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1. JEUNE LACÉDEMONIENNE. 2. VEUVE TROYENNE.3. PRINCE DE LA PHOCIDE.4. JEUNE ATHENIENNE

CE ANCIENNE.

Cet état de choses dura jusqu'au moment où désastreuse expédition de Sicile porta à a prospérité un coup dont elle ne put jamais se relever complétement.

SCULP

AGRICULTURE, CONSTRUCTIONS,
TURE, POÉSIE, MUSIQUE, SCIENCES.

Agriculture. D'après plusieurs traditions rapportées par Pausanias, l'agriculture et le culte de Cérès, qui en est le symbole, furent portés d'Argos à Mégare et à Hermione par les fils de Phoronée, vers le dix-neuvième siècle avant J.-C.. Il faut en conclure que dans ces temps reculés l art de cultiver la terre fut connu et pratiqué dans l'Argolide et dans la Mégaride; il paraît cependant qu'il ne s'étendit point dans d'autres parties de la Grèce, car le même auteur rapporte que : « Pélasgus, roi d'Ar» cadie, postérieur à Phoronée, enseigna à » ses sujets l'art de construire des cabanes » qui pussent les défendre contre les inclé » mences du ciel; il leur apprit à se vêtir » de peaux de sangliers; jusqu'à son règne >> ils ne s'étaient nourris que de feuilles » d'arbres, d'herbes et de racines, dont » quelques-unes même pouvaient être nui»sibles; il leur conseilla l'usage du gland, » ou pour mieux dire du fruit que porte le » hêtre. »

L'agriculture resta stationnaire en Grèce; peut-être même fut-elle entièrement détruite par les déluges d'Ogygès et de Deucalion, ou par quelque autre désastre, car ce ne fut que du temps de Cécrops et de Triptolême (dix-septième siècle avant J.-C.) qu'elle acquit un grand développement, et qu'elle se propagea dans toute la contrée; aussi est-ce à ces deux derniers qu'on en attribue plus particulièrement l'invention. Cécrops introduisit en Allique l'olivier, dont il montra à extraire l'huile, ainsi que diverses graines dont il enseigna la culture; il fit connaître à ses sujets la manière de nourrir et d'élever les bestiaux. Après lui l'art de cultiver la terre fut perfectionné par Triptolême, auquel on dut la récolte du blé, négligé par

Cécrops. Sous les successeurs d'Amphye tion, roi de la même ville, la vigne, trouvée sauvage, fut taillée, porta des fruits, et produisit du vin ; à la même époque, les habitants de l'Attique apprirent à profiter du travail des abeilles, et à en propager la race sur le mont Hymète; ils rendirent les chevaux dociles au frein, et les attelèrent à leurs chariots; la laine fut tissée par eux pour en faire des vêtements. Le cuivre, le plus facile à travailler de tous les métaux, avait été mis en usage par les Telchines, prêtres de Neptune, contemporains de Phorouée et représentés par la tradition comme les inventeurs de la plupart des arts. Vers le seizième siècle la découverte de l'emploi du fer par les Dactyles Idéens, favorisa les progrès de l'industrie. Les Athéniens exploitèrent dans le même temps les mines d'argent du promontoire de Laurium, et frappèrent leur première monnaie. Les perfectionnements apportés par le peuple de Cécrops à l'agriculture et à l'industrie franchirent les limites de l'Attique et se répandirent promptement chez leurs voisins.

Au temps de la guerre de Troie, tous les peuples de la Grèce, à l'exception des Doriens et des Arnéens, restés tout-à fait en dehors de la civilisation, se livraient à la culture de la terre et à l'éducation des troupeaux. Homère, dans l'Iliade, donne un tableau des travaux des champs à l'époque dont nous parlons; plus loin il parle des vergers où se cultivaient le figuier, l'amandier, le poirier, le pommier et d'autres arbres fruitiers; la description qu'il fait des fameux jardins d'Alcinoüs prouve que déjà on sava ́t distribuer les jardins et les vergers avec régularité, et les soigner avec intelligence.

