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Alba rosâ : tales virgo dabat ore colores.

Illum turbat amor, figitque in virgine vultus :
Ardet in arma magis, paucisque affatur Amatam:
Ne, quæso, ne me lacrymis, neve omine tanto,
Prosequere in duri certamina Martis euntem,
O mater: neque enim Turno mora libera mortis.
Nuntius hæc, Idmon, Phrygio mea dicta tyranno
Haud placitura refer: cùm primùm crastina coelo
Puniceis invecta rotis Aurora rubebit,

Non Teucros agat in Rutulos: Teucrûm arma quiescant
Et Rutulûm : nostro dirimamus sanguine bellum:
Illo quæratur conjux Lavinia campo..

Hæc ubi dicta dedit, rapidusque in tecta recessit:(" Poscit equos, gaudetque tuens ante ora frementes; Pilumno quos ipsa decus dedit Orithyia;

Qui candore nives anteirent, cursibus auras.

Circumstant properi auriga, manibusque lacessunt

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Ou tel, en un bouquet de fleurs fraîches écloses,
Le lis peint sa blancheur du doux reflet des roses :
Telle on voit Lavinie; ainsi l'instant fatal
Du trouble de son cœur peint son front virginal.
Du superbé Turnus, qui des yeux la dévore,

La fureur et l'amour s'en accroissent encore;

Et, tous deux en secret enflammant le héros;
A la plaintive Amate il s'adresse en ces mots :

«< Reine, cessez vos pleurs, et que ce noir présage
»Ne suive pas Turnus dans le champ du courage:
» De son sort désormais Turnus n'a plus le choix;
» Le destin a parlé, j'obéis à ses lois.

» Allez, Idmon, portez au tyran de Pergame >> Ces mots qui jetteront quelque effroi dans son ame: >> Sitôt que sur son char l'Aurore de retour » Rouvrira la carrière au dieu brillant du jour,' Qu'il suspende l'ardeur de ses bandes troyennes, » Dans le même repos je retiendrai les miennes ; » C'est trop à notre cause immoler deux états, » C'est à nous de finir ces funestes débats;

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Nous seuls déciderons du sort de l'Ausonie, » Et le fer nommera l'époux de Lavinie. »

Il dit, et se retire au fond de son palais, Du combat solennel ordonne les apprêts, Demande ses chevaux, enfans de la Scythie, Que reçut Pilumnus de la jeune Orithye : Moins blancs sont les frimas, moins légers sont les vents;

Les dents du buis doré peignent leurs crins mouvans.

Pectora plausa cavis, et colla comantia pectunt.
Ipse dehinc auro squalentem alboque orichalco
Circumdat loricam humeris; simul aptat habendo
Ensemque, clypeumque, et rubræ cornua cristæ:
Ensem, quem Dauno ignipotens deus ipse parenti
Fecerat, et Stygiâ candentem tinxerat undâ.
Exin, quæ mediis ingenti adnixa columnæ
Ædibus adstabat, validam vi corripit hastam,
Actoris Aurunci spolium, quassatque trementem,
Vociferans: Nunc, o numquam frustrata vocatus

Hasta meos, nunc tempus adest: te maximus Actor,
Te Turni nunc dextra gerit: da sternere corpus,
Loricamque manu validâ lacerare revulsam
Semiviri Phrygis, et foedare in pulvere crines
Vibratos calido ferro, myrrhâque madentes.
His agitur furiis, totoque ardentis ab ore (3

Scintillæ absistunt; oculis micat acribus ignis:

Au seul son de sa voix leur noble ardeur éclate,
Et répond au doux bruit de la main qui les flatte.
Puis il prend sa cuirasse, où se mêle avec l'or
Un métal fruit d'un art plus précieux encor;
Orne son front guerrier d'une aigrette flottante:
Saisit avidement son épée éclatante,

Sa foudroyante épée, ouvrage de Vulcain,
Que dans le Styx fatal il trempa de sa main,
Et qui, du fier Turnus défense héréditaire,
Fut à son bras vaillant transmise par son père.
D'un des pilastres d'or de son palais pompeux
Il détache, il saisit de son bras vigoureux,
Il agite en ses mains sa formidable lance
Qu'au belliqueux Actor arracha sa vaillance.
<< O toi que nul mortel n'affronte impunément,
» Toi que jamais Turnus n'invoqua vainement,
» Et qui des mains d'Actor as passé dans la mienne,
» Viens, dit-il, viens domter cette race troyenne !
>> Que ce vil Phrygien qu'elle appelle son roi,
>> Ce chef voluptueux tombe immolé par toi!
» Déchire sur son corps sa cuirasse impuissante!
» Que je traîne à mes pieds dans la poudre sanglante
» Ces cheveux sur son front avec art assemblés,
» Qu'en anneaux élégans un fer chaud a roulés,

» Ces cheveux embaumés des parfums de Pergame,

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Opprobre d'un guerrier, parure d'une femme! »

Ainsi parle Turnus enflammé de fureur:

Tel son courage

ardent bouillonne dans son cœur,

Mugitus veluti cùm prima in prælią taurus
Terrificos ciet, atque irasci in cornua tentat,
Arboris obnixus trunco, ventosque lacessit
Ictibus, et sparsâ ad pugnam proludit arenâ.

Nec minùs interea maternis sævus in armis Eneas acuit martem, et se suscitat irâ, Oblato gaudens componi fœdere bellum. Tum socios moestique metum solatur Iuli, Fata docens; regique jubet responsa Latino Certa referre viros, et pacis dicere leges.

Postera vix summos spargebat lumine montes Orta dies, cùm primùm alto se gurgite tollunt Solis equi, lucemque elatis naribus efflant: Campum ad certamen, magnæ sub moenibus urbis, Dimensi Rutilique viri Teucrique parabant; In medioque focos, et dîs communibus aras Gramineas; alii fontemque ignemque ferebant, Velati lino, et verbena tempora vincti.

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