouveauté des idées lui manque, elle y supplée par la bizarrerie de l'expression, sous prétexte qu'elle est naturelle. Elle me déclare toutes ses fantaisies, en m'assurant qu'elle ne veut que ce qui me convient; mais je crains d'être forcé à être sa complaisante; cepen

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