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Le premier qui a porté ce nom, ne l'a pas conquis par sa bravoure sur un champ de bataille, il lui a été simplement donné à cause de son moulin et de la farine plus ou moins bonne qu'il y faisait.

Je préfèrerais, je l'avoue, appartenir à la fine fleur de la chevalerie française, que de tenir un nom de la fine fleur du froment que mes ancêtres ont moulu jadis dans un moulin quelconque. Mais si on doit des égards aux vivants, on ne doit aux morts que la vérité, et je suis obligé, malgré ce qu'il en coûte à mon amour-propre et à mon désir de partager les opinions de l'auteur, d'avouer que mes ancêtres n'étaient point hommes de guerre ni gens ejusdem farinæ. Ce n'est là, du reste, qu'une critique de détail qui ne saurait porter aucune atteinte sérieuse au mérite réel d'un livre qui sera lu avec intérêt par les érudits, et avec curiosité par tout le monde. E. MANNIER.

MÉLANGES

TIRÉS D'UNE PETITE BIBLIOTHÈQUE ROMANTIQUE

Par Charles ASSELINEAU, (avec un frontispice à l'eau forte de Célestin Nanteuil et des vers inédits de BANVILLE et de BAUDELAIRE), in-8, papier vergé.

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Depuis bientôt quatre ans, j'avais vu dans un recueil périodique quelques pages détachées de ce livre et j'en souhaitais vivement la réimpression.

Le travail de M. Asselineau sort en effet du cadre ordinaire des publications chères aux bibliophiles; il se recommande surtout par deux qualités rarement unies, car il a su allier le charme d'une bonne étude critique à l'utilité de l'inventaire le plus exact. Là seulement nos générations nouvelles pourront retrouver les signalements littéraires des jeunes hommes qui portèrent et qui maintinrent si haut la bannière du romantisme. Ce sera le livre d'or des Jeune France et des Bousingot, du bon temps. Près des Hago, des Dumas, des Mérimée, des Janin, des Vigny, des Gautier, près des deux Deschamps, on saura qu'il existait des compagnons dignes d'un souvenir; on connaîtra mieux Borel le lycanthrope, le pornographe Régnier- Destourbet, les poètes Arvers, Labenski, Fontaney, Carlier, Dovalle, tué d'un coup d'épée à vingt-deux ans ; Louis Bertrand, mort au numéro 6 de l'hospice Necker, enseveli et conduit à sa dernière demeure par un seul ami, qui s'appelait

David, d'Angers. On pourra encore accorder une place aux œuvres trop oubliées d'auteurs tels qu'Eusèbe de Salles, Fouinet, Théophile de Ferrière.

En vérité, tous ces dédaignés méritaient une telle réhabilitation, car leur époque fut celle où on luttait corps à corps avec la misère pour conquérir la gloire. Oui, la gloire! On prononçait ce mot-là sérieusement. On ne cultivait pas encore les gros tirages, on ne trouvait pas encore le moyen d'extraire quelques revenus de la collaboration aux petits journaux, ni de la reproduction en province. La plume n'eût pas voulu se prêter au mercantilisme qui fait la loi du jour. On eût rougi de faire du métier, on sacrifiait tout à l'original, on avouait hautement des convictions plus ou moins saines, plus ou moins discutées, mais enfin c'étaient des convictions.

En dépit de sa gravité d'historien, je sens que M. Asselineau conserve pour tous ces preux de lettres des tendresses infinies. Ne sont-ils pas d'ailleurs pour lui de vieux amis? Ne les a-t-il pas recueillis patiemment dans les ventes et chez les bouquinistes du quai, ne les a-t-il pas arrachés un par un, au grand naufrage des cabinets de lecture, où ces pauvres in-octavo restaient condamnés aux taches, aux déchirures, et aux annotations grotesques d'une clientèle sacrilége!

