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LE MONDE

OU

HISTOIRE DE TOUS LES PEUPLES

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULES

JUSQU'A NOS JOURS.

HISTOIRE

DE

L'ITALIE.

HISTOIRE DE L'ITALIE AVANT LA FONDA

TION DE ROME.

L'histoire des nations habitant jadis cette coutrée, qui, resserrée entre deux mers, s'étend du pied des Alpes à la Mer de Sicile, et porte de nos jours, de même que dans l'antiquité, le nom d'Italie, ne remonte guère au-delà de la fondation de Rome; encore faut-il ajouter que les données historiques qui nous sont fournies par les annales romaines sur l'état général de la péninsule italienne, sont en petit nombre et enveloppées d'obscurité. En effet, les premiers Romains tenaient à peine compte de ce qui se passait chez eux ; ils étaient donc bien loin d'observer ce qui se passait chez les autres. D'un autre côté, les historiens grecs ne nous donnent guère plus de lumières à cet égard, car si quelques-uns ont parlé de l'Italie, ils se

sont bornés aux villes maritimes de la GrandeGrèce, voisines de la Sicile. On ne connaît donc que par conjectures, ou d'après des documents historiques fort imparfaits, quels furent les premiers habitants de l'Italie.

Avant d'entrer en matière, nous dirons quelques mots sur la géographie physique de l'Italie, que nous supposons, du reste, trop généralement connue de nos lecteurs, pour que de plus amples détails soient nécessaires.

Géographie physique de l'Italie. L'Italie, bornée par trois mers et par les Alpes, s'étend obliquement du nord-ouest au sud-est, entre les 37° et 41° degrés de latitude septentrionale, et de l'ouest à l'est, entre les 4 et 16 de longitude orientale (méridien de Paris). Considérée dans ses limites naturelles, elle comprend tout le versant des Alpes, depuis les branches appelées Alpes Cottiennes (monts Cenis et Viso) jusqu'à

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celles qui portent le nom d'Alpes Juliennes ou Carniques (montagnes de la Carniole). A l'est, elle est baignée par le golfe Adriatique, à l'ouest, par la Mer Tyrrhénienne, et au sud, par la Mer Ionienne. Sa longueur, du nordouest au sud-est, est d'environ trois cents lieues; sa largeur au nord est de plus de cent soixante lieues; dans la partie moyenne, elle est de cinquante lieues; au sud de quarante, et à l'entrée de la Calabre, de dix à douze seulement. Sa superficie, en y comprenant la Sicile, la Sardaigne, la Corse et d'autres petites îles, est de seize mille deux cents lieues carrées; celle des îles seules est de deux mille huit cents.

Les principales montagnes de l'Italie sont les différentes chaînes des Alpes qui la séparent de la France, de la Suisse et de l'Allemagne (Gaules et Germanie); elles portent différents noms, et courent géné alement de l'est à l'ouest. A partir du Tanaro (Tarus) jusqu'à l'extrémité de l'Italie, s'étend, sur une longueur de deux cent soixante-dix lieues, la chaîne des Apennins.

Les cours d'eau qui sillonnent l'Italie varient d'importance, selon qu'ils viennent des Alpes ou des Apennins; les premiers sout les plus considérables. Le plus grand fleuve de la Péninsule est le Pò (Eridanus, Padus); il prend sa source au mont Viso (Alpes Cottiennes), el va, grossi d'un grand nombre d'affluents, se jeter dans la Mer Adriatique, au-dessus de Ravenne, après un trajet de cent vingt lienes. La mênie mer reçoit, au nord del'embouchure du Pò, plusieurs autres fleuves qui, venant également des Alpes, arrosent les plaines de la Lombardie (Gaule Cisalpine). La chaîne des Apennins fournit à la Méditerrance, l'Arno (Arnus), qui traverse la Toscane; le Tibre (Albula, dans les temps reculés), qui, malgré sou nom imposant, est le plus petit des fleuves de l'Europe; le Volturno (Vulturnus); le Garigliano (Liris), etc. L'Adriatique ne reçoit que des torrents, qui descendent tous du versantoriental de l'Apenuin aucun, u'a d'importance; l'un d'eux cependant, le Rubicon, est devenu fameux dans l'histoire : il porte maintenant le nom ignoble de Pisciatello, el coule à une lieue au sud de Céséne; il séparait

naguère la Gaule Cisalpine de l'Italie.

