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dont elle croyoit avoir lieu de Cabaisser avec un peu plus de bonet enfin à ne se point roidir si inflexicompagnie qu'elle n'a pas dédaigné sur les dehors d'une prééminence, dont le est adjuge par la voie publique aussi on ne peut contester sans humilier et indisposer les eusement qu'inalienablement, et sur lesquels esprits foibles et bornés qui font le plus nombre, et sans les éloigner de cette paix duraCe discours, tourné en cent façons différentes et sans cesse répété, ne pouvoit manquer de pro

ble, l'unique objet de la jonction.

duire son effet. Le moyen que

rent leur représenter en celle-ci pour prémunir ces trop faciles collègues contre toute nouvelle surprise fut inutile. L'on déclara hautement qu'on vouloit oublier le passé, qu'on croyoit pouvoir bien présumer de l'avenir, et qu'à quelque prix que ce fût l'on désiroit la réunion et la paix.

Nouvelles conférences aussitôt pour examiner les points contestés et les régler d'une manière si solide, que la jonction se verroit désormais à l'abri de toute discussion et de tout discord. Du moins étoit-ce là ce que s'en promettoient ces bons académiciens, toujours bien pensants et toujours abusés. Ils le furent encore cette fois, et bien complétement. Voici comment pour cet effet l'on s'y prit avec eux : les députés de la maîtrise avec lesquels ils eurent à traiter, en entrant en matière, se revêtirent d'un dehors tout aimable et tout conciliant. Comme ils l'avoient bien prévu, cette tournure ne manqua pas de fasciner le jugement des nôtres, qui, dans la crainte de se trouver en reste avec eux du côté des bons procédés, se firent une espèce de point d'honneur de les prévenir sur tout, et même d'aller au devant de leurs souhaits. Les ayant mis dans cette disposition, il ne resta plus qu'un pas à faire par ceux de la maîtrise pour emporter le point de la préséance, l'unique objet de toute cette petite intrigue. Le même esprit qui avoit dicté le discours préparatoire dont on vient

de voir le précis agit de nouveau auprès de ces faibles défenseurs de l'honneur académique, et acheva de les désarmer. « Que leur demandoit>> on? Une légère condescendance, de nulle con» séquence pour l'essentiel, qu'il siéroit bien, » même à la supériorité du mérite, d'accorder à ce >> respect pour l'ancienneté, l'idole de presque tous >> les corps et de tous les hommes; qui confondroit » les esprits brouillons et combleroit les bien in>>tentionnés de joie et de satisfaction, et qui, en >> resserrant la jonction des liens d'une douce fra» ternité, feroit bénir les jours et la mémoire de >> ceux à qui elle se trouveroit redevable d'un >> bienfait si précieux et si touchant. »

Nos représentants dans cette espèce de congrès, vaincus d'avance par leur trop de bonté, en passèrent par tout ce que voulut la députation de la maîtrise. Le résultat de leurs conférences fut un arrêté pour régler l'ordre des séances aux assemblées de la jonction, tant générales que particulières. On croit devoir le rapporter ici dans les mêmes termes qu'il fut conçu :

<< Le chef de l'Académie présidera aux assem» blées et y occupera la première place. A sa >> droite siégeront les quatre jurés en charge de la » communauté. L'ancien de l'Académie qui se >> trouvera actuellement en son mois d'exercice » siégera seul à sa gauche. Les autres membres

>> des deux compagnies prendront ensuite séance >>> indistinctement et sans affecter aucun rang. En >> l'absence du président, son siége restera vide, » et les affaires seront proposées et les avis recueil>> lis par le secrétaire. >>

Cette convention signée et approuvée, tout parut fini à nos tranquilles négociateurs. Il ne fut mention, de près ni de loin, de ces sages mesures qui devoient être prises dans les mêmes conférences pour raffermir l'union des deux compagnies et la rendre inaltérable. Les députés de la maîtrise ne demandoient plus rien; ceux de l'Académie s'estimoient trop heureux. Pensant comme ils faisoient, que leur falloit-il de plus? Leurs vues et leurs vœux se bornoient uniquement à moyenner un accord qui contentât assez les maîtres séparés pour les ramener à l'union. Dès que ceux-ci eurent déclaré qu'ils étoient prêts d'y rentrer, l'on trouva ce grand ouvrage pleinement consommé. L'on s'applaudit du succès de ses soins, et l'on en reçut les compliments avec complaisance. L'on n'eut pas lieu de s'en applaudir long-temps.

La réunion générale de tous les membres de la jonction devoit désormais rendre les assemblées extrêmement nombreuses. Le logement où on les tenoit étoit peu spacieux, et par là fort incommode; les maîtres en firent l'observation, et demandèrent que l'on en changeât et que l'on cher

chât à se loger plus convenablement. L'Académie donna de bonne grâce les mains à cette demande. Des députés de l'une et de l'autre compagnie, en nombre égal, furent chargés d'y pourvoir. Ils s'arrêtèrent à une assez grande maison, communément appelée Sainte-Catherine, située dans un quartier qui se trouvoit à peu près à portée de tout le monde, et en louèrent le second appartement. Comme cet appartement n'étoit point habité pour lors, peu de jours suffirent à le mettre en état.

Ce fut là qu'après avoir, pendant une année plus qu'entière, fait un divorce si choquant et si scandaleux, le corps de la maîtrise vint se rejoindre à l'Académie. Tout s'y passa dans les premières assemblées, comme il arrive toujours en pareil cas, en protestations de concorde et de bienveillance. Le seul avantage réel que cette réunion procura tout d'abord fut pour les exercices publics; elle les rendit beaucoup plus nombreux et plus brillants, et, par l'accroissement d'émulation que donne celui du concours, plus vigoureux.

Pour soutenir ce renouvellement de zèle et empêcher ces exercices de déchoir, l'un des académiciens modernes qui avoit eu beaucoup de part au raccommodement fit en cette occasion un acte de générosité placé fort à propos, et digne de cette franchise avec laquelle il s'étoit toujours occupé à procurer le bien commun de la jonction :

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