Aussi ne s'agit-il pas ici d'une suite d'indications prises çà et là, au pied levé dans les bibliothèques. On sent, au complet de l'appréciation, que l'auteur décrit une chose possédée. On se promène par la pensée dans l'Eden où ces glorieuses épaves ont trouvé le repos,et où elles ont reconquis, avec le secours des maîtres relieurs, une fraicheur nouvelle.

Par un sentiment de délicatesse qui nous prive sans doute de quelques bonnes pages, M. Asselineau s'est parfois borné au côté descriptif de son rôle; il n'a pas voulu revenir sur les renommées faités, et silencieux pour les chefs, il a voulu avant tout revendiquer pour leurs soldats la part de renom qui lui semblait due.

Cette tâche, il l'a remplie avec cette finesse, avec cette mesure exquise qui caractérisent ordinairement ses travaux. Vrai littérateur, il a voulu rendre un public hommage à une époque où les productions de l'esprit étaient réservées à l'appréciation d'un vrai public. Je l'en remercie et je répéte de grand cœur avec lui: << Heureux temps, où tout homme de bonne volonté trouvait dans l'assentiment général un encouragement et une incitation à ce travail de perfection qui seul donne la durée aux œuvres! » LORÉDAN LARCHEY.

NOUVELLE COLLECTION JANNET

M. P. Jannet, dont le tact et le savoir ont été si appréciés par les bibliophiles, publie une nouvelle série, qui, nous en sommes certain, obtiendra le plus grand succès. Elle s'ouvre par les Aventures de Til Ulespiègle et Daphnis et Chloe.

On se rappelle que Paul-Louis Courier découvrit, en 1807, à Florence, un manuscrit des Pastorales de Longus, renfermant un passage jusqu'alors inédit. Il ajouta une traduction de ce fragment à la version d'Amyot, dans le style naïf de l'abbé de Bellozanne. Plus tard, Courier revit et corrigea, d'après le texte grec, l'œuvre assez défectueuse d'Amyot. C'est cette traduction, qui, dans une senle année, en 1821, eut cinq éditions, que M. Jannet vient de réimprimer, en la faisant suivre d'un glossaire des mots difficiles, où se trouve intercalé un index des noms géographiques et mythologiques. On voit que rien n'y manque.

Les Aventures de Til Ulespiègle ont eu autrefois beaucoup de retentissement. Elles ont été traduites dans presque toutes les langues et transportées sur la scène. Ulespiègle est composé de deux mots allemands, Eule, hibou, et Spiegel, miroir: miroir de hibou. De là le mot espiègle, que l'on rencontre pour la première fois dans Ronsard. Ulespiègle agitait sa marotte dans la basse Saxe, au commencement du xive siècle et promena ses bouffonneries jusqu'en Pologne. Son histoire est un recueil de contes très-amusants. Il parle et agit en aïeul de Jocrisse. Rien de plus divertissant que les coq-à-l'âne qui résultent de ses faits et gestes. Le duc de Roquelaure a dérobé une de ses boutades au chapitre XXVI, intitulé: Comment Ulespiègle acheta d'un paysan de la terre dans le pays de Lunebourg, et se mit dessus dans un tombereau. M. Jannet s'est servi, pour sa traduction, de l'édition allemande de 1519, reproduite en 1854 à Leipzig, par M. Lappenberg, avec d'excellentes notes historiques, critiques et bibliographiques. Il a parfaitement approprié son style à la naïveté de son auteur.

EMILE COLOMBEY.

EN VENTE

A la librairie d'Auguste AUBRY

NOUVELLE

COLLECTION JANNET

A 2 FR. LE VOL. IN-16, RELIÉ En percaline.

Les Pastorales de Longus, ou Daphnis et Chloé, traduction d'AMYOт, revue par Paul-Louis COURIER, accompagnée d'un Glossaire des mots difficiles, par M. Pierre JANNET.

2 ›

Les Aventures de Til Ulespiegle, première traduction complète, faite sur l'original allemand de 1519, avec une notice et des notes par Pierre JANNET. 2 »

Tous les volumes de la collection seront imprimés en caractères antiques, sur de beau papier, et relié er percaline bleue.