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énormes, tantôt bruts, tantôt taillés en polygones irréguliers; mais dans aucun cas, le ciment n'a été employé pour les unir. On a donné le nom de monuments cyclopéens à tous ceux qui sont composés de matériaux d'une dimension tellement extraordinaire qu'une force surnaturelle semble seule avoir pu les mouvoir; la dénomination de monuments pélasgiques a été appliquée à ceux dans lesquels les pierres portent l'empreinte du travail de l'homme. Les ruines cyclopéennes et pélasgiques les plus remarquables sont, aujourd'hui, la tour d'Ogygès à Thèbes, les murailles de Lycosure en Arcadie, celles des deux Orchomènes, les murs de Tyrinthe et de Mycènes, etc. La Porteaux-Lions, de Mycènes, présente un monument précieux de la sculpture à cette époque reculée, et la galerie de Tyrinthe, éclairée par d'immenses ouvertures en ogives, est une des constructions les plus étonnantes de l'ère pélasgique. Quelques tombeaux, ou tumulus, dont les plus anciens ne sont que des monceaux de terre, tandis que les autres sont revêtus de pierre ou de marbre, remontent à la période dont nous parlons.

au dire d'Hérodote, construit en Épire par
une prêtresse égyptienne que les Phéniciens
vendirent dans ce pays; après ce temple,
vint dans l'ordre des temps, celui que les fils
de Phoronée élevèrent à Cérès. Nous avons
parlé de celui que le roi Eurotas consacra à
la déesse Onga. Dans la période hellénique
ces édifices se multiplièrent.

Sculpture. Cet art fut probablement inconnu aux premiers Pélasges, à moins qu'il ne soit bien établi que les lions de Mycènes remontent à celle époque. Les premières statues furent en bois et apportées probablement d'Égypte. Une statue de Minerve, également en bois, et dédiée dans l'A – cropolis d'Athènes, par Érichtonius [15 siècle avant J.-C.], fut le plus ancien monument de la sculpture en Grèce; mais le génie des Grecs perfectionna bientôt cet art, qu'ils avaient reçu des étrangers: ils substituèrent d'abord le marbre au bois; les premières figures de marbre furent celles qui, vers le temps de Danaüs, ornèrent le tombeau de Coræbus, à Mégare. Dédale, qui vécut sous le règne d'Égée, roi d'Athènes, fit faire des pas immenses à la sculpture: avant lui, les statues avaient les yeux fermés, les mains pendantes et collées aux côtés, les pieds joints; il les rendit semblables à des êtres animés, en figurant la vue dans les yeux, le mouvement dans les bras et dans les jambes. Dédale ou ses élèves inventèrent de plus, la scie, la roue du potier, le tour, et appliquèrent les premiers aux vaisseaux les voiles, qui, dans le langage poétique, devinrent les ailes de Dédale et de son fils Icare.

Le système de construction hellénique, apporté probablement en Grèce, malgré son nom, par les Phéniciens et les Phrygiens, différait du précédent en ce que les pierres y étaient taillées en parallelogrammes, et disposées par assises horizontales. Ce mode de bâtir se fait remarquer dans plusieurs édifices de la période héroïque qui commence à Cécrops et se termine aux Argonautes; les plus anciens monuments helléniques encore existants sont les tombeaux de Danaus, de Lyncée, d'Hypermnestre, à Argos, le trésor de Mynias à Orchomène, la Cadmée et une partie des murs de Thèbes. Les tombeaux des Atrides à Mycènes appartiennent à une période moins reculée, et sont remarquables par la précision avec laquelle les pierres sont taillées et mises en place. Il est probable, du reste, que pendant long-temps la construction pélasgique se maintint en concurrence Au temps de la guerre de Troie les arts avec la construction hellénique, et qu'elle et la civilisation étaient déjà arrivés à un ne fut complétement abandonnée qu'assez haut degré de perfection; tous les peutard. ples grecs, à l'exception des Doriens et des Le plus ancien temple de la Grèce fut, Arnéens, avaient élevé des villes nombreu

Léarchus, l'un des élèves du même Dédale, fit la première statue de bronze, en ajoutant les unes aux autres plusieurs pièces de métal; elle représentait Jupiter, et fut placée dans l'un des temples de Sparte. Vers la même époque, les Argonautes consacrèrent à Apollon Argéus une statue de la même matière.

