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CASANOVE.

68. Des batailles.

Bon peintre, autant qu'on peut l'être, sans en avoir vu. Les anciens scandinaves conduisoient leurs poètes à la guerre.

Ils les plaçoient au centre de leurs armées ; ils leur disoient : « Venez nous voir combattre. » et mourir. Soyez les témoins oculaires de >> notre valeur et de nos actions. Chantez de »> nous ce que vous en aurez vu; que notre » mémoire dure éternellement dans notre pa» trie, et que ce soit la récompense du sang » que nous avons versé pour elle ». Ces hommes sacrés étoient également respectés des deux partis. Après la bataille, ils montoient leurs lyres, et ils en tiroient des sons de joie ou de deuil, selon qu'elle avoit été heureuse ou malheureuse. Leurs images étoient simples, fortes et vraies. On dit qu'un vainqueur féroce ayant fait égorger les Bardes ennemis, un seul, échappé au glaive monta sur une haute montagne, chanta la défaite de ses malheureux compatriotes, chargea d'imprécations leur barbare vainqueur, lui prédit les malheurs qui l'attendoient, le dévoua, lui et les siens, à l'oubli, et se précipita du

rocher. C'étoit, chez ces peuples, un devoir religieux, que de célébrer par des chants ceux qui avoient eu le bonheur de périr les armes à la main, Ossian, chef, guerrier, poète et musicien, entend frémir pendant la nuit les arbres qui environnent sa demeure; il se lève, il s'écrie: « Ames de mes amis, je vous en>>tends; vous me reprochez mon silence ». Il prend sa lyre, il chante; et lorsqu'il a chanté, il dit : « Ames de mes amis, vous voilà im+ » mortelles; soyez donc satisfaites, et laissez>> moi reposer ». Dans sa vieillesse, un Barde aveugle se fait conduire entre les tombeaux de ses enfans; il s'assied, il pose ses deux mains sur la pierre froide qui couvre leurs cendres, il les chante. Cependant l'air, ou plutôt les ames errantes de ses enfans caressoient son visagé, et agitoient sa longue barbe. O les belles mœurs! ô la belle poésie ! il faut avoir vu soit qu'on peigne, soit qu'on écrive. Dites-moi, M. Casanove, avez-vous jamais été présent à une bataille ? Non. Eh bien ! quelque imagination que vous ayez, vous resterez médiocre. Suivez les armées, allez, voyez et Collisi peignez.

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1. Un cavalier espagnol, vétu à l'ancienne mode.

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Très beau petit tableau; je me trompe, grand et beau tableau; belle composition, bien simple; mais quel goût il faut avoir pour l'apprécier ! Il n'y a ici ni éclat, ni tumulte, ni fracas de couleur et de figure; rien de ce qui en impose à la multitude; mais du repos, de la tranquillité, un art sévère. On n'apperçoit qu'un cavalier sur son cheval, il vient à vous; et l'homme et l'animal docile, sont de la plus grande vérité. Ils sont hors de la toile, toute la lumière est rassemblée sur eux; le reste est dans la demi-teinte. L'homme est merveilleusement bien en selle. L'animal qui descend, se piette. A droite, sur le fond, ce sont des monticules; au-delà de ces monticules, défile une troupe de soldats, dont on entrevoit les têtes par-dessous le ventre du cheval. Hic equus non est omnium. Il faut un faire, un naturel bien surprenant pour arrêter, pour intéresser avec si peu de choses. 13807

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2. Bataille.

Belle et grande masse au centre; sur le devant, un combattant sur un cheval blanc. Audelà, plus sur le fond, un autre combattant,

puis un énorme cheval roux abattu. Souš les pieds des premiers chevaux, soldats renver sés, foulés, écrasés, étouffés. Sur les ailes, mêlées particulières dérobées par le feu, la poussière et la fumée, et s'enfonçant en s'éteignant dans la profondeur du tableau, don2 nant à la scène de l'étendue, et de la vigueur à la masse principale. Beau ciel, bien chaud, bien terrible, bien épais, bien enflammé d'une lumière rougeâtre. Grande variété d'incidens; beau et effrayant désordre avec harmonie. C'est tout ce que je puis dire. Mais quelle idée cela laisse-t-il? Aucune. On composeroit, d'après cette description, cent autres ta+ bleaux différens entre eux, et de celui de Ca

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C'est un choc de cavalerie très-vif d'action; savamment composé, figures d'hommes et de chevaux bien dessinées et pleines d'expression. Joli morceau auquel on ne peut repros cher qu'une couleur un peu trop brillante, ce qui donne un ton de gaîté à un sujet qui doit remplir d'effroi. La vigueur et l'éclat du coloris sont deux choses diverses. On est éclatant sans vigueur, et vigoureux sans éclat ;

L'artiste a placé sur l'une des éminences un paysan avec un cheval. Le côté gauche dé cette scène champêtre est fermé par deux grands arbres-qui s'élèvent en s'inclinant vers la gauche, d'entre de la rocaille et des quar tiers de pierres brutes ces deux arbres peints avec vigueur sont encore très-poétiques. Le ciel est si léger, qu'ayant pris ce morceau pour un ouvrage de Loutherbourg, cette qualité qui manque à celui-ci, me fit suspecter mon erreur. Cel paysage est beau, bien ordonné, bien vrai, d'un bél; effet.ol of media, a -ib Juelles 19, edon. 6197 1

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5. Deux petits tableaux dont l'un représente no, un Maréchat, l'autre un Cabaret. The enly unvedo engol bus esub 20 -ake maréchal. Arcade ruinée à droite, fermée par en bas d'une cloison à claire voie, et couverte d'arbustes par en haut. Du même côté, sur le devanti, un soldat assis sur des porte-manteaux. Plus vers la gauche, le fond et de face, un cavalier sur un cheval brun, tenant par la bride un cheval blanc qu'on ferre. Le pied de ce cheval est passé dans la boucle d'une corde qui le tient levé : le maréchal qui ferre. Autre maréchal accroupi derrière celuicis à gauche; la forge couverte d'une hotte de bois tout-à-fait pittoresques Au bas de la

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