Les plus grands lacs de l'Italie s'étendent au pied des Alpes; d'autres, moins considérables, tels que ceux de Pérouse (Trasimene), Bolsena (Vulsinie), Albano (Albanus), Fucino (Fucinus), etc., se succèdent du nord au sud, à l'ouest de l'Apennin.

La Corse, la Sardaigne, la Sicile, l'île d'Elbe, et d'autres, moins importantes, s'étendent le long des côtes de l'Italie, dans la Mer Tyrrhénienne; les côtes baignées par la Mer Adriatique ne présentent que quelques îlots.

Nations primitives de l'Italie. Il paraît que l'Italie fut peuplée, dans les temps les plus reculés, par des nations sorties de l'Illyrie, de l'Ibérie, des Gaules, de la Rhétie, el plus tard par des colonies grecques et troyenues.

Les plus anciennes traditions rapportent que vers l'an 1600 avant J.-C., des peuples connus sous le nom de Liburnes, de Sicules, de Venètes, quittèrent l'Illyrie, pour venir s'établir dans les contrées qui, par la suite, prirent le nom d'Ombrie, de Latium, de Sabine, d'Apulie, de Calabre. Un siècle plus tard, des colons ibériens passèrent en Ligurie, en Etrurie, dans le Latium, dans la Campanie, en Corse et en Sicile.

Des Gaulois ou Celtes, à une époque indéterminée, mais néanmoins fort reculée, envoyèrent l'excédant de leur population former des établissements au dehors; leurs peuplades émigrantes passèrent une première fois le. Alpes, occupèrent les plaines qui s'élendent au pied de ces montagues, et s'avancerent, d'un côté dans la Ligurie, et de l'autre dans une partie de l'Ombrie et du Latium.

Déjà, vers l'an 1700 avant J.-C., des Pélasges arcadiens, sous la conduite d'OEnotrus et de Peucétius, avaient abordé dans le Latium. Leurs descendants se multiplièrent rapidement, se mêlèrent à des tribus du pays, connues sous le nom d'Aborigènes, et chassèrent les Sicules; ceux-ci allèrent peupler la Sicanie, à laquelle ils donnèrent le nom de Sicile. La contrée où s'établit OEnotrus prit, de sou nom, celui d'OEuotrie, et le conserva jusqu'à ce qu'Italus, l'un de ses successeurs, lui eût donné le nom d'Italie, qui

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s'étendit à tout le pays. Vers l'an 1330, d'autres Pélasges arcadiens, sous la conduite d'Évandre, arrivèrent également dans le Lalium, et se mêlèrent aux Aborigènes.

saient, et chaque ville lui envoyait un licteur, en signe de soumission. C'est ainsi que, du temps d'Enée (1269 av. J.-C.), Mézence, et beaucoup plus tard, Porsenna (506 id.), étendirent leur autorité sur toute la nation. L'unité de pouvoir se rencontrait, néanmoins, dans la charge du souverain-pontife, qui était élu par les douze tribus. Les affaires publiques étaient réglées par un conseil composé des principaux citoyens étrusques. Les premiers habitants, les indigènes restés dans le pays après la conquête, ne prenaient aucune part au gouvernement; ils ne jouissaient même d'aucun droit civil, et formaient une classe tout-à-fait dépendante; car s'ils n'étaient point esclaves de leurs personnes, ils Étrusques. Au temps de la prise de Troie, étaient serfs de la glèbe, comme les pénestes

