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se compose d'expéditions dans cette contrée et dans l'Asie-Mineure.

ponèse par Eurysthée, se réfugièrent d'abord dans la Trachinie, province de Thessalie, puis vinrent en Attique, où ils furent accueillis et secourus par Thésée: ayant placé Hyllus à leur tête, ils voulurent rentrer dans le Péloponèse et réclamer leur héritage. Dans un combat livré à l'isthme de Corinthe [1307 avant J.-C.], ils tuèrent Eurysthée et son fils, mais cette victoire fut pour eux sans résultat: la peste et un oracle les forçèrent d'abandonner leurs projets et de retourner en Attique. Le Pélopide Atrée, auquel Eurysthée avait confié le gouvernement de ses États quand il marcha contre les Héraclides, se fit reconnaître, après la mort de ce prince, roi de Mycènes et de Tyrinthe. Ayant pris à sa solde des Tégéates, qu'il réunit à ses troupes, il se dirigea avec toutes ses forces contre les Héraclides, lorsque, quelques années après, ils reparurent à l'isthme. Hyllus succomba dans un combat singulier avec Échémus, chef des Tégéates; ses compagnons ayant juré, d'après les conditions du combat, de ne plus inquiéter le Péloponèse pendant un siècle, se retirerent chez les Doriens.

Ses premiers exploits eurent lieu contre les habitants d'Orchomène, qui avaient imposé un tribut à ceux de Thèbes; il partagea le commandement avec son père, vainquit Erginus, roi des Orchoméniens, et lui imposa un tribut double de celui que lui payaient les Thébains; il ruina ensuite d'autres villes, voisines et rivales de Thèbes, en comblant le canal qui servait d'écoulement au lac Copais. Il prit part à l'expédition des Argonautes. Abandonné par eux, il alla combattre d'abord les Amazones, qui habitaient les rives du Thermodon, puis Diomède, roi de Thrace, qui nourrissait ses chevaux avec de la chair humaine; il tua ce tyran de sa main, et s'empara de ses coursiers. Ce fut à cette époque qu'il fonda la ville d'Abdère. De retour en Grèce, il rassembla quelques guerriers, et alla attaquer Troié, pour punir son roi Laomédon, qui lui avait refusé le salaire promis pour la délivrance de sa fille Hésione, exposée à un monstre marin suscité par Neptune; il prit la ville d'assaut, et tua Laomedon. Après cette expédition, Hercule se présenta à la cour d'Eurysthée, roi de Mycènes, et le força de lui restituer Tyrinthe; c'est à cette époque de la vie d'Hercule que la mythologie place ses douze travaux. Nous ne suivrons pas le héros dans ses expéditions en Arcadie, en Élide, en Messénie, en ThessalÆgialée à reconnaître ses lois. Ménélas, lie, en Etolie; toutes se ressemblent : il tue les rois et les chefs des nations dont il est victorieux, dispose en maître de leurs familles, s'empare de leurs troupeaux, principale richesse des temps héroïques : tel était alors le droit du plus fort dans la guerre, et tel il se maintint pendant et même après la guerre de Troie. Hercule institua les jeux olympiques. Les circonstances de sa mort forment un des épisodes les plus remarquables du Télémaque, et sont par conséquent trop généralement connus pour que nous ayons besoin de les rapporter ici. Hercule laissa après lui de nombreux descendants, qui ne purent soutenir son ouvrage; l'ascendant momentané qu'il avait rendu à la race orientale sur la race hellénique, périt avec lui. Les Héraclides, chassés de Tyrinthe et du Pélo

Atrée devint, après l'expulsion complète des Héraclides, le plus puissant des princes de la presqu'île, à laquelle il donna le nom de Pélops, son père: il rétablit la souveraineté de Mycènes sur Corinthe. Agamemnon, son fils, força le roi de Sycione et ceux de

frère d'Agamemnon, épousa Hélène, fille de Tyndare, roi de Lacédémone, et hérita, après la mort de ses beaux-frères, Castor et Pollux, de la couronne de Sparte. Argos, cependant, conserva ses rois indépendants, mais les descendants de Pélops possédaient Sparte, Mycènes, Tyrinthe, Sycione, Corinthe et d'autres villes de l'Argolide, ainsi que sept villes situées aux environs de Pylos. Celle puissance des Pélopides détermina le choix des Grecs, qui prirent Agamemnon pour leur chef pendant la guerre de Troie.

Thésée fut fils d'Égée, qui régnait à Athènes vers l'an 1350 avant J.-C. Dans sa jeunesse il tua les brigands Sinnis, Scyron, Procruste, qui dévastaient différentes contrées de la Grèce; il détruisit le taureau qui ravageait les plaines de Marathon, délivra

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1. GRAND PRÊTRE. 2. PRÉTRESSE DE DIANE. 3. VESTALE. 4. VICTIMAIRE.