ses, et les avaient entourées de murailles. Homère, après avoir cité cent cinquante villes principales, en désigne quinze comme vastes, bien bâties et bien fortifiées. Les habitants de toutes ces villes savaient extraire des mines, l'or, l'argent, le fer, le cuivre, etc.; ils connaissaient l'art de filer, de tisser, de teindre le lin et la laine, de travailler le bois et l'ivoire. Les guerriers étaient pourvus de toutes les armes offensives et défensives qui furent depuis employées jusqu'aux temps modernes ; les fantaisies du luxe n'étaient même point inconnues aux peuples de cette époque, comme le prouve maint passage du poète. Langue. – Il est impossible de savoir si la langue des Pélasges différa de celle qui fut plus tard en usage chez les Grecs. En admellant que les premiers habitants du pays furent de race scythe, il est évident que leur idiôme dut avoir une grande analogie avec celui des Celtes; plus tard les migrations des peuples de l'Orient modifièrent cette langue. Cécrops y introduisit un mélange d'égyptien, Cadmus, de phénicien; ce dernier apporta huit nouvelles lettres, qui portèrent à vingt-quatre, les seize caractères de l'alphabet pélasgique. La voluptueuse Asie-Mineure vint adoucir par son contact cet idiôme semi-égyptien, semi-phénicien, mais toujours celtique par le fond, et la langue grec que fut formée. Du temps d'Homère, elle se sépara en quatre rameaux ou dialectes bien distincts, l'éolien, le dorien, l'attique et l'ionien. Le dorien et l'éolien, presque semblables, furent parlés en Sicile, dans le Péloponèse, en Crète, à Rhodes, sur le littoral de l'Épire; le dialecte attique fut celui des habitants d'Athènes; l'ionien, le plus doux de tous, existait déjà dans une partie de l'Asie occidentale, et resta le partage des habitants de la molle Ionie. Dans la suite le dialecte altique devint la langue habituelle, et les autres ne furent plus employés que par les poètes et les écrivains.

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des cordes à l'instrument inventé par Linus; ce fut aux sons de cette nouvelle lyre que s'élevèrent, dit-on, les murs de Thèbes. La naissance et les premiers développements de la poésie grecque eurent lieu dans le temps qui s'écoula entre le règne d'Érechtée et le voyage des Argonautes. Déjà depuis un siècle, le Phrygien Hyagnis, inventeur de la flûte, avait consacré ses chants aux héros et aux dieux. Olen et la prêtresse Phémonoë, venus d'Asie en Grèce par l'Hellespont et la Thrace, furent, selon les historiens, les premiers qui annoncèrent les oracles d'Apollon et les mirent en vers hexamètres [de 1460 à 1480]. Ils eurent pour successeurs l'ancien Orphée, que ses malheurs et sa mort rendirent non moins célèbres que ses talents; Musée, son disciple, auquel les sciences doivent la sphère; Eumolpus, fils de Musée, prêtre de Cèrès, qui publia les hymnes de son père. Après eux vinrent l'Athénien Lycus, Chrysoth mis, Philamnon, qui remportèrent le prix institué à Delphes pour l'hymne le plus parfait, composé en l'honneur d'Apollon [1429-1362].

Le second Orphée, l'un des Argonautes, effaça tous ses prédécesseurs. Quelques-uns de ses hymnes, fort courts et en très-petit nombre, sont parvenus jusqu'à nous. Selon Pausanias, si l'on n'a égard qu'à la beauté de la poésie, ils doivent être placés après les vers d'Homère; mais ils leur sont supérieurs sous le rapport religieux. Après Orphée, on cite Bacis de Béotie, puis le second Musée et Thamyris, tous deux disciples d'Orphée; on disait de ce dernier que les muses l'avaient rendu aveugle pour le punir de son orgueil. Nous citerons encore le divin Amphiaraüs, l'un des sept chefs devant Thèbes, Tiresias et sa fille Daphné. La poésie de cette dernière avait acquis assez de perfection pour qu'Homère ne dédaignât pas de lui faire des emprunts. Palamède d'Argos, et Corinnus, son disciple, nous amènent jusqu'aux temps voisins de la guerre de Troie.

La Thessalie avait été le berceau de cette poésie sacrée et prophétique, qui, pendant deux siècles, avait été exclusivement en honneur. Le siége de Troie fit naître la poésie épique; chacun des chefs ou rois qui con

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