Il a été tiré pour les amateurs un petit nombre d'exemplaires sur papier vélin et sur papier de chine, qui seront lierés brochés, dans un étui.

PRIX DU VOLUME:

D

Papier glacé, reliure en percaline. 2 | Papier vélin, broché, dans un étui. 5 Papier de Chine.

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ORIGINE, ÉTYMOLOGIE & SIGNIFICATION

DES

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NOMS PROPRES ET DES ARMOIRIES

PAR LE BARON DE COSTON

Pauis, Aubry, 1866, un beau vol. in-8.

Papier vélin. . . . . . 9 » | Papier fort . . . .. 10 »
Papier de couleur. . . . 12 »

TRAITE COMPLET

DE LA

CHASSE DES ALOUETTES

AU MIROIR

AVEC LE FUSIL

PAR LE COMMANDANT P. GARNIER
Ancien élève de l'École polytechnique,

Deuxième édition corrigée et augmentée.

Des oiseaux qu'on peut tuer encore au miroir: Becfigues, étourneaux, hirondelles, etc. Chasse de l'alouette au cul-levé.

etc., etc.-Un vol. pet. in-8. Planche.

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50 EXEMPLAIRES ONT ÉTÉ TIRÉS SUR PAPIER VERGÉ

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ANCIENS ET MODERNES, RARES ET CURIEUX,

En vente aux prix marqués

A la librairie d'Auguste AUBRY

82. AESCHYLI ET SOPHOCLIS. Tragædiæ et fragmenta; ed. Ahrens, gr. et lat., cum indicibus. Parisiis, A. F. Didot, 1842, gr. in-8, br. 6 » $3. ALBERT DURER a Venise et dans les Pays-Bas. Autobiographie, lettres, journal de voyage, papiers divers, traduits de l'allemand, avec des notes et une introduction par CHARLES NARREY. Paris, 1866, un vol. in-4. Papier vergé fort.

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BELLE PUBLICATION, ornée de 27 gravures tirées sur papier de Chine. 84. APLETONII Progymnasmata a Rodolpho Agricola partim, partim a Job. Maria Catanæo, latinitate donata. Amsterod. (Elzevir apud J. Jansonium, 1657 Pet. in-12, d. rel. veau, titre et titre gravé. 3 » 83. BABRII. Fabulæ iambicæ CXXIII, ab A. Villemain nunc primum edita; J. Fr. Boissonade recens. lat. convertit, annotavit. Parisiis, ap. F. Didot, 1844, gr. in-8. cart., n. rogn.

5 50 86. BACON-TACON. Recherches sur les origines celtiques, principalement sur celles du Bugey considéré comme berceau du Delta celtique. Paris, Didot, an vi, 2 vol. in-8, v. gr., filets. Portrait. 5 50 87. BARTHELEMY. Nouvelles Fémésis, satires. Paris, 1844–1845. 24 br. reliées en un vol. in-8, dos de veau bleu. 12 >>

88. BASCHET (A.). Souvenirs d'une mission. Les archives de la séréDissime République de Venise. Paris, 1857, gr. in-8, br. Rare. 8 » 89. BERGERON (P.). Histoire analytique et critique de la littérature romaine, depuis la fondation de Rome jusqu'au ve siècle de l'ère vulgaire. Bruxelles, 1840, 2 vol. in-8, reliure pleine en veau rouge, fil compart., tr. dor. 10 » 90. BIOGRAPHIE CONVENTIONNELLE (petite), ou Tableau moral et raisonné des 749 députés qui composaient l'assemblée dite de la Convention, 2e édition. Paris, 1816, in-12, dem. rel., v. ant., fig. 5 »> 91. BRUZEN DE LA MARTINIÈRE. Le dictionnaire géographique, historique et critique. Nouvelle édition corrigée et augmentée. Paris, 1708, 6 vol. in-fol., v. mar. Bon exemplaire.

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