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Por del Sit

son père de l'attaque des Pallantides, et affranchit sa patrie du honteux tribut que lui avait imposé Minos II, en punition de la mort de son fils Androgée et des brigandages des pirates Athéniens. Nous ne raconterons point les aventures de Thésée en Crète, son retour, la mort malheureuse de son père; ces faits, historiques au fond, mais embellis par la fable, sont dans la mémoire de tout le monde. Thésée, parvenu au trône en 1323, donna ses premiers soins à la réforme du gouvernement de son pays. Pendant son séjour en Crête, il avait été frappé de la perfection des lois de Minos; il voulut faire jouir ses sujets d'institutions semblables. Les bourgades de l'Aulique formaient autant de communautés séparées et indépendantes l'une de l'autre; il fit abattre, dans chaque bourg, le prytanée et la maison de conseil, et construire à Athènes un prytanée et un palais commun à tous les habitants de l'Attique. Il parvint de cette manière à faire de cette ville le centre de tout le pays; afin de la peupler, il appela les étrangers à jouir des droits de citoyen, puis proposa à la population rassemblée un plan de gouvernement démocratique; ne se réservant que le maintien des lois et le commandement des armées, il laissa tous les autres pouvoirs entre les mains du peuple, qu'il partagea en trois classes: les nobles ou eupatrides, les laboureurs, et les artisans il confia à la première classe tout ce qui regardait le culte des dieux, lui donna toutes les magistratures, la chargea d'interpréter les lois et de régler tout ce qui avait rapport à la religion. Cette division en trois classes mit à peu près l'égalité dans la nation, car si les nobles l'emportaient par les honneurs, les laboureurs, de leur côté, l'emportaient par l'utilité de leur profession, et les artisans par leur nombre. Thésée maintint et perfectionna l'institution de l'aréopage; il unit à ses États le territoire de Mégare, et fit élever dans l'isthme une colonne pour déterminer les limites du Péloponèse et de l'Ionie (c'est ainsi qu'alors on appelait l'Attique); il établit les jeux isthmiques, à l'imitation des jeux olympiques, institués par Hercule. Après avoir accompli ces réformes politiques, Thésée, selon la promesse

qu'il en avait faite, abdiqua l'autorité souveraine; aussi fut-il, suivant Aristote, le premier prince qui ait incliné vers le gouvernement populaire, et qui se soit volontairement démis de la royauté; c'est à quoi Homère fait allusion lorsque, dans le dénombrement de la flotte grecque, il donne aux seuls Athéniens le nom de peuple.

Thésée, libre de tout soin du gouvernement, courut à la recherche de nouveaux hasards; nous ne le suivrons point dans cette vie aventureuse qui appartient plus à la fable qu'à l'histoire. De retour dans ses États, après de longues années, il accueillit avec trop de facilité les plaintes de la sœur de la malheureuse Ariane, de Phèdre qu'il avait épousée; cette princesse, irritée des dédains de son beau-fils Hippolyte, l'accusa d'avoir voulu la séduire; Thésée, sans donner à son fils le temps de se justifier, l'exila sur-le-champ et le dévoua à la vengeance de Neptune, qui exauça trop bien ce funeste vou. D'autres malheurs attendaient encore le roi d'Athènes; en son absence, ses sujets s'étaient révoltés, et Mnesthée avait usurpe son trône. Forcé de s'exiler, il se réfugia chez Lycomède, roi de Scyros, qui, craignant un tel hôte, ou plutôt séduit par des présents, le fit périr en le précipitant du haut d'un rocher. Mnesthée étant mort au siège de Troie, les fils de Thésée furent remis en possession du royaume de leur père.

Plusieurs siècles après, les Athéniens honorèrent Thésée comme un dieu et lui élevèrent un temple. Sous l'archontat de Phédon, après les guerres médiques, l'oracle de Delphes leur ordonna de recueillir les ossements du héros, et de leur assigner le lieu le plus honorable de leur ville. Cimon, s'étant done rendu maître de l'île de Scyros, aperçut un aigle qui frappait à coups de bec une éminence de terre et cherchait à l'ouvrir avec ses serres; suivant cette indication, qu'il regarda comme divine, il fit fouiller à cet endroit, et y trouva le tombeau d'un homme de haute stature, avec le fer d'une pique. Ces restes précieux furent chargés sur sa galère et transportés à Athènes; les Athéniens les reçurent avec une grande joie, ot les placèrent au milieu de la ville, près du

gymnase. Ce lieu, pour rendre hommage à Thésée, qui toute sa vie avait été le protec teur des opprimés, devint un asile pour les esclaves et pour les citoyens faibles qui craignaient l'oppression des grands. Du temps de Plutarque et de Pausanias, c'est-à-dire dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, on célébrait encore les fêtes instituées en l'honneur du héros, dans un temple qui subsiste entièrement de nos jours, et qui est un des édifices les plus parfaits que nous ait légués l'antiquité.