En 1270 et 1269, des Troyens, échappés à la ruine de leur patrie, vinrent, les uns, guidés par Anténor, s'établir dans le pays des Venètes, où ils fondèrent Padoue; les autres, sous la conduite d'Énée, aborder dans le Latium et s'allier aux habitants du pays, avec lesquels ils se confondirent bientôt. Nous avons vu, dans le précis de l'histoire grecque, l'époque à laquelle des colonies éoliennes, ioniennes et doriennes vinrent s'établir dans l'Italie mériodionale, ou Grande-Grèce.

et par conséquent de l'établissement des Troyens dans le Latium, et même bien avant, comme il est plus probable, des peuplades gallo-germaniques sortirent de la Rhétie (Tyrol), et occupèrent d'abord les plaines arrosées par le Pô, puis la contrée qui se nomme aujourd'hui Toscane, chassant devant elles les peuples qui refusèrent de se soumettre. Les Étrusques, car c'est ainsi que l'histoire nomme ces peuplades, qui, ellesmêmes, s'appelaient Rasenæ, s'organisèrent d'abord au nord de l'Apennin, et Felsina (Bologne) devint leur capitale; ils occupèrent ou construisirent, en outre, Adria, Mantoue, Melpum, Brescia, Crémone, Parme, Modène, etc. Quand ils se furent étendus au-delà de l'Apennin et définitivement établis en Toscane, les chefs - lieux de leurs douze tribus furent Volaterræ, Arretium, Cortona, Tarquinii, Vetulonii, et plus tard Populonium, Rusellæ, Clusium, Perusia, Vulsinii, Veii, Corè, Fasu'æ. Le système politique de ces douze tribus était fédéral, bien qu'elles fussent indépendantes l'une de l'autre, et qu'elles eussent, chacune, un chef ayant la direction des affaires civiles et le commandement de l'armée. Ce chef, nommé roi par les Romains, avait, dans le pays,

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thessaliens.

La religion des Étrusques était celle qu'ils avaient apportée de leur pays, et que professaient par conséquent les druides gaulois et germains; elle reçut, toutefois, quelques modifications par son mélange avec celle des Pélasges; mais elle resta toujours entre les mains des lucumons, qui, chefs de l'État, le furent aussi du culte. La mythologie étrusque différait de celle des Grecs, et révélait une doctrine religieuse bien supérieure à la théogonie toute d'imagination des nations helléniques. Ils reconnaissaient un Dieu suprême et douze grands dieux (dii consentes), six masculins et six féminins, qui formaient le conseil de la divinité suprême, et représentaient ses attributions. Chez eux, la science des augures était en grand honneur, et les aruspices, interprètes de la volonté divine, présidaient non- seulement aux hommages rendus aux dieux, mais encore à tous les actes de la vie. Les pénates, les lares, divinités inférieures, protégeaient le foyer domestique; c'est ici le lieu de remarquer la différence profonde qui sépare la société italienne de la société grecque, qui ne possédait point le foyer, et ne connaissait point de dieux pé

nales.

La nation étrusque posséda, dès les temps les plus reculés, une civilisation peut-être plus avancée, sous certains rapports, que celle des Grecs et des Romains. Ses relations avec les Pélasges lui donnèrent, en outre, cer

taines connaissances qui lui manquaient : ce fut d'eux qu'elle reçut les premières notions de navigation, notions qui lui étaient complétement inconnues dans les montagnes d'où elle sortait. A peine eut-elle quelques établissements sur les bords de la mer, qu'elle se livra avec ardeur à cet art nouveau pour elle. Bientôt sa marine devint nombreuse et redoutable; ses ports furent le siége ou plutôt l'entrepôt d'un commerce florissant entre les peuples de la Gaule et de l'Ibérie, d'un côté, et ceux de l'Italie et de la Grèce, de l'autre. Elle envoya des colonies en Corse, en Sardaigne et dans l'île d'Elbe; ses vaisseaux dominèrent les mers d'Italie, ses corsaires ravagèrent les côtes de Sicile et de la Grande-Grèce, et parurent même dans la mer Égée. Cette puissance dura jusqu'au moment où la flotte étrusque fut complétement détruite, devant Cumes, par celle des Syracusains (485 av. J.-C.)

Les Étrusques ne furent pas moins célèbres par la culture des arts: ils excellèrent dans la musique; ils cultivèrent avec succès la sculpture, ainsi que l'indiquent les bas-reliefs et les statues dont ils ornèrent leurs édifices et surtout leurs monuments funèbres, qu'on retrouve encore chaque jour. L'élégance des formes et la beauté des peintures de leurs va ses prouvent que les arts du dessin étaient arrivés, chez eux, à un haut degré de perfection. Ils furent les architectes des mo. numents de la Rome des rois : la grande Cloaque, les fondations du Capitole, en font foi. Leur propre pays était couvert de constructions imposantes par leur masse et leur solidité; des murailles de villes (Fiésole), qu'il ne faut pas confondre, néanmoins, avec les ruines pélasgiques ou cyclopéennes qu'on rencontre aussi en Italie, des ruines de théà tres, des canaux souterrains, semblent encore défier les efforts du temps.

L'agriculture et surtout l'art de diriger les eaux, soit pour arroser les terres, soit pour les rendre à la culture quand elles étaient submergées, furent, chez eux, fort avancés. Leurs immenses travaux d'architecture et d'hydraulique font présumer qu'ils surent, en mathématiques, ce qui se rattache à ces deux arts. Ce fut à eux qu'on dut les chif

fres dits romains, inférieurs, il est vrai, au système de numération inventé par les Arabes, mais bien supérieurs aux lettres de l'alphabet employées par les Grecs.

L'astronomie ne leur fut point étrangère : ils connurent les phénomènes célestes, nonseulement dans leurs rapports avec la religion, dont ils formaient la base, mais encore dans leurs usages, pour mesurer le temps. Ils avaient deux années : l'année solaire ou astronomique, et l'année civile; celle-ci était composée de dix mois, et n'avait que trois cent quatre jours; elle fut adoptée par les Romains, et continua, même après l'introduction de l'année lunaire de douze mois, à être employée par eux dans tous les actes qui présentaient un caractère religieux.

La langue étrusque, à en juger par le petit nombre de mots transmis par d'anciens écrivains, ainsi que par les inscriptions découvertes à diverses époques, différait grandement de celle des Grecs et des Latins; elle s'écrivait de droite à gauche; cette circonstance servit à accréditer l'opinion qu'elle avait une origine orientale. De nombreuses hypothèses furent émises à ce sujet; toutes les probabilités, cependant, se réunissant pour indiquer que les Étrusques vinrent de la Rhétie, et furent, par conséquent, de race gauloise, il est à présumer que leur langue dut être un idiôme gaulois. Lorsque, établis en Italie, ils furent en rapport continuel avec les Pélasges, qu'ils laissèrent subsister au milieu d'eux, leur langue dut se mélanger par ce contact, et présenter alors quelque affinité avec cet idiôme et avec le latin, qui en est sorti.

Les annales des Étrusques, avant la fondation de Rome, se réduisent à quelques faits épars chez les anciens historiens, et aux inductions qu'on peut en tirer, sur leurs établissements et leurs conquêtes en Italie.

Leur invasion dans cette contrée eut lieu 160 ans environ avant la prise de Troie; ils expulsèrent d'abord les Ombriens des plaines du Pô, et établirent le chef-lieu de leur domination à Felsina, appelée plus tard par les Gaulois, Bononia (Bologne). Non contents de celte première conquête, ils poursuivirent leg Ombriens au-delà des Apennins, et leur

levèrent tout le pays situé entre ces monagnes, le Tibre et la mer (Étrurie ou Tosane), pays dans lequel ils furent eux-mêmes resserrés plus tard. Lorsqu'Énée débarqua | dans le Latium avec les Troyens, Turnus, roi des Rutules, vaincu par ces étrangers, appela à son secours Mézence, roi étrusque de Cœré, qui commanda dans cette circonstance toute la confédération. Mézence périt au siége de Lavinium, ville fondée par le chef troyen.

Il paraît, d'après quelques anciens annalistes, qu'à cette époque les peuples du Lalium devinrent tributaires des Étrusques; Rome elle-même, dans les premiers temps, ne put se soustraire à leur domination. Ils poussèrent ensuite leurs conquêtes au-dela la Latium, occupèrent la Campanie, et établirent une colonie à Capoue, alors nommée Vulturnum (480).

Déjà cependant (600 avant J. C.) leur puissance avait reçu un terrible échec ; une nombreuse émigration de Gaulois, sous la conduite d'un chef nommé Bellovèse, avait passé les Alpes de Ligurie, et inondé les plaines arrosées par le Pô les Étrusques perdirent une grande bataille contre ces barbares, furent chassés des pays qu'ils possédaient au-delà des Apennins, et n'y conservèrent que Mantoue et Melpum, dont ils furent plus tard dépouillés par les Romains. Un siècle et demi environ après l'invasion des Gaulois au nord de leur empire, ils furent repoussés du côté du midi par les peuples Sabelies (Samnites); ce fut le terme de leur puissance au-delà du Tibre. Leur histoire désormais se mêle intimement à celle de Rome, contre laquelle ils luttèrent long-temps, et souvent avec succès. Soumis, avec toute l'Italie, au joug des Romains, ils prirent une grande part à la guerre sociale; il s'agissait · alors de conquérir les droits de citoyens romains, et de sortir de l'état d'ilotisme polilique où les maintenaient leurs maîtres. Ils combattirent avec énergie, succombèrent les derniers, et supportèrent tout le poids des vengeances du terrible Sylla (673 de Rome, 191 avant J.-C.): les principaux citoyens égorgés par la hache du bourreau, les villes ravagées ou détruites, la majeure partie de

la population bannie ou réduite en esclavage, les terres distribuées aux vétérans du dictateur, tel fut le dénouement de l'existence politique de la nation Étrusque, qui finit avec le dixième siècle de son ère: elle n'eut plus désormais d'histoire, jusqu'au moment de sa renaissance, qui fut le signal de celle de la civilisation et des arts en Europe. Osques. Outre les Pélasges du Latium, les Grecs du littoral de l'Italie méridionale, les Étrusques ou Rasenæ, les Gaulois des contrées Cisalpines, et avant eux tous, de nombreuses populations connues sous le nom général d'Osques, habitaient la vallée du Pò et les deux revers de l'Apennin jusqu'aux plaines de l'Apulie. Les Osques se subdivisaient en Ombriens, en Sabelles et en Osques proprement dits. Les premiers occupaient primitivement les rives du Pô, et s'étendaient vers le nord jusqu'aux Alpes. Au sud des Ombriens, étaient les Sabelles, qui habitaient les contrées nommées plus tard Ombrie et Picenum. Enfin, au midi de ces mêmes Sabelles, se trouvait, sur le double versant de la chaîne apennine, la grande tribu des Osques, bornée au sud et à l'ouest par les Sicules de la Campanie, et par les Pélasges OEnotriens.

Les Ombriens, chassés des plaines du Pô par les Étrusques descendus des Alpes rhétiques, passèrent l'Apennin et s'établirent dans l'Ombrie et dans le Picenum, dont ils chassèrent les Sabelles, qui, refoulés à leur tour vers le midi, expulsèrent de ses montagnes la tribu des Osques. Une partie de ceux-ci occupèrent la Daunie (portion de la Pouille), et en soumirent les habitants, Pélasges d'origine, tandis que le plus grand nombre descendit dans le Latium et dans la Campa nie, alors habitée par les Sicules. De ceuxci, les uns restèrent dans le pays et devinrent sujets des Osques; les autres, impatients du joug étranger, émigrèrent en Sicile, où les avaient déjà précédés les Sicules des rives de l'Adriatique.

Les Osques, ainsi établis sur la rive gauche du Tibre, entre la Nera et l'Anio, et jusqu'au lac Fucin, prirent le nom d'Aborigènes. Attaqués de nouveau par les peuplades Sabelles, que l'histoire nomme Sabins, ils

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