OEdipe régnait à Thèbes. Ce prince, type de la fatalité grecque, poussé par un destin inexorable, à commettre, sans le savoir et sans pouvoir s'y soustraire, tous les crimes que lui avait prédits l'oracle, était devenu meurtrier de son père el époux de sa mère. Une peste effroyable vint ravager la ville de Thèbes; l'oracle de Delphes, consulté, répondit que le fléau ne cesserait que quand la mort de Laïus serait vengée. OEdipe, comme roi et comme juge, ordonna de rechercher les meurtriers de son père, et bientôt toute la vérité lui fut connue. Dans l'horreur de son désespoir, il s'arracha les yeux, pour qu'ils ne souillassent plus la lumière; pour ajouter à ses malheurs, ses indignes fils, Etéocle et Polynice, le chassèrent tout sanglant de son palais. Guidé par sa fille Antigone, le malheureux roì traîna sa misère jusqu'au bourg de Cotone en Attique, et expira, assis sur une pierre, dans le bois redoutable des Euménides.

Les deux frères, maîtres du trône, convinrent de le partager et de régner alternativement pendant une année; mais Étéocle, quand son année fut révolue, refusa de remettre le pouvoir à son frère Polynice. Celui-ci appela à son secours son beau-père Adraste, roi d'Argos, et intéressa à sa querelle quelques-uns des princes voisins. Sept chefs, Adraste, Capanée, Hippomédon, Amphiaraüs, Parthénopée, Tydée, Polynice, conduisirent contre Thèbes [1313 av. J.-C.] les guerriers de l'Argolide et de la Messénie, et instituèrent, en traversant la forêt de Némée, les jeux néméens en l'honneur d'Hercule. Étéocle et Polynice s'entretuèrent dans un combat singulier; Laodamas, fils d'E

téocle, succéda à son père, sous la tutèle de son grand-oncle Créon, qui avait déjà gouverné Thèbes pendant l'interrègne qui eut lieu entre Laïus et OEdipe. Après la mort des deux frères, les six chefs restant essayèrent en vain de prendre la ville; ils furent vaincus, et périrent tous, à l'exception d'Adraste; sur les instances de ce dernier, Thésée attaqua Créon et les Thébains, et les força à donner aux vaincus la sépulture, qu'ils leur avaient d'abord refusée.

Dix ans après [1303 avant J.-C.], les Épigones ou fils des sept chefs tués sous les murs de Thèbes, vengèrent la mort de leurs pères; conduits par Thersandre, fils de Polynice, ils s'emparèrent de la ville, en chassèrent Laodamas, qui se réfugia en Illyrie avec une partie des Thébains, et mirent Thersandre à sa place. Ce dernier prince ayant, à l'époque de la guerre de Troie, devancé la flotte grecque, périt en Mysie; sou fils Tisamène étant trop jeune pour gouverner, ce fut Pénélée qui commanda les Thébains pendant le siége de la ville de Priam.

Lacédémone était gouvernée par Tyndare; Léda, femme de ce prince, séduite par Jupiter métamorphosé en cygne, eut deux fils, Castor et Pollux, et deux filles, Hélène et Clytemnestre. Hélène devint d'une beauté si merveilleuse, que Thésée l'enleva, dit-on, lorsqu'elle était à peine nubile, et en eut une fille nommée Iphigénie; ses frères découvrirent la retraite où l'avait cachée le ravisseur, et la ramenèrent chez le roi son père. Ses charmes augmentant encore avec les années, tous les princes grecs la recherchèrent en mariage; mais, par un commun accord, ils s'engagèrent à lui laisser faire un libre choix, et jurèrent de défendre les droits de celui qu'elle aurait choisi. Hélène accorda sa main à Ménélas, qui vint partager avec elle le trône de Sparte, que la mort de ses frères laissait vacant. L'union des deux époux fut paisible pendant quelque temps, mais Paris (ou Alexandre), fils de Priam, roi des Troyens, étant venu à la cour de Ménélas, lui enleva sa femme et ses trésors, payant ainsi par une atroce perfidie la plus généreuse hospitalité. Peut-être cet enlèvement ne fut-il que la représaille d'un